[Test – Playtation 4] Sniper Ghost Warrior 3 : un monde ouvert en ligne de mire

image ps4 sniper ghost warrior 3Caractéristiques

  • Test effectué sur : Playstation 4
  • Genre : FPS, Open world
  • Éditeur : CI Games
  • Développeur : CI Games
  • Sortie : 25 avril 2017

Test

C’est avec une certaine curiosité que nous avions découvert Sniper Ghost Warrior 3 manette en mains, voilà maintenant quelques mois, à l’occasion de la Paris Games Week 2016. En effet, l’ambition enjouée de CI Games (Lords Of The Fallen), concernant leur bébé, éveillait l’intérêt, d’autant plus que les deux premiers jeux de la licence étaient loin de mériter l’appellation “hit”. L’éditeur et développeur avait visiblement l’intention de tirer les conclusions qui s’imposaient de ces semi-échecs, notamment en instaurant un monde ouvert, et une histoire plus présente. Il est grand temps de découvrir si ces bonnes intentions se traduisent en réussite, ou en nouvelle déception.

Histoire : 3/5

Sniper Ghost Warrior 3 est donc l’occasion, pour CI Games, de proposer un scénario un peu plus fouillé que dans les jeux précédents. Et ce qui était une intention, sur le papier, se vérifie plutôt bien. On incarne Jonathan North, un sniper américain qui voit sa vie bouleversée quand son frère, Robert, est enlevé sous ses yeux, au cours d’une mission délicate à la frontière russe. Après cette ouverture, on opère un bond en avant de deux années, et Jonathan (surnommé Jon, au passage) est envoyé en Géorgie, pour une mission secrète qui le place dans le camp des séparatistes. Seulement, il y a le but officiel, et un autre plus personnel : le soldat veut retrouver son frère, coûte que coûte.

S’il ne faut pas non plus s’attendre à autre chose qu’un récit de film “Direct-To-Video“, les scénaristes de Sniper Ghost Warrior 3 maîtrisent tout de même assez bien cet exercice. Pas de grands retournements de situation à espérer, et les quelques petites surprises se remarquent à des kilomètres, mais ce jeu de ficelles pourra notamment plaire aux amateurs de ces productions cinématographiques un peu bis, pas très futées mais tout à fait dignes du qualificatif de plaisir coupable. Seuls regrets : que les missions secondaires ne servent pas à développer le scénario, ce qui aurait pu rajouter un peu de piment à un ensemble peut-être un peu trop sage. Et, surtout, le doublage n’est vraiment pas terrible, étrangement sous-joué sur certains passages.

Gameplay : 4/5

image drone sniper ghost warrior

C’est surtout sur ce critère que l’on attendait Sniper Ghost Warrior 3. Le principe du jeu est clair : un open world au sein duquel le joueur peut dégommer à distance, infiltrer silencieusement ou choisir une méthode “en force”. Il faut de suite s’attarder sur le fameux monde ouvert. Divisé en trois grandes zones, il offre effectivement assez d’espace pour être considéré comme un open world. La carte est plaisante, peut être parcourue en voiture (une Lada, évidemment) ou en fast travel, et son level design a bien été pensé en fonction des besoins d’une approche en sniper. Du coup, la verticalité est au rendez-vous. Vous faîtes face à une mission qui serait suicidaire au sol ? Observez bien autour de vous, car vous trouverez certainement un point en hauteur, atteignable en escaladant. La map recèle de points d’intérêt, ce qui donne au jeu une saveur sans doute loin d’être originale mais généreuse, et c’est bien le principal. Objets à collectionner, cadavres à détrousser, il suffit de jeter un œil sur cette carte pour être assailli d’activités diverses, à l’utilité plus ou moins fondée mais plaisantes à s’acquitter.

Le monde ouvert de Sniper Ghost Warrior 3 est, donc, plutôt surprenant et réussi, et ce n’est pas la seule source de satisfaction. Le feeling des armes est une autre occasion de se féliciter du sérieux de CI Games. Si le fusil d’assaut est intentionnellement un peu moins agréable à prendre en mains, le sniper est, lui, un délice à utiliser. On le sent bien en mains, chaque tir donne de sacrées sensations (renforcées par une kill cam savoureuse), du recul juste ce qu’il faut. Le jeu assure, donc, ce pourquoi un gamer pourra choisir ce soft : c’est un petit plaisir que de balancer un bon gros headshot à distance. L’approche en infiltration est un peu moins bien réglée, à cause d’une intelligence artificielle parfois défaillante, mais là encore on a tout de même plaisir à réussir ce genre d’intervention. C’est notamment grâce à l’utilisation du drone, feature très utile, qui repère et marque les soldats adverses alors que l’avatar reste bien planqué. Efficace et tout à fait plaisant.

Vous l’aurez compris, foncer dans le tas reste une option dans Sniper Ghost Warrior 3, mais elle n’est pas recommandée. Tout d’abord, le plaisir (sadique) d’exploser des tronches à des dizaines de mètres passe bien au-dessus. De plus, le fusil d’assaut n’est vraiment pas simple à maîtriser, d’autant plus qu’en face de lui les belligérants n’ont clairement pas envie de se laisser faire, et ont bien vite fait de vous réduire en charpie. La difficulté est plutôt bien distillée cependant, les différents modes gèrent idéalement les bonus et malus habituels, comme les aides qui disparaissent ou l’IA plus retors (parfois très abusivement). Enfin, sachez que traîner sur la carte sera l’occasion de faire de la récupération, ce qui s’avérera très utile dans l’Abri, sorte de lieu de vie précaire où il est possible de se reposer, de trier l’équipement, mais aussi avoir accès à la Cache d’armes, où l’on peut modifier ses armes, et à l’Établi, où les ressources dégotées serviront à fabriquer des munitions ou des trousses de vie. Cela donne, ainsi, un peu plus d’intérêt à la flânerie.

Technique et ambiance sonore : 3/5

image preview sniper ghost warrior 3

Notre test de Sniper Ghost Warrior 3 tient compte des différents patchs parus depuis la sortie du soft. Il faut de suite préciser que la finition du titre porte les stigmates d’un évident manque de moyen et de temps, c’est surtout visible dans les temps de chargement, heureusement peu nombreux mais parfois très longs. Apparemment, le souci des plantages a été en grande partie réglé : nous n’en avons compté qu’un seul lors de notre test. Quant au framerate, ça joue au yoyo mais ça ne gène pas le gampelay. Quelques bugs d’affichage sont aussi disséminés ici ou là, mais c’est le lot des jeux en monde ouvert. La direction artistique se tient bien, on a réellement l’impression de fouler le sol géorgien, cette terre de l’Est aux nombreux reliefs et autres forêts. On a certes vu mieux, mais aussi bien pire…

La bande originale de Sniper Ghost Warrior 3, composée par Mikolai Stroinski, a fait l’objet d’un soin indéniable. L’artiste, connu pour ses très belles prestations sur The Vanishing Of Ethan Carter et The Witcher 3, accorde ses notes avec une certaine recherche de l’émotion, et cela fonctionne bien. Mis à part le morceau qui passe en boucle pendant l’écran de loading, tout le reste s’écoute idéalement. Les bruitages, quant à eux, renforcent le réalisme des armes, on pense évidemment au fusil sniper dont les détonations procurent un sentiment de plénitude, quand il est accompagné d’un bon headshot…

Durée de vie : 4/5

image test sniper ghost warrior 3

Si vous vous contentez de remplir les objectifs principaux, vous verrez la fin du jeu en l’espace de sept heures. Par contre, si vous réalisez toutes les missions annexes, si chacun des 195 points d’intérêt éveillent le vôtre, alors Sniper Ghost Warrior 3 vous demandera le double. Ce qui est tout à fait honorable pour ce genre de soft. Notons que CI Games pourrait ajouter un mode multijoueurs dans les prochains mois.

Note finale : 14/20

 

Bonne surprise que ce Sniper Ghost Warrior 3 qui, s’il est encore largement perfectible, a su capter notre intérêt tout du long. Son histoire, digne d’un bon vieux DTV de solderie, est loin d’être désagréable, et si la finition n’est pas optimale, visuellement ça se tient. Mais c’est surtout la réussite du monde ouvert, jamais original mais efficace, notamment dans sa dose de verticalité, qui nous a convaincu, de même que les sensations procurées par le fusil sniper. Alors certes, il ne faut pas s’attendre au chef-d’œuvre de l’année, mais les amateurs de bastos bien calibrée directement dans la tronche seront servis.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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