[Test – Playstation 4] Birthdays The Beginning : vous êtes le dieu du bac à sable

image pack birthdays the beginningCaractéristiques

  • Test effectué sur : Playstation 4
  • Genre : God Game, Sandbox
  • Éditeur : NIS America
  • Développeur : Toybox
  • Sortie : 12 mai 2017

Test

L’époque est au mélange des genres. Le soft de combat rencontre le RPG, le jeu d’aventure se tourne vers l’action, et le phénomène est d’autant plus observable quand une mode éclate. Impossible, par exemple, d’être passé à côté du gigantesque retentissement qu’a provoqué Minecraft et, plus généralement, le genre très codifié du Sandbox. C’est peut-être la remarque que Yasuhiro Wada s’est formulée, en son for intérieur. Le créateur de la licence Harvest Moon (dont la première itération remonte à la Super Famicom, tout de même) a sans doute aussi beaucoup joué à un autre genre de jeu : le God Game. Populous, Spore, Black & White sont des titres qui font naître en vous une certaine envie ? Alors Birthdays The Beginning, que NIS America (The Silver Case, Danganronpa 1.2 Reloaded) sort en France, devrait vous intéresser.

Histoire : 3/5

image jeu birthdays the beginning

On ne peut pas dire que le récit de Birthdays The Beginning soit très développé, et encore moins dense. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas généreux, et même un peu complice du joueur. En effet, le gamer incarne un enfant, dont la plus grande passion est de se plonger dans les livres qui débordent de la bibliothèque de son grand père. Sa surprise est grande, et sa curiosité piquée, quand il tombe sur un mystérieux document qui, de suite, est identifié comme étant une carte au trésor. Ni une, ni deux, l’enfant se met en tête de rejoindre le but de cette chasse, ce qui l’emmène dans une grotte. C’est ici qu’un phénomène merveilleux va se produire, projetant notre avatar dans un univers qui n’est pas le sien, aux côté d’un être étrange : Navi (non, Link n’est pas dans les parages), créateur de mondes de son état. Mais il ne peut rien faire sans l’élu : nous.

Comme vous le voyez, le scénario de Birthdays The Beginning est à la fois simple, engageant et bien maîtrisé. Pas de complications à attendre, ni de rebondissements hors de propos, et une caractérisation de l’avatar qui touche de suite le joueur. Car si l’enfant du jeu est un doux rêveur, il est aussi à parier que vous, là, derrière la lucarne de votre écran, vous l’êtes tout autant. On retrouve tout à fait la patte Yasuhiro Wada qui, sans vouloir se lancer dans un cheminement abusivement balisé, sait parfaitement placer un contexte, lequel nous accompagnera agréablement d’un bout à l’autre de l’expérience. Quand à la narration, elle prend la forme d’écrans fixes assez classiques mais, vous connaissez l’adage, efficace. Pas de quoi sauter au plafond donc, mais l’assurance de ne pas se sentir transporté de force dans un univers. Sachez aussi, et c’est loin d’être un détail, que NIS America a eu l’excellente idée de proposer une localisation en français, un véritable soulagement.

Gameplay : 4/5

image playstation 4 birthdays the beginning

Birthdays The Beginning est, donc, un God Game qui a digéré la mode du Sandbox. S’il n’est nullement question de crafting, ni même de construction dans le sens premier du terme, on retrouve un peu des sensations du dernier cité, avec un monde cubique, Voxel comme il est courant de le qualifier. Mais c’est sans aucun doute le God Game qui sert de base au jeu de Toybox : le principe est de créer les conditions nécessaires à l’apparition d’espèces, puis favoriser l’évolution jusqu’à l’apparition de l’humanité. Pour ce faire, le joueur va devoir manipuler, tenter, expérimenter, réussir mais aussi échouer.

Et pour favoriser les apparitions de diverses espèces (200 recensées dans l’encyclopédie du jeu), Birthdays The Beginning nous demande de nous habituer à quelques mécaniques faciles à prendre en mains… mais difficiles à maîtriser. Le plus important est la température, qu’il va falloir au plus vite stabiliser en gérant la hauteur du terrain, mais aussi les coins d’eau et la place laissée à la nature verdoyante. Vous vous rendrez vite compte, par exemple, que l’humidité de l’air jouera un rôle dans l’apparition de certaines espèces, et surtout leur descendance. Autre élément très important : la fameuse chaîne alimentaire, qui deviendra rapidement une notion très prégnante dans votre rapport au soft. En effet, pas de Tyranosaurus  ni de Plésiosaure si leur appétit n’est pas rassasié. Il va donc falloir garder un coup d’avance, penser à créer certaines espèces uniquement pour favoriser la naissance de certaines autres.

Pour ce faire, Birthdays The Beginning met à notre disposition trois modes : Micro, Macro et Au plus près. Dans le premier, le temps s’arrête et l’on peut jouer au savant fou en toute tranquillité. Attention cependant, car les différentes actions font fondre les PV, lesquels se régénèrent automatiquement en mode Macro, dans lequel le temps s’accélère, et les animaux évoluent. Enfin, le mode Au plus près permet de se projeter en plein dans le Voxel en vue subjective, et surtout il est possible d’y capturer les différentes espèces afin de garnir l’encyclopédie et les forces de notre avatar. Tout se fait avec une belle aisance, les commandes sont intuitives et simples à mémoriser. La difficulté, elle, est plutôt au rendez-vous, au point de parfois un peu décourager sur certaines passages. On pense surtout au mode Challenge, qui vous occupera un certain temps à coups de missions parfois bien ardues. Heureusement, Navi ne nous lâche pas dans la nature sans un gros apprentissage, certes un peu bavard mais très utile.

Technique et ambiance sonore : 3/5

image birthdays the beginning

Malgré quelques très légères et rares baisses de framerate, Birthdays The Beginning est une belle satisfaction côté visuel. La direction artistique s’accommode parfaitement du récit, et délivre un style enfantin, coloré, rond et mignon. Le design des différents bestiaux accroche donne une véritable personnalité au titre, et surtout on reconnaît chacune des espèces au premier coup d’œil, malgré quelques déclinaisons un peu proches. Un constat un peu moins brillant pour les bande sonore, surtout concernant certains bruitages un peu énervants. Aux musiques, on retrouve un nom qui parlera aux gamers les plus pointus : Takayuki Nakamura, qui a notamment composé les OST de Tobal 2, Virtua Fighter ou encore Lumines. Ses morceaux dégagent une bonne énergie, les notes de piano restent bien en mémoire, et l’utilisation de certains instruments démontrent une audace remarquable.

Durée de vie : 3/5

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Avec 200 espèces à répertorier, et trois modes de jeu (Aventure, Challenge, Bac à sable), Birthdays The Beginning propose un contenu plutôt honorable, surtout quand on prend en compte son prix de vente (39.99 euros). Le seul petit hic est bien évidemment lié à la rejouabilité : une fois que l’encyclopédie est pleine, il n’y a plus vraiment d’intérêt à se relancer dans le soft. Une remarque qui, par ailleurs, peut se formuler pour pas mal de God Games

Note finale : 13/20

Birthdays The Beginning réussit à nous convaincre dans son gameplay, même si le jeu ne cache pas ses limites dans les autres critères. Graphiquement tout mignon sans pour autant imprimer les rétines, histoire bien pensée mais pas vraiment captivante, durée de vie honorable mais sans surprises, musiques agréables mais quelques bruitages gênants : le jeu de Toybox assure l’essentiel, sans coup de folie pour que les mémoires soient durablement marquées. Cependant, il est indéniable que le soft amuse, présente même un challenge apte à donner quelques sueurs aux amateurs du genre. Une belle petite expérience, que l’on a plaisir à découvrir.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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