[Test – Playstation 4] The Surge : un chalenge difficile et captivant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Deck 13 Interactive
  • Editeur : Focus Home Interactive
  • Date de sortie : 16 mai 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Introduction

Screenshot issu du Playstation Share.

2011. La difficulté des jeux vidéo dégringolait de plus en plus, dans une volonté (compréhensible) d’ouvrir le marché à une large fourchette de joueurs. La Wii était encore un phénomène de société, mais la routourne s’apprêtait à tourner (copyright Ribéry). En effet, après des années de casualisation effrénée et parfois dévorante, de FPS ultra-scriptés et de jeux d’action sur rails, les gamers se tournaient de plus en plus vers le rétrogaming, notamment dans l’optique de retrouver une vraie adversité. Et c’est exactement à cet instant que l’alliance Sony-From Software a balancé l’un des plus gros coups de cette décennie vidéoludique : Dark Souls. Un challenge carrément vicieux, une ambiance inoubliable, pour un soft qui a marqué son monde. Six années plus tard, le concept a accouché de quelques suites, mais aussi d’autres licences, on pense évidemment Nioh. The Surge en est le dernier rejeton en date, et nous allons voir qu’il a bien du potentiel.

Histoire : 4/5

On n’attendait pas grand chose du scénario de The Surge, et pourtant il aura réussit à nous prendre à revers. Le soft nous fait incarner un certain Warren, un homme qui veut absolument travailler, et handicapé de son état. Heureusement pour lui, dans le futur décrit par le jeu, ce n’est pas un frein, puisque la technologie Creo lui permet d’augmenter son corps, et de retrouver l’usage de ses jambes. C’est ainsi que notre avatar se retrouve au boulot, mais sa première journée va s’avérer mouvementée. En effet, une étrange avarie va le frapper, et à son réveil vos collègues ne seront pas vraiment un exemple de fraternité. En effet, ils vont vouloir vous zigouiller, et il va vous falloir vous tirer de ce mauvais pas…

Le récit de The Surge n’est pas d’une très grande profondeur, cependant il nous motive idéalement à suivre le cheminement qui nous est proposé. Le scénario, en lui-même, ne propose pas vraiment d’instants inoubliables, encore que le tout début nous a pas mal marqué. Par contre, c’est l’écriture qui fait son effet. La narration est bien plus marquée que dans les jeux cités en introduction, de par un sage dosage entre ce qui est expliqué, et ce qui est sous-entendu. La seconde moitié du jeu est sans doute un peu plus « tenu » par le scénario, et c’est une décision logique, mais l’univers n’en reste pas moins maîtrisé. Du bel ouvrage, qui connaît ses limites et tricote parfaitement au sein de celles-ci.

Gameplay : 4/5

On ressent un plaisir indéniable à prendre en mains The Surge. Après nous avoir justifié la situation, le jeu se lance réellement. À nous la liberté… ou presque. Dans des niveaux que l’on pourrait qualifier de tracés, larges mais tout de même cloisonnés, il va falloir se débarrasser de toute une gamme d’ennemis puissants, afin de faire progresser notre avatar. Au départ faiblard et capable de se faire zigouiller par le moindre robot d’entretien, Warren va devoir récupérer diverses pièces détachées afin de modifier l’armement et les défenses, dans le but de mieux faire face à des menaces de plus en plus puissantes. Celles-ci sont dotées d’une intelligence artificielle apte à accoucher d’une difficulté abrupte, mais surtout à donner au joueur la possibilité d’apprendre, de tirer des conclusion par le biais du skill. Un ressort qui fonctionne très bien, car Deck 13 Interactive a bien compris que les combats se doivent d’apporter une certaine jouissance dans leur accomplissement.

The Surge, sur le papier c’est simple. On se déplace dans un environnement en 3D, on y décèle des éléments à récupérer, et on frappe. La grande originalité provient de la nécessité de cibler les coups. En effet, les ennemis, des travailleurs étrangement zombifiés (sont-ils syndiqués ?), ont des points faibles, que vous pourrez observer avant d’agir. Ces parties de corps fragiles devront être frappés, et avec une telle violence que le résultat est le démembrement. Ces pièces sont récupérées par vos soins, et serviront à construire de quoi améliorer la structure du personnage. Une superbe idée, qui pousse le joueur à combattre, et ce même si le danger est là, bien présent. La mort est fréquente, et quand elle est effective l’avatar renaît… sans ce qu’il embarquait. Pour récupérer ce trésor, il faudra retourner à l’endroit exact du décès, alors attention à ne pas périr dans des endroits trop compliqués.

The Surge est difficile. Très difficile. Mais il n’est pas injuste. Pour s’en sortir, il faut surtout être conscient des limites de l’armure et de l’armement que l’on embarque. Ne pas se lancer dans un combat contre un trop grand nombre d’ennemis. Le verrouillage des cibles fonctionne bien, mais il ne facilite nullement la tâche dans une joute déséquilibrée. Le joueur peut s’aventurer dans ce genre d’exercice, mais à ses risques et périls, et il ne faut attendre aucune aide de la part du jeu. Mais le système de craft est si jouissif que l’on ne peut s’empêcher de se risquer à aller au devant de grands dangers. La seule anicroche provient du level-design, trop prudent sur certains niveaux. On aurait apprécié encore plus d’embranchements, de passages cachés, et de chemins à débloquer.

Technique et ambiance sonore : 3/5

image gameplay the surge
Screenshot issu du Playstation Share.

The Surge n’est pas un foudre de guerre technique, mais il s’en sort relativement bien. La fluidité est plutôt bonne, le soft tourne dans un 30 image par seconde pas folichon mais tout de même solide et constant. On remarque un aliasing assez présent, même s’il ne gène pas outre mesure. La direction artistique, quant à elle, ne nous a pas emballé plus que de raison. Les environnements évitent le côté générique, de par un foisonnement de détails satisfaisant. Mais cela manque de renouvellement sur la longueur. Enfin, on apprécie le design du personnage principal, plus précisément du couple formé par les armes et l’armure. Par contre, les ennemis auraient gagné à être un peu plus différenciés. C’est là que le bât blesse : on a l’impression de toujours croiser le même ennemi, dans le même décor…

La bande originale de The Surge est composée par Markus Schmidt, un talent français qui a notamment œuvré sur Ankh et Anno 1404. Les thèmes ne sont pas en nombre, et c’est un choix délibéré. En effet, Deck 13 croit plus en le potentiel naturel des différents niveaux, et ils sont dans le vrai. L’ambiance sonore est glaçante, les bruitages très à-propos. Seul regret, le doublage est d’une qualité incertaine, parfois surjoué, pris à la légère à d’autres instant, en tout cas rarement dans le bon ton.

Durée de vie : 3/5

image test the surge
Screenshot issu du Playstation Share.

Il vous faudra une grosse trentaine d’heures de jeu pour venir  bout du premier run sur The Surge. Les sept zones à parcourir sont finalement assez condensées, et les boss pas si nombreux. Heureusement, l’optique d’un New game plus se fait carrément agréable, histoire de pousser le personnage au bout de sa surpuissance. Mais on ne peut nier qu’on aurait apprécié encore plus de contenu, preuve que le jeu réussit à nous accrocher.

Note finale : 14/20

The Surge est une bien agréable surprise, que l’on n’attendait pas forcément à ce niveau de satisfaction. Le jeu est difficile, mais juste, et sa prise en mains apporte son lot de fun. Aussi, l’enrobage scénaristique n’est certes pas des plus travaillés, mais il a le mérite de nous pousser dans un cheminement bien maîtrisé. Techniquement solide, sans pour autant nous rendre gaga, le jeu aurai sans doute gagné à proposer encore plus de contenu. Un souhait qui, on l’espère, sera exaucé dans une suite, que l’on aimerait savoir dans les tuyaux. Preuve que ce The Surge nous a procuré de bien bonnes sensations…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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