Bon sang, ça fait longtemps qu’on n’a pas joué à un jeu de tennis. Pourtant, on ne peut nier que ce sport est l’un des rois de la simulation sportive vidéoludique, et même l’un des tout premiers à s’être illustrés dans l’industrie du jeu vidéo (Pong s’en rapproche énormément). Du coup, quand Bigben Interactive a annoncé un partenariat avec Breakpoint, afin de donner naissance à Tennis World Tour, notre attention a de suite été captée. Et vous savez quoi ? On a pu interviewer Étienne Jacquemain, directeur créatif du studio, qui a pu nous en dire plus sur le jeu, et ce qu’il devrait proposer.
Culturellement Vôtre : Comment est née l’idée de développer un jeu de tennis ?
Étienne Jacquemain : Il n’y en a pas eu depuis des années, quasiment une génération entière est passée sans ce genre de soft. C’est assez incompréhensible, et on a ressenti un besoin chez les joueurs, même dans l’industrie, de ressortir un jeu de tennis. Il a fallu attendre que des éditeurs, comme Bigben par exemple, remontrent de l’intérêt pour les sports de ce type. Les gros éditeurs restent centrés sur les gros sports : foot, basket, aucun souci. Mais pour le tennis, c’était plus compliqué, alors quand Bigben est venu sur le terrain des sports moins en vue, on s’est dit que c’était le bon moment. Puis, il se trouve qu’on a beaucoup de copains qui ont bossé sur Top Spin 3 et 4. on les a appelé et l’aventure a commencé.
Culturellement Vôtre : Effectivement, ça fait longtemps qu’on n’a pas eu un gros jeu de tennis. Quelle sera votre approche d’ailleurs, arcade ou simulation ?
Étienne Jacquemain : On est vraiment simulation. On a cet ADN qui nous vient de Top Spin, et on a l’envie de faire un soft très réaliste. Je pense que le marché est bien mûr pour ça. L’évolution du jeu de sport est allée vers de plus en plus de réalisme, même du photoréalisme. On a même vu des titres allait vers les à-côtés de la carrière d’un joueur, et ça c’est le genre de chose qu’on a envie de faire avec Tennis World Tour. La façon dont on entraîne le champion, dont on va le créer, dont on le fait évoluer sur le long terme, on a ce genre de mécaniques supplémentaires qui nous permettent de proposer plus de richesse que ce qu’on pouvait avoir par le passé.
Culturellement Vôtre : Vous dessinez un mode Carrière, pouvez-vous nous en dire plus au niveau du contenu ?
Étienne Jacquemain : On a envie d’offrir aux joueurs l’expérience de ce qu’est une vraie carrière d’un professionnel du tennis. Pas uniquement sur les tournois, mais également ce qu’il se passe entre les matchs. C’est à dire : comment se préparer physiquement, psychologiquement, on va avoir la possibilité de choisir le coach. L’entraineur sera important, car il aura la possibilité de vous faire progresser dans le style de jeu que vous préférez. Et on peut même aller plus loin : opter pour un coach qui sera très bon pour la préparation physique, un autre pour le mental, tout cela développera des capacités particulières. Évidemment, on peut créer son joueur, le paramétrer dans tous les sens, sans oublier son équipement. On peut aussi choisir sa façon de jouer, donc opter pour un archétype qu’on pourra faire évoluer.
Aussi, la gestion de la forme physique sera à surveiller, car comme dans la réalité il sera impossible de jouer tous les tournois majeurs de la saison. Il va falloir sélectionner, car un vrai joueur, ce n’est pas Superman : quand il a du jetlag parce qu’il vient de Melbourne et qu’il se rend à Miami, il est crevé. Il va falloir choisir ses combats, aussi en prenant compte l’aspect financier. Participer à des tournois, ça coûte de l’argent avant d’en rapporter. Pour vous aider à gérer cette progression, vous pourrez engager un agent. On va assez loin : si on se rend en haute altitude pour une compétition, ça aura des incidences sur la façon de jouer, parce que la balle réagit différemment, et on se fatigue plus vite. Il faudra se préparer en conséquence, demander à l’entraineur de trouver des exercices adéquats, afin de récupérer plus facilement. Bref, le gamer aura tout un tas de choses auxquelles penser…
Culturellement Vôtre : Le jeu de tennis, c’est aussi le multijoueur. Y-a-t-il quelque chose de prévu à ce niveau, dans Tennis World Tour ?
Étienne Jacquemain : Oui, on a prévu du local et du online. En ligne, on aura ce qui fonctionne très bien, avec des modes classiques : Quick Match, Tournoi qui permettra aux plus forts de devenir numéro 1 mondial. Sachez aussi que votre joueur vous suivra en online.
Culturellement Vôtre : Et concernant les licences, comment cela va se passer ?
Étienne Jacquemain : On a un peu plus de trente joueurs pros, qui viennent du circuit professionnel, homme et femme. On s’est concentré sur les athlètes, pas tellement sur les tournois, on n’a pas de licence à ce niveau, tout simplement parce que ça coûte extrêmement cher. Avoir les joueurs et les tournois, c’était très compliqué, alors on a fait un choix. Et comme on pense que le tennis c’est le sport personnifié par excellence, le combat d’un joueur contre un autre, on n’a pas hésité longtemps.
Culturellement Vôtre : On pourra donc jouer avec des hommes, ou des femmes. Comment allez-vous aborder la choses, y-aura-t-il des différences de gameplay ?
Etienne Jacquemain : L’objectif est de ne pas trop segmenter les populations de joueurs, de ne pas faire un jeu uniquement pour les hommes, et un autre uniquement pour les femmes. On est encore entrain de travailler dessus, vous aurez bientôt plus de précisions sur cette gestion.
Culturellement Vôtre : Pour finir, avez-vous une fenêtre de sortie ?
Étienne Jacquemain : Tennis World Tour sera dispo courant 2018.
Culturellement Vôtre : Plutôt fin ?
Étienne Jacquemain : Plutôt milieu (rires)