article coup de coeur

[Test – Playstation 4] Ys VIII Lacrimosa Of Dana : une sortie incontournable

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
      Existe aussi sur :
    • Playstation Vita
  • Développeur : Nihon Falcom
  • Editeur : NIS America
  • Date de sortie : 15 septembre 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Introduction

La série Ys n’est sans doute pas la plus connue au sein du RPG japonais. Et pourtant, cela fait pile trente ans qu’elle séduit les joueurs, principalement asiatiques tant, à l’Est, ce titre est synonyme d’une certaine qualité. Si quelques épisodes ont pu atterrir chez nous, un peu au petit bonheur la chance et sans grand effort d’édition (même si l’épisode Origin avait déjà eu droit à une traduction en français), voilà que NIS America (Danganronpa Another Episode : Ultra Despair Girls) décide de sortir le dernier opus en date, Ys VIII : Lacrimosa Of Dana, paru voilà un an au Pays du Soleil Levant. L’occasion de vérifier si l’action-RPG est toujours l’un des sous-genres les plus qualitatifs.

Histoire : 4/5

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Image issue du Playstation Share.

Ys VIII : Lacrimosa Of Dana débute comme bien des RPG, mais pas forcément japonais. En effet, si l’appel de l’aventure nous étreint assez vite, notre avatar est tout d’abord introduit dans un environnement assez surprenant pour le genre : un bateau. On sent un tout petit mélange de codes occidentaux et orientaux qui, par la suite, accouche de sensations plus japonaises. Mais tout de même, l’intention est là : on ne joue pas un énième adolescent aux cheveux hirsutes, à la recherche de son frère ou autre ficelle bien grosse, mais un jeune homme prénommé Adol, aventurier de surcroît, et engagé dans un voyage sur les océans. Que ne ferait-on pas pour un déplacement à l’œil ? Sur le Lombardie, les passagers semblent vaquer à leurs occupations, pourtant on est vite mis à contribution : il faut surveiller les clients, et rendre compte d’agissements troublants. Alors que la situation semble normale, on est confronté à certains racontars. Le navire se rapproche de l’île de Seiren, et cette dernière n’a pas du tout bonne réputation. On va très vite vérifier ce fait, car le Lombardie se fait attaquer par un gigantesque monstre marin. Ne faisant pas le poids, le bateau est mis à mal, et les passagers jetés à la mer. Adol va se réveiller sur le rivage de l’île. Là débute son aventure, faite de survie, et de rencontres plus ou moins bienveillantes…

Ys VIII : Lacrimosa Of Dana ne révolutionne certes pas la narration vidéoludique, cependant le titre propose une histoire rondement menée, bien écrite, et surtout rythmée avec une certaine finesse. Le cheminement est évidemment assujetti au but : retrouver des survivants, construire un camp, et finalement repartir de cet endroit maudit. En résulte une certaine impression de liberté, même si, dans les faits, l’avancement est bien plus cloisonné. On se doit de se rendre à cette destination, pour trouver tel personnage, qui débloquera ce chemin. Mais rassurez-vous, car les développeurs, du studio Nihon Falcom, ont bien compris que les joueurs auraient bien du mal à se contenter de cela. Dès lors, ils couvent des éléments scénaristiques, pour mieux engager une seconde phase, qui relance l’intérêt à coup de tueur en série infiltré sur l’île. Cela fonctionne mieux qu’espéré, notamment grâce à une tonalité qui n’hésite pas à se faire assez sombre. Enfin, Adol sera apte à capter des souvenirs de l’île, lors de certains de ses sommeils. C’est par ce biais que l’on découvre l’histoire de Dana, qui deviendra l’autre personnage important de cette histoire. Tout cela, mélangé, constitue un récit qui pousse à avancer, à découvrir, et le tout localisé en français (parfois approximatif), s’il vous plaît !

Gameplay : 5/5

image ps4 ys viii
Image issue du Playstation Share.

La série Ys est reconnue pour avoir procuré beaucoup de bons, voire très bons jeux (avec quelques ratés, c’est à signaler). Il faut bien écrire que le sous-genre de l’action-RPG est particulièrement gâté dans Ys VIII : Lacrimosa Of Dana. Si vous avez joué à l’opus sous-titré Seven, alors vous retrouverez des repères bien caractéristiques. Les attaques se font évidemment en temps réel, et vous avez en charge une équipe de trois combattants. La grande et belle réussite, c’est la manière dont Nihon Falcom rend l’ensemble fluide : changer de personnage est une action effective à l’aide d’une simple touche. C’est d’une rapidité confondante, et tant mieux, car vous allez vite apprendre à alterner les guerriers : chacun d’eux occasionne des dégâts plus ou moins lourds, en rapport avec les faiblesses des ennemis, alors il faut pourvoir vite passer d’un protagoniste à l’autre. Surtout que c’est un effort récompensé par du loot. À cela s’ajoute une super attaque bien démentielle, des super coups, l’esquive (qui, effectuée dans le bon timing, accorde un bonus) et la garde parfaite. C’est bien simple, si l’on a plaisir à fouiner dans l’immense île de Seiren, c’est aussi car liquider du vilain est un véritable plaisir.

Vous l’aurez compris, l’exploration est la composante la plus forte d’Ys VIII : Lacrimosa Of Dana. Tout nous pousse à visiter les lieux. Retrouver des survivants aura pour effet de développer le camp, mais cela vous apportera aussi plus de mains quand il faudra débloquer un passage. Par exemple, il faut huit personnages pour vous aider à bouger ce rocher, et accéder à une nouvelle partie de l’île. Si vous ne les avez pas, vous repasserez plus tard, et ne vous inquiétez pas : votre carte garde en mémoire ces points importants (ouf). Il va donc falloir barouder, nettoyer des zones pour mieux y trouver trésors et ressources, et surtout rester dans un esprit aventurier, conquérant, qui chérit la découverte. C’est cette dernière qui rythme le jeu, qui fait que le joueur ne reste jamais sur un acquis. Il doit avancer, encore et encore, et cartographier est la clé.

Le monde semi-ouvert d’Ys VIII : Lacrimosa Of Dana contient bien des surprises, des lieux à repérer, et même de petites activités à y mener. On pourra retrouver les notes d’anciens survivants, mais aussi s’adonner au grand classique du RPG japonais : la pêche ! Cette dernière a d’ailleurs le mérite d’être utile et rigolote à pratiquer, chacun des personnages ayant sa petite particularité (untel sortira plus de poissons rares, un autre fera plus dans les gros morceaux, etc). La cuisine est aussi au rendez-vous, et il vous faudra retrouver des recettes, disséminées un peu partout. Enfin, si vous avez peur que l’exploration vous lasse avec le temps, ce qui peut parfois se faire ressentir, alors vous pourrez alterner avec des missions secondaires, à récupérer au panneau adéquate (puis à enclencher via le personnage en demande). Vous pourrez y gagner des objets bien sûr, mais aussi développer les rapports avec les naufragés. Enfin, autre activité, mais bien plus tendue : la défense du camp. De temps en temps, vous devrez revenir en urgence au bercail, afin de le défendre de vagues d’ennemis. Pour vous aider, vous pourrez construire des barricades, des appâts (et les empoisonner !), un gong pour désarçonner les adversaires, ainsi que d’autres moyens de défense.

Ys VIII : Lacrimosa Of Dana nous séduit aussi dans ses détails. Par exemple, les coups spéciaux doivent être pratiqués plusieurs foi, pour se développer sur quelques niveaux. On abordait le loot des combats, et il est important. Car Nihon Falcom a poussé le concept des naufragés jusqu’au bout. Pas de système monétaire ici, ce serait stupide. Alors, les rescapés mettent en place un système de troc. Par exemple, 10 amas étranges s’échangent contre un morceau de fer, lequel sera utilisé pour améliorer des armes. On pourra aussi confectionner des armures, des accessoires, des défenses pour le camp, des remèdes, et autres potions. Votre inventaire sera donc d’une grande utilité, et sachez que sa clarté (et sa profondeur infinie) sera la bienvenue. C’est dans ces menus que vous pourrez sélectionner des objets à effets, comme les gants pour grimper aux lierres, ou les chaussures magiques permettant de marcher sur la vase, tel une sorte de Jésus de l’action-RPG à la japonaise. Ajoutons, enfin, le caractère complet du carnet mis à notre disposition. Les amateurs de statistiques seront comblés, et les complétistes aussi !

Technique et ambiance sonore : 2/5

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Image issue du Playstation Share.

N’y allons pas par quatre chemins, Ys VIII : Lacrimosa Of Dana n’est pas un perdreau de l’année. On a l’impression d’un jeu de fin d’ère Playstation 2 (voire tout début de la Playstation 3), mais évidemment lissé. On ne pourra pas tomber sur le soft pour sa netteté, ni pour sa fluidités, car toutes les deux sont constantes. Et les temps de chargement sont si courts que l’on n’arrive jamais à lire les conseils qui s’inscrivent sur les fugaces écrans de chargement. Rassurez-vous, ces messages parfois importants sont tous inclus dans le carnet, au fur et à mesure qu’ils sont découverts. La direction artistique fait le boulot, mais elle reste assez prudente, comme pour ne pas souligner les carences des textures. Appuyons sur ce fait : le visuel du soft ne dérange pas, quand on est plongé dans le concept. Mais n’espérez pas qu’il puisse vous impressionner.

La bande originale de Ys VIII : Lacrimosa Of Dana est composée par la Falcom Sound Team : Hayato Sonoda et Takahiro Unisuga. Tous les deux savent exactement quelle identité donner à l’ambiance musicale du jeu, laquelle pourra décontenancer les nouveaux venus, du moins au début. En effet, peu de mélodies calmes, en-dehors notamment de celle, d’une beauté émouvante, de l’écran-titre. Le duo opte pour des mélodies très rythmées, rock, afin de coller au besoin d’aller de l’avant, continuellement ressenti par le joueur. Certains thèmes s’avèrent trop répétitifs, et accompagnent des zones tellement grandes qu’on ressent parfois un peu de lassitude, à cause de boucles trop courtes. Mais, dans l’ensemble, l’aspect pêchu fonctionne plutôt bien. Quant aux voix, elles sont proposées en anglais et en japonais. Et aucun doute : le doublage original est largement plus réussi.

Durée de vie : 5/5

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Image issue du Playstation Share.

Si vous rushez uniquement l’histoire principale, Ys VIII : Lacrimosa Of Dana se boucle en une bonne grosse quarantaine d’heures. C’est déjà conséquent pour un action-RPG. Mais si on ajoute tous les à-côtés, et l’envie d’atteindre le 100%, le compteur (affiché dans l’écran de pause) atteint facilement les 75 heures de jeu. Un bon gros contenu donc. Et si votre premier run n’a pas suffit pour tout voir, sachez que le soft permet un New Game Plus, qui conserve toute votre avancée.

Note finale : 16/20

Ys VIII : Lacrimosa Of Dana est une denrée rare, qui se doit de retenir l’attention des amateurs de RPG japonais. C’est rare que de telles productions nous parviennent, localisées en français. Si la technique laisse clairement à désirer, même si les textures sont lissées, et la fluidité permanente, le soft prouve que le jeu vidéo, l’industrie et son public, pense trop en termes esthétiques. Tout comme Nier, sur Playstation 3, le dernier né de la série Ys n’a pas une tronche de porte-bonheur, mais il séduit totalement pour son gameplay affiné, son contenu imposant, et même une histoire qui arrive à éviter le piège de l’ennui. On en ressort comblé, et avec l’impression d’avoir participé à une bien belle aventure. Ça tombe bien, c’est exactement ce qu’on recherchait…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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