Caractéristiques
- Créé par : Kenny Ortega (réalisation)
- Avec : Dove Cameron, Cameron Boyce, Sofia Carson, Booboo Stewart, Mitchell Hope, Brenna D'Amico...
- Année(s) de diffusion : 2017
- Chaîne originale : Disney Channel, Disney XD
- Diffusion françaisee : le 17 octobre sur Disney Channel
- Note : 6/10 par 1 critique
Deux ans après la diffusion du téléfilm Descendants, qui avait remporté un joli succès, la suite des aventures de Mal, Evie, Carlos et Jay débarquera sur Disney Channel le 17 octobre avant une sortie en DVD dès le lendemain.
Les enfants des grands méchants de l’univers Disney sont à présent des sujets à part entière du royaume d’Auradon grâce à l’intervention de Ben, le fils de la Belle et la Bête, qui a su voir en eux le potentiel qu’ils possédaient malgré les actions de leurs infâmes parents. Devenu roi, il vit toujours une belle histoire d’amour avec Mal (Cameron Dove), la fille de Maléfique. Malheureusement, celle-ci craque sous la pression et le sentiment de ne pas être à sa place. Persuadée d’être « pourrie jusqu’à la moelle », elle fuit pour rejoindre l’Ile de l’Oubli, Uma (China Anne McClain), la fille d’Ursula, a pris sa place en tant que cheftaine. Ben part alors la chercher, accompagné d’Evie, Carlos et Jay…
Un univers adolescent au kitsch assumé
Si vous n’avez pas vu le premier opus et êtes peu familier de l’univers des téléfilms musicaux de Disney Channel, une petite mise au point est nécessaire avant de véritablement aborder les qualités et défauts de Descendants 2. Très librement inspiré des personnages des grands dessins animés Disney, Descendants est un mélange entre l’univers Disney classique et l’atmosphère de Disneyland vus à travers le prisme léger, sentimental et survolté des productions de la chaîne jeunesse. Cela donnait un premier volet aux couleurs bariolées et aux décors de carton-pâte kitschissimes, et des acteurs d’une vingtaine d’années jouant des ados faussement méchants tout en dansant et en chantant des morceaux à la sauce Disney Channel dans un déluge de bons sentiments.
En d’autres termes, il s’agit clairement d’un univers avant tout destiné aux ados et pré-ados appréciant la magie Disney et les sitcoms de la chaîne à thème. Bien que déroutant pour l’adulte moyen peu habitué à ce genre de programme, le téléfilm avait, malgré un côté clairement too much, le mérite de ne pas se prendre au sérieux et de véhiculer un message positif auprès des jeunes téléspectateurs, en faissant passer l’idée qu’il n’y a pas de fatalité, pas de prédétermination, et qu’ils peuvent choisir leur propre voie, malgré les pressions familiales ou l’histoire de leurs parents.
Une suite au charme mieux maîtrisé
Descendants 2 est fidèle à l’univers de son prédécesseur, mais le surpasse en apparaissant globalement mieux maîtrisé et moins éparpillé. Si les enfants de Maléfique, la Méchante Reine, Cruella et Jafar sont devenus de vrais gentils sur lesquels tous peuvent compter, les coups bas sont cette fois-ci assurés par Uma, la fille d’Ursula et son acolyte Harry (Thomas Doherty), le fils du Capitaine Crochet. Si la première se révèle assez charismatique et convainc dans les numéros musicaux, où elle excelle à la danse, le second est assez lisse et ne marquera pas vraiment les esprits, d’autant plus que son rôle ne possède pas de substance véritable.
De manière générale, les personnages masculins dans leur ensemble se trouvent ici relégués au second rang, tandis que ce sont ces demoiselles qui s’affirment et mènent véritablement la danse. Si les acteurs incarnant Ben, Jay et Carlos s’en sortent plutôt bien, cela se fait aussi au détriment de certains protagonistes, volontairement sacrifiés.
Cependant, tout en donnant cette même impression de nous promener à Disneyland d’un bout à l’autre, Descendants 2 est un peu moins dans l’excès et propose, à travers Mal, une approche assez fine du sentiment d’imposture qui peut également frapper certains adolescents et leur donner le sentiment de ne pas être à leur place s’ils accèdent à une école prestigieuse, par exemple, et se retrouvent plus fortement confrontés à la pression de faire leurs preuves. Alors bien sûr, l’affrontement entre la jeune fille et sa rivale Uma reste très adolescent puisque les deux éprouvent de la jalousie envers l’autre et se battent pour un garçon, mais le scénario est construit de manière à proposer une histoire cohérente dans laquelle les jeunes téléspectateurs pourront se reconnaître.
La cheftaine de l’île de l’Oubli concurrence la princesse des Barbades
Côté décors et costumes, le kitsch et le fluo restent de rigueur, mais cette fantaisie assumée est plutôt bien fignolée si l’on accepte ce parti pris esthétique. L’affrontement final, ouvertement inspiré de La petite sirène, s’avère ainsi assez convaincant. En ce qui concerne la musique, les chansons sont dans la même tonalité que celles du premier opus et des productions Disney Channel en général : de la pop mainstream acidulée mâtinée de R&B inspirée des grands tubes du moment, mais débarrassée du côté provoquant qu’ils peuvent avoir.
Les chansons d’Uma font ainsi clairement penser à Rihanna, sans le trash. Une Rihanna soft aux tresses bleues donc, qui danse au sein de numéros filmés comme des clips, avec un lip-sync qui ne cherche pas à nous faire croire que les acteurs chantent en live. Le résultat est assez efficace, ce qui n’est pas surprenant si l’on se souvient que Kenny Ortegan est le chorégraphe de la comédie musicale 80’s Xanadu et de plusieurs productions Disney Channel. Les titres « What’s My Name » et « It’s Going Down » passent assez bien, mais on restera assez perplexes devant la version R&B du titre de Sébastien dans La petite sirène, « Embrasse-la » (« Kiss the Girl »), proposé dans le générique de fin. Comme il se doit, la B.O. est également disponible.
Au final, Descendants 2 donne moins dans la surenchère et parvient à surpasser le premier téléfilm en se concentrant davantage sur les personnages et les enjeux émotionnels de leur histoire. L’univers de la licence (un 3e volet devrait suivre, ainsi qu’une série animée) et l’ADN Disney Channel sont bien respectés, qu’il s’agisse des décors, costumes, chansons, de l’humour ou encore des histoires sentimentales des héros, tandis que l’intrigue délivre un message positif au sujet de la confiance en soi. Les ados et pré-ados devraient apprécier, tandis que les adultes pourront y voir là un petit plaisir coupable à déguster comme une crème glacée au bubble gum.