[Test – Playstation 4] Friday The 13th The Game : licence culte pour jeu sympathique

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Illfonic
  • Editeur : Gun Media
  • Date de sortie : 13 octobre 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Introduction

image test vendredi 13

Est-il besoin de présenter Vendredi 13 ? Parmi les représentants les plus reconnus du slasher, voilà l’un des plus imposants (même si tous les films ne sont pas d’un bon niveau, on abordera ce sujet un jour prochain). De par la menace très physique représentée par son croque-mitaine, Jason Voorhees, devenu icône du genre grâce à sa sauvagerie, sa machette, le fameux «Ch ch ch kill kill kill ma ma ma» qui accompagne ses chasses, et son fameux masque de hockey, la licence a su se créer une véritable légende, dépassant de loin le cadre du cinéma. Comics, romans, et même jeux vidéo se sont emparés du phénomène. Et, aujourd’hui, c’est le dernier medium cité qui nous intéresse.

Ce n’est pas la première fois qu’un soft nous permet d’incarner Jason ou, carrément, de fouler le sol de l’univers filmique. Dès 1985, l’industrie vidéoludique s’est emparé de l’affaire, pour un titre que nous n’avons jamais testé, sorti notamment sur Amstrad CPC (ah, le 6128…). Puis, 1988 fut l’année du choc, et pas du tout dans le bon sens, avec l’une des pires adaptations jamais développées (le Joueur du Grenier lui a dédié la moitié d’une vidéo, c’est dire). L’échec artistique fut si retentissant qu’il aura fallu attendre presque trente ans afin de voir Friday The 13th : The Game débarquer, même si Jason n’a jamais réellement cessé de hanté le jeu vidéo (on l’a notamment retrouvé dans le très bon Mortal Kombat X). Pris en mains par Illfonic et Gun Media (distribué sous nos latitudes par Focus), le titre était attendu comme un trip asymétrique, bien plus fidèle aux films que ce qui s’est produit auparavant. Verdict… provisoire.

Histoire : /

image jeu video vendredi 13

Il faudra revenir vers ce test de Friday The 13th : The Game en 2018 ! En effet, à l’heure actuelle le jeu ne propose pas de mode solo, donc aucune trace d’un quelconque scénario. Mais le studio Illfonic travaille bel et bien sur une aventure en solitaire. Nous vous rendrons compte de tout cela dès la sortie du contenu, qui sera totalement gratuit. Et ça, c’est cool. Pour le moment, donc, les points sont remis en jeu dans le critère Gameplay.

Gameplay : 7/10

image jeu vendredi 13

Si l’ensemble souffre de certains problèmes de finition, désormais amoindris par le biais de quelques mises à jour, c’est à souligner, on ne peut que signaler la bonne tenue globale de Friday The 13th : The Game. Le concept est simple : sept survivants font face à Jason Voorhees, sur une map qui, bien entendu, reproduit le fameux camp de Crystal Lake, où l’intrigue de la licence prend naissance. Si la taille de ce dernier a été diminuée drastiquement, c’est afin de proposer des parties plus captivantes. Et, d’un point de vue global, c’est le cas. Avant de rentrer dans les détails des deux gameplays, sachez que le terrain de jeu propose un level design horizontal, qui participe grandement à la sensation de course poursuite, quel que soit votre rôle dans la partie. Et chaque partie voit des éléments être placés différemment, afin de renouveler l’intérêt, et le défi.

En temps que jeu au concept asymétrique, Friday The 13th : The Game multiplie par deux l’objectif principal. Vous devrez survivre à la nuit de cauchemar, ou la rendre la plus difficile possible en trucidant à tours de bras. Du côté des survivants, les sensations sont assez savoureuses, tant les développeurs ont réussi à insuffler un véritable esprit slasher, fidèle au film. Oubliez l’envie d’en découdre avec le colossal Jason, il va vraiment falloir l’éviter, même si le tuer est possible, mais incroyablement difficile. Vous aurez donc trois solutions pour vous en sortir en un seul morceau : celle que l’on vient d’évoquer, hautement improbable. Trouver un moyen de quitter Crystal Lake. Ou attendre le petit matin. C’est la seconde qui nous paraît la plus savoureuse. Pour prendre la poudre d’escampette, vous aurez la voiture, ou le téléphone afin d’appeler la police. Ces deux méthodes s’effectuent en récupérant des pièces manquantes, puis en les assemblant. Dangereux, car cela vous rend très vulnérable, le temps de la manœuvre.

Vous pourrez aussi attendre la fin de cette horrible nuit. Pour cela, il faudra maîtriser quelques règles que Friday The 13th : The Game met en place. La plus importante est sans aucun doute la gestion du bruit, car ce dernier trahit votre position sur la carte. Et ce fichu Jason a les yeux rivés dessus… Sachez qu’en début de partie, vous êtes lâché sur la map au petit bonheur la chance, parfois assez maladroitement par ailleurs. Soit vous décidez de la jouer solo, et croyez-nous vos espoirs de survie vont vite disparaître : plus vous êtes esseulés, plus votre peur ingame augmente. Conséquence directe : vous serez plus bruyant, donc une proie toute trouvée pour le croque-mitaine. Soit vous communiquez entre moniteurs pour vous retrouvez, afin de former un groupe plus ou moins compact, là aussi bruyant mais plus apte à mettre en place des stratégies véritablement efficaces et salvatrices. Investir la maison, installer des pièges qui ralentiront le colosse, barricader les portes, mettre en place des diversion afin de faciliter la tâche aux moniteurs qui s’occupent de réparer un moyen de se tirer de là, voilà ce qui sera vos principales force. Tout cela en ayant, évidemment, récupéré un moyen de vous défendre, car vous serez sûrement emmenés à faire face au monstrueux tueur.

Jason sera, donc, incarné par un huitième joueur, désigné au hasard dans votre groupe. Un peu cavalier comme méthode, même s’il existe un moyen, dans les options, de signifier nos préférences. Du côté du croque-mitaine, le résultat est un peu moins bon, la faute à des sensations raides, trop lentes, même si l’on comprend le besoin de faire de Jason un tank. C’est dans l’ordre des choses, logique face à la licence. Friday The 13th : The Game, vu de derrière le masque de hockey (mais toujours à la troisième personne), devient une autre paire de manches. Il va falloir retrouver et défoncer du moniteur libidineux. Pour cela, vous pourrez profiter d’un déplacement instantané très bien senti, totalement raccord avec la menace tout à fait fantomatique que représente cet antagoniste culte. Dès que les futures victimes se trahissent, vous pourrez vous projeter vers l’endroit indiqué, et commencer à faire régner la terreur. Comme écrit plus haut, la montagne que vous incarnez est un véritable camion, même si une mini-accélération, extrêmement limitée, permet d’attraper les moniteurs les moins prudents. Un fois chopée, votre victime pourra se défendre, mais si l’emprise peut se défaire, il y a de grandes chances pour que votre capacité utilisée donne lieu à une exécution bien sanglante, dans l’esprit des films.

Plus vous jouez à Friday The 13th : The Game, plus vous gagnez des points d’expérience. Et, ce faisant, le joueur débloque de nouvelles capacités, ou même de nouveaux moniteurs. Ceux-ci se diffèrent par leur capacités : certains seront parfaits pour jouer les leurres, d’autres trouveront leur intérêt principal dans la rapidité de la réparation. Une mécanique qui pousse évidemment à jouer, ce qui est une bonne chose. Le souci provient de la manière d’attribuer ces point d’XP, parfois un peu étrange, pas vraiment en adéquation avec le contenu de la performance. Mais, au-delà de cette retenue, il faut surtout écrire que le titre est victime d’un élément qu’il ne pouvait pas voir venir : sa communauté. Soyons clairs, on a eu du mal à trouver des parties intéressantes à expérimenter, au point d’en quitter certaines. Communiquer (en anglais, car vous ne trouverez pas, ou très peu, de gamers français) devient parfois impossible, entre les insultes et autres kikoolols dérangeants. Aussi, il serait temps de varier les objectifs secondaires, car on tourne en rond au bout de quelques dizaines de parties.

Ambiance visuelle et sonore : 3/5

image ps4 vendredi 13

À force de mettre son jeu à jour, Illfonic a un peu limité les frais, côté bugs. Friday The 13th : The Game reste tout de même loin d’être fignolé, avec des personnages dont les membres passent à travers des murs (très pratique pour passer inaperçu), et un moteur physique qui fait souvent des siennes. D’un pur point de vue cosmétique, on ne s’attendait pas à des merveilles, et on ne les a pas aperçu. Les textures sont imprécises, oui, et la modélisation des corps, côté moniteurs, est assez limite. Mais tout de même il se dégage un certain charme, notamment quand on jour Jason, qui capte beaucoup du charisme du titre. La direction artistique est plutôt fidèle à la licence, un effort a notamment été effectué sur les habits, assez typiques, et la lumière, convaincante. C’est peut-être là que la participation de Sean S. Cunningham, réalisateur de la toute première itération au cinéma, a le plus servi

Quant à la bande originale, elle est l’œuvre de Harry Manfredini. Oui, le compositeur des films Vendredi 13, mais aussi de deux efforts de Wes Craven (La Créature du marais et le très oubliable La colline a des yeux 2), House, M.A.L (là aussi, réalisé par Cunningham) et d’autres œuvres de genre, plus ou moins bons. Son travail est de très bonne qualité, grâce à des thèmes immédiatement reconnaissables, qui font monter la pression plus vite qu’une conduite de balle de Neymar. Et le musicien a sûrement coûté moins cher. Même le sound design est de qualité, même s’il manque peut-être un peu de volume. De quoi finir de construire une immersion que l’on n’attendait pas à ce niveau.

Durée de vie : 3/5

image playstation 4 vendredi 13

Le contenu a beau ne pas être folichon, Friday The 13th : The Game se joue tout de même assez longtemps pour atteindre un niveau tout juste satisfaisant. Le système de gain d’expérience fonctionne bien dans l’esprit (beaucoup moins dans la mécanique en elle-même, rappelons-le), c’est toujours agréable que de débloquer monts et merveilles, même si cela reste une feature superficielle. Si vous avez la chance de vous être trouvé un groupe sympa, les parties s’enchaînent très vite, et l’on dépasse aisément la vingtaine d’heures, juste pour le fun. Bien plus seront nécessaires afin de tout voir. Sachez que ce critère sera complété lors de l’arrivée du mode solo, prévu pour courant 2018.

Note finale : 13/20

Malgré une réputation peu flatteuse, Friday The 13th : The Game nous aura amusé, et aura su combler quelques attentes. On est loin d’un hit, c’est une évidence. D’un pur point de vue technique, ce n’est pas reluisant, le contenu est un peu décevant, et la communauté n’est pas spécialement encourageante. Cependant, si vous arrivez à digérer ces retenues, alors vous découvrirez un bon petit jeu multi, au concept asymétrique mieux maitrisé que certains mastodontes (n’est-ce pas, Evolve), plutôt plaisant à prendre en mains, notamment dans les premières heures. Espérons que le studio Illfonic, bien actif, continuera à polir le soft, en lui ajoutant du contenu et en combattant certains bugs. Rendez-vous très bientôt, avec un ajout concernant le mode solo. D’ici là, attention au croque-mitaine…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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