[Critique] PIFFF 2017 : 68 Kill

Caractéristiques

  • Réalisateur(s) : Trent Haaga
  • Avec : Matthew Gray Gubler, AnnaLynne McCord, Alisha Boe, Sheila Vand, Sam Eidson
  • Genre : Thriller, Comédie
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 93 minutes
  • Date de sortie : 4 août 2017 (Etats-Unis)
  • Note du critique : 8/10

Un thriller violent et drôle, un peu Troma dans l’esprit

Les habitués des festivals le savent bien, les bonnes surprises proviennent souvent de films dont on n’attendait rien. Le PIFFF 2017 a été l’occasion de vérifier cette quasi-règle, avec une œuvre qui, pour tout vous dire, nous laissait assez froid dans les coursives de l’événement : 68 Kill. Il faut dire que le metteur en scène, Trent Haaga (Chop) était avant tout connu pour ses scénarios, et on ne peut pas dire qu’ils nous avaient laissé de bons souvenirs, tant Deadgirl et The Toxic Avenger 4 (des productions Troma) n’étaient pas spécialement inoubliables, de notre point de vue. Et pourtant, le bonhomme nous a mouché, avec sa seconde réalisation…

L’histoire de 68 Kill a su nous accrocher dès les premières secondes. Employé dans une société de nettoyage de fosses septiques, Chip ne sait pas dire non aux femmes. Un défaut qui va lui coûter très cher lorsque sa petite amie pour le moins envahissante, et prostituée lui propose de voler 68 000 dollars, au sein du foyer d’un de ses clients. Un acte qui sonne le début d’une véritable plongée en Enfer, au cours de laquelle Chip va devoir se remettre en cause.

La très grande réussite de 68 Kill est de savoir être véritablement méchant, poil à gratter en diable. Sans ne jamais faire la leçon à qui que ce soit, le film s’imprègne d’une véritable envie de pointer du doigt tout un chacun. Très clairement, Trent Haaga a des choses à dire : l’homme n’est plus que l’ombre de lui-même, mais reste cet incroyable abruti, qui pourrait se mettre en danger pour la première belle fille qui passe. Quant à la femme, conquérir le pouvoir la fait se comporter comme une dominante, ce qui la propulse au rang de véritable danger pour autrui, dans le pire des cas bien évidemment. Si l’œuvre ne peut décemment pas être résumée à ce sous-texte, écrivons qu’il est assez percutant, et juste, pour qu’il nous pousse à penser qu’on fait face à autre chose qu’un trip gore et benêt.

Un casting très agréablement surprenant

image film 68 girls

68 Kill reste un pur film de genre, un thriller qui ne recule devant rien pour faire vivre un sacré mauvais quart d’heure à son personnage principal. On rigole encore de la situation ubuesque qui le pousse à s’habiller en femme, après une nuit particulièrement mystérieuse. Malgré la violence, qui traverse ce long métrage d’un bout à l’autre, la tonalité reste rigolarde, et l’on reconnaît un lointain jumelage avec ce qu’on peut voir chez la Troma. Le scénario peut parfois faire dans le grotesque, notamment dans une conclusion qui assume totalement sa folie furieuse, et sa priorité laissée à la portée symbolique. Libérateur, et loin d’être bas du front, ce final fera jaser, en ces temps troublés où l’homme devrait se contenter d’écouter, sans ne jamais réagir, au point d’avoir du mal à réellement se remettre en question.

Fun et intelligent, 68 Kill est aussi sacrément bien réalisé. Avec peu de moyens, Trent Haaga livre un résultat plaisant, jamais épileptique et toujours lisible. Pas de grands mouvements de caméra, mais une maitrise du sujet qui fait mouche. On pense à la poursuite en voiture, qui se contente de bien placer la situation, tout en sachant s’accorder quelques moments savoureux, comme cette voiture qui disparaît puis réapparaît, pour mieux tourmenter le personnage et, donc, le public. Autre satisfaction : le casting est d’une surprenante qualité. Matthew Gray Gubler sort de nulle part (on l’a vu dans 500 jours ensemble, paraît-il), et imprime l’écran de son côté gauche dans ses rapports avec les femmes, très (trop) innocent. AnnaLynne McCord, qu’on a découvert dans le  très sympathique Trash Fire, confirme son talent dans un rôle pourtant un peu casse-gueule. Tout cela forme l’une des meilleures découvertes du PIFFF 2017, à n’en pas douter.

Retrouvez le site officiel du PIFFF.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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