Caractéristiques
- Titre : Golem, le tueur de Londres
- Titre original : The Limehouse Golem
- Réalisateur(s) : Juan Carlos Medina
- Avec : Bill Nighy, Olivia Cooke, Douglas Booth, Adam Brown, Daniel Mays, Sam Reid
- Distributeur : Condor Entertainment
- Genre : Horreur
- Pays : Royaume-Uni
- Durée : 105 minutes
- Date de sortie : 23 janvier 2018 (vidéo)
- Note du critique : 4/10 par 1 critique
Medina ne confirme pas ses bons débuts
Sorti aujourd’hui en Direct-To-Video chez l’éditeur Condor Entertainment, Golem, le tueur de Londres fut présenté en grandes pompes lors du mémorable PIFFF 2017. Et ce fut un choix compréhensible, que de mettre en avant ce film, adaptation d’un roman à succès signé Peter Ackroyd, réalisé par un metteur en scène au talent naissant : Juan Carlos Medina (Insensibles). Pourtant, on va voir que l’œuvre n’est pas spécialement une réussite, malgré les bons retours venus d’autres festivals.
Golem, le tueur de Londres prend place dans la capitale de l’Angleterre, en plein dans les années 1880. Une série de meurtres sanglants et cruels secouent le quartier glauque de Limehouse. L’opinion publique met en évidence que ces crimes ne peuvent avoir été commis que par le monstre Golem, un monstre des légendes hébraïques d’Europe centrale. La police britannique, Scotland Yard envoie John Kildare, l’un de ses meilleurs détectives, pour tenter de démasquer le coupable au sein d’un music-hall.
Alors que l’histoire, résumée de manière condensée, peut s’avérer simple, le résultat à l’écran est déstructuré. Golem, le tueur de Londres est le film d’un amateur de giallo, ça crève l’écran, ainsi Juan Carlos Medina tente de déconstruire son récit, voire même d’en utiliser certaines ficelles contre le spectateur. Aussi, l’enquête prend une tournure théâtrale, comme pour souligner, avec un certain classicisme, la situation des investigations. Pris l’un après l’autre, ces deux éléments peuvent créer de la curiosité, et pourquoi pas un propos. Le problème s’avère lié à l’assemblage, qui ne fonctionne pas. On a sans cesse l’impression de perdre le fil, entre envie de casser des codes, et la justification constante d’une imagerie pas franchement emballante.
Des rebondissements trop prévisibles
Un époux violent mais évidemment insoupçonnable, une comédienne au passé troublé mais que tout accuse pour le peuple (évidemment un gros tas d’ignorants sexistes), un enquêteur qui n’a d’autre envie que de sauver celle qui est la victime de calomnies, n’en jetez plus : on lit dans l’intrigue comme dans un livre pour enfants. Dès lors, Juan Carlos Medina a beau faire preuve d’une certaine maitrise dans les effets, et ce malgré une reconstitution de Londres un peu cheap, il ne peut délivrer autre chose qu’un final décevant. Les rebondissements sont aussi attendus que le RER B aux heures de pointe, voilà un véritable souci pour un whodunit…
Est-ce pour autant que Golem, le tueur de Londres est un ratage complet ? Non, loin de là. Le casting, tout d’abord, nous a convaincu, et ce sans grandes têtes d’affiche. On pensera surtout à Olivia Cooke, prochainement dans le Ready Player One de Steven Spielberg, très à son aise tout du long. Aussi, la violence ne déborde pas dans tous les sens, ce qui annule toute impression de gratuité. On évoquait le giallo, il ne se retrouve pas vraiment dans les quelques séquences de meurtre, pas super ingénieuses mais tout de même efficaces. Enfin, et malgré le manque de surprises, on peut tout de même être touché par l’ambiance, relativement malsaine, d’autant plus qu’il n’y a d’autres monstres que l’humain. Cela ne sauve pas totalement le film, mais lui apporte tout de même quelques forces.
Retrouvez aussi le site officiel de Condor Entertainment, ainsi que celui du PIFFF.