Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- PlayStation VR
- Développeur : Supermassive Games
- Editeur : Sony Interactive Entertainment
- Date de sortie : 7 mars 2018
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- Note : 6/10 par 1 critique
Un shooter honnête, mais sans génie
Après un The Inpatient pas aussi satisfaisant qu’espéré, même si l’on ne se joint pas forcément à ceux qui l’ont descendu en flèche, Supermassive Games (Hidden Agenda) revient vers le PlayStation VR avec un jeu moins attendu : Bravo Team. Alors que nous faisons partie des joueurs qui apprécient les prises de risque du studio, surtout quand ça accouche d’une petite pépite comme Until Dawn (un soft qui sera sûrement réhabilité d’ici quelques années), on se demandait ce qu’allait bien donner cette tentative, loin du thriller auquel le studio nous a habitué. Car ici, on fait face à un jeu de tir réaliste dans sa représentation, bien loin des volonté d’accrocher le cinéma de genre. Alors, on s’est emparé de notre Aim Controller, le fusil qui prenait un peu la poussière depuis Farpoint, et c’est parti mon kiki.
Tout commence plutôt bien : Bravo Team nous embarque dans une histoire très typée série B, comme on les aime chez Culturellement Vôtre. On aurait pu voire cette histoire de présidente d’un pays de l’Est, que l’on doit escorter hors d’une révolte pour le moins violente, dans un bon film d’action des années 1980, en tout cas on aurait signé pour pareille éventualité. Bref, ce n’est certainement pas pour la profondeur du récit, ni pour la qualité de la narration, qu’on se lance dans cette expérience. Mais en tout cas, on n’a pas à se coltiner la moindre incohérence, ou une quelconque envie de faire autre chose que du brutal, et c’est bon pour les nerfs.
Bravo Team, c’est deux piliers : le gameplay, et l’utilisation de la réalité virtuelle. Le premier est évidemment dépendant du contrôleur que vous utiliserez. Car le jeu vous laisse le choix : l’Aim, la Dual Shock 4 ou le PlayStation Move sont des possibilités retenus par Supermassive Games qui, visiblement, ne veut laisser aucun possesseur du PlayStation VR le bord du tarmac. Dans l’idée, c’est évidemment très louable, en pratique il faut le signaler clairement : c’est le fusil qui procure les meilleures sensations, et d’assez loin. Plus précis, plus fun globalement, il trouve là une parfaite occasion pour prouver ses qualités. On vous recommande chaudement ce matériel, même si les deux autres ne sont pas catastrophiques pour autant.
L’Aim Controller bien utilisé
Et que faire avec ces contrôleurs ? Se déplacer, d’abris en abris, et défourailler du vilain armé. Bravo Team ne peut pas se comparer à Farpoint, précédemment cité : il ne s’agit pas d’un FPS mais d’un shooter. Dès lors, soit écrit en passant, il s’avérerait assez étrange de lui reprocher le fait que les déplacements ne sont pas libres. Ce serait comme regretter qu’on ne puisse pas sauter sur un goombas dans une simulation de foot : ça n’aurait aucun sens. Bref, on se trouve là face à un représentant d’un genre (regretté, en tout cas pour votre humble serviteur) autrefois quasiment cantonné à l’arcade, même si certains d’entre vous connaissent parfaitement The House Of The Dead, ou Time Crisis. Cela tombe bien, c’est ce dernier qui se rapproche le plus des sensations procurer par le jeu ici abordé : notre personnage se couvre automatiquement. Pour se découvrir, afin d’envoyer des salves de bastos bien énervées, il faut presser un bouton. Est aussi à la charge du joueur le rechargement, les soins (non, pas d’énergie qui se reforme comme par magie) et la sélection des armes.
Le feeling des différentes pétoires est plutôt bon, avec une préférence évidente pour le fusil automatique à visée qui apporte, comme le lait, des sensations pures. Bravo Team peut même se targuer d’être au-dessus de pas mal d’autres titres du genre, sorti plus ou moins récemment. Autre bonne initiative, de la part de Supermassive Games : créer des conditions optimales pour le jeu en coopération. L’entièreté du cheminement solo peut être parcouru avec un pote, et l’on peut même assurer que l’expérience devient, à cette occasion, parfois jouissive. Comme on le voit, on apprécie certains côté du soft, cependant celui-ci ne nous a pas totalement convaincu, et ce pour des raisons malheureusement assez importantes.
L’expérience Bravo Team est ponctuellement sabordée par des choix étranges. Revenons sur les déplacement, d’abris en abris. Si l’idée est tout à fait valable, voire même intéressante pour un shooter, on ne comprend absolument pas l’intention derrière le passage à la troisième personne. En effet, lors de ces phases que le joueur observe, sans emprise, la caméra s’éloigne de notre point de vue subjectif. Cela ne fonctionne pas, et même pire : cela créé une distance avec l’action. Aussi, il nous paraît dommage de ne pas avoir pensé à localiser les dégâts, qui se retrouvent limités aux seuls corps et têtes. Cela n’a l’air de rien, mais ça porte atteinte au réalisme de certaines situations. Techniquement, le jeu n’est pas horrible, loin de là, mais sur PlayStation 4 non-Pro il faut s’attendre à des performances parfois limites. Aussi, quelques bugs sont à regretter, peu nombreux mais décelables. Enfin, la durée de vie n’excède pas les deux heures pour le cheminement, même si l’on se replongera avec plaisir dedans, avec un pote, ou pour le scoring.
Note : 12/20
Vous pouvez enlever un point si vous ne comptez pas joueur en coop. Bravo Team n’est pas un mauvais jeu, mais une expérience qui fait parfois de mauvais choix. Si le plaisir de canarder les adversaires, aussi méchants qu’affublés d’une intelligence artificielle crétine (c’est une chose répandue dans le genre ) assure quelques montées de tension sympathiques, on ne peut que regretter ces déplacements à la troisième personne, et cette technique qui aurait eu besoin d’être encore plus fignolée. Reste que ce shooter, s’il ne fera pas date, figure tout de même parmi les expériences potables du PlayStation VR.