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[Critique] La Promesse de l’Aube : Promesse tenue?

Caractéristiques

  • Titre : La Promesse de l'Aube
  • Réalisateur(s) : Eric Barbier
  • Avec : Charlotte Gainsbourg, Pierre Niney, Didier Bourdon, Jean-Pierre Darroussin, Catherine McCormack
  • Distributeur : Pathé Distribution
  • Genre : Comédie dramatique, Drame
  • Pays : France
  • Durée : 2h10
  • Date de sortie : 20 Décembre 2017
  • Note du critique : 6/10

L’amour d’une mère

Adaptation du roman de Romain Gary, inspiré d’éléments autobiographiques, La Promesse de l’Aube d’Eric Barbier (Le Serpent, Le Dernier Diamant) est une ode à l’amour d’une mère. Le long-métrage s’intéresse à la vie de l’auteur précédemment cité, de son plus jeune âge à Wilno, en Pologne, jusqu’à son incorporation dans l’armée et ses aventures durant la Seconde Guerre Mondiale.

L’amour d’une mère peut être encombrant s’il est excessif. Il peut autant vous pousser à vous dépasser, que s’avérer un frein assez vicieux au développement de soi. C’est de ça que parle La Promesse de l’Aube. Un amour maternel si fort qu’il peut parfois être destructeur. La relation mère-fils est donc logiquement au cœur du film. Tout du long, elle est mise en exergue et décortiquée, ce qui est clairement le point fort de cette adaptation. Si le récit est historiquement riche et puissant, avec des moments épiques, la narration revient toujours sur la relation entre Mina et Romain. Une concentration sur les personnages des plus intéressantes, au fil conducteur émouvant.

Cette relation ne fonctionnerait pas si les acteurs ne se révélaient pas à la hauteur des enjeux de La Promesse de l’Aube. Si Charlotte Gainsbourg surjoue parfois, elle incarne assez bien cette mère célibataire, élevant seule son fils. L’actrice est des plus remarquable quand elle doit laisser transparaître sa force de caractère, l’envie qu’elle a de voir son fils se réaliser. Pierre Niney s’en sort lui aussi plutôt bien, même s’il semble parfois un peu perdu dans le rôle. L’alchimie entre les deux acteurs est évidente, qu’ils soient ensemble à l’image ou pas. Le duo habite clairement l’écran. Soulignons aussi les solides prestations de Pawel Puchalski et Nemo Schiffman qui incarnent parfaitement Romain enfant et adolescent. Enfin, Jean-Pierre Darroussin offre une prestation sensible de Zaremba.

La vie d’un fils

image pierre niney la promesse de l'aube

Côté réalisation, Eric Barbier s’en sort admirablement avec, parfois, quelques plans séquences bien inspirés. Un style et des couleurs qui varient, tout au long du film, suivant les lieux où se trouvent les protagonistes. Entre un Wilno glacial, une Nice très pittoresque et l’Afrique suffocante, le réalisateur semble utiliser tous les moyens à sa disposition pour raconter cette histoire de la meilleure façon qui soit. Aussi, l’utilisation judicieuse des effets spéciaux, surtout lors des scènes en avion durant la Seconde Guerre Mondiale, est satisfaisante et n’a rien à envier aux grosses productions américaines. On soulignera aussi le soin apporté aux décors et aux costumes d’époque.

Mais tout n’est pas parfait. Le rythme du film est parfois haché et les trois parties qui composent le long-métrage sont inégales. On passe beaucoup trop de temps sur l’enfance de Romain (environ quarante minutes sur 2h10), et certaines séquences de ce cheminement paraissent redondantes. Au contraire, on survole de manière trop aérienne l’adolescence du protagoniste, alors qu’on aurait aimé en savoir plus sur cette époque charnière du développement humain. Autre problème, La Promesse de l’Aube manque d’un souffle épique. Vu le contexte historique du dernier segment, on aurait apprécié que le réalisateur creuse pleinement le sujet, mais il ne fait que l’effleurer. Enfin, l’utilisation de la voix-off ne nous a pas convaincu. Elle sert principalement de secours à la narration, lors des parties sur l’enfance et l’adolescence. Cela aurait pu être évité. Tout cela façonne un divertissement honnête, pas dénué de défauts ni de qualités.

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Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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