[Test] Pure Farming 2018 : une relance pour la simulation agricole

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Ice Flame
  • Editeur : Techland Publishing
  • Date de sortie : 13 mars 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Une alternative qui a son mot à dire

Comme toujours, les joueurs les plus cloisonnés dans leur zone de confort en seront étonnés : l’un des genres les plus vendeurs, et ce depuis des années, est la simulation agricole. Citons-le très clairement : Farming Simulator a su se faire une sacrée place au soleil, nonobstant quelques soucis de finition. Sachez-le, cet humble programme bat des records, attire les regards au-delà des gamers, et se retrouve au centre d’une multitude d’articles, dans les médias généralistes. Alors, il n’est que peu étonnant que d’observer le soulèvement d’outsiders, dont ce Pure Farming 2018, que nous avions déjà croisé à l’occasion d’une preview. Aujourd’hui, le jeu complet est disponible, et nous allons voir que cette nouvelle proposition apporte bel et bien des idées originales.

Comme vous vous en doutez, Pure Farming 2018 ne déploie pas un scénario profond. C’est, d’ailleurs, un petit regret, car on aurait pu trouver là une véritable prise de distance avec la principale licence du genre. Tout de même, signalons que le joueur aura à sa disposition un contexte, afin de mieux s’emparer de son avatar. Il est très limité, mais existe : on incarne un fermier, qui doit faire fondre la dette laissée par son grand-père, sous peine de voir disparaître l’entreprise familiale. Après cette mise en situation, rapide et peu développée, le soft vous plonge dans son gameplay, car c’est là ce que le titre a de mieux à proposer. Oubliez aussi la narration, elle n’est évidemment pas à l’ordre du jour.

Pure Farming 2018 met en place une rythmique qui, si elle n’est pas scénarisée, parvient tout de même à nous tenir en haleine, pour peu que vous accrochiez au genre. Le schéma est classique, mais tout ce qu’il y a de plus efficace. Le joueur débute son aventure à la limite du désœuvrement, avec de petits moyens, des surfaces très limitées, mais motivé par un objectif : renverser cette situation. Pour y parvenir, le studio de développement Ice Flame a bien potassé son sujet. En effet, on observe une formule plutôt intelligente : s’inspirer des bonnes idées chez la concurrence, tout en apportant une vision permettant à l’ensemble de ne pas être accompagné d’une saveur trop proche de ce que la marché propose déjà. Ainsi, il va falloir d’abord opter pour un terrain, tous de taille très prudente : le but n’est clairement pas de nous perdre sur une map exagérément étendue. Vous aurez le choix entre la Colombie, les États-Unis, le Japon et l’Italie. Si vous n’êtes pas contre le fait de débourser un peu d’argent réel, sachez qu’une autre carte, l’Allemagne, est disponible en contenu téléchargeable (inclus gratuitement dans l’édition Day one, c’est à souligner). Pas de France à l’horizon, dommage, surtout que s’il y a bien un pays à forte identité agricole, c’est bien le nôtre.

On dirait qu’ça t’gêne de marcher dans la boue

Chacun de ces lieux contient ses récoltes particulières, ce qui procure une personnalité aux différentes cartes. Et qui dit récoltes, dit culture des denrées soigneusement chouchoutées. C’est ici, principalement, qu’on attendait Pure Farming 2018, car il fallait tout de même proposer assez de matières nouvelles afin de ne pas tomber dans une redondance assommante. Bonne nouvelle : Ice Flame a fait le boulot, et l’on ressent effectivement d’autres sensations que chez le concurrent principal. Les champs vont devoir être l’objet de toute votre attention, avec à la clé plusieurs étapes de fignolage. Jusqu’ici, rien de bien surprenant : labourer, semer, et tout le déroulé que l’on est en droit d’attendre d’une simulation. C’est la profondeur de ces pratiques, et des moyens techniques mis à contribution, qui nous surprend. Par exemple, c’est bien de déployer une belle flotte de véhicules. Mais, ici, il faudra faire attention à leur état, parfois défaillant, à cause des chocs ou du temps qui passe. Ce qui peut jouer de bien vilains tours dans la chaîne de production, à court terme.

Aussi, le fermier de Pure Farming 2018 est un gars sûr, connecté de tout son être aux nouvelles technologies. Avec sa tablette, il pourra passer commande (attention, c’est plus cher que de se rendre directement au comptoir), observer les facéties d’une bourse pas toujours très logique dans ces mouvements, ou encore recevoir des courriers électroniques comme autant de conseils plus ou moins avisés. Bref, un travailleur dans le vent. C’est tellement le cas, qu’il aura aussi à sa disposition un drone, très utile afin de bien surveiller l’état des cultures, en prenant une hauteur salvatrice. Enfin, le titre fait le choix d’une progression par l’expérience, là aussi bien vu pour se différencier. Cela a tout de même un impact sur le cheminement, un peu forcé par le besoin de s’accorder de nouvelles capacités, sous la forme de nouveaux engins à acheter. Le rythme s’en trouve vite stabilisé, ce qui pourra autant plaire que déplaire selon les points de vue. Le nôtre est arrêté : on apprécie cette montée en puissance de nos capacités de production, même si l’impression de bac à sable en prend un coup derrière l’oreille.

Des denrées, des animaux, vous pourrez vous amuser à gérer une bonne grosse partie de ce que propose la vie agricole. Pour une première itération, Pure Farming 2018 peut se targuer d’une belle générosité, même si tout n’est pas rose. Certains éléments sont perfectibles, et devront faire l’objet d’un focus pour les prochains millésimes. On pense aux missions secondaires, qui rapportent pas mal d’argent mais qu’on aurait apprécié plus écrites. La technique, elle, connaît quelques ratés. Le moteur physique n’est pas horrible, même s’il est encore très loin d’un réalisme pourtant désirable pour ce genre de jeu. Un point commun avec le principal concurrent, d’ailleurs. Les bugs sont assez présents, notamment du côté des collisions, moins de l’affichage. Celui-ci se déroule plutôt bien pour ce genre de production (ça rame quand même, ne vous leurrez pas), même si les décors nous paraissent trop sages, et les textures assez pauvres. Les modèles 3D des véhicules sont satisfaisants, mais on ne peut nier qu’ils sont un peu limités en nombre. Enfin, l’interface gagnerait à s’avérer plus claire, même si l’on prend tout de même le pli, après un temps d’adaptation.

Note : 13/20

Malgré ces retenues, parfois handicapantes, Pure Farming 2018 tire son épingle du jeu. Si vous êtes en recherche d’une nouvelle simulation agricole, qui propose une vision différente des choses, vous pourrez trouver une dose de bonheur ici. Avec son mode Carrière bien rythmé, et la possibilité de se mettre à l’épreuve avec des Défis, la durée de vie est assez costaude. Par contre, il existe peu de chance que les non-initiés à ce genre en ressorte tout à fait convaincu. Il manque encore ce petit supplément d’âme, ce scénario qui pourrait tout changer, peut-être. Mais, très clairement, Ice Flame et l’éditeur Techland Publishing tiennent le bon bout. À eux de ne pas le lâcher !

 

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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