[Critique] Don’t Kill It : Dolph Lundgren fait face à ses démons

Caractéristiques

  • Réalisateur(s) : Mike Mendez
  • Avec : Dolph Lundgren, Kristina Klebe, Tony Bentley, James Chalke, Miles Doleac, Toby Bronson
  • Distributeur : M6 Vidéo
  • Genre : Horreur, Action
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 83 minutes
  • Date de sortie : 6 septembre 2017 (vidéo)
  • Note du critique : 2/10

Quand un film n’intéresse pas son réalisateur

image film don't kill it
Les voilà bien mal embarqué…

Le marché du Direct-To-Video n’est pas que l’occasion de découvrir des films boudés par les grandes majors. C’est aussi un bon moyen de garder le contact avec des stars un  peu déchues, qui trouvent là un moyen de prolonger leur carrière déclinante. On pensera évidemment à Jean-Claude Van Damme, dont le grand public actuel peut tout au mieux entendre la voix dans les Kung Fu Panda, mais surtout qui continue à abreuver ses fans par le biais de productions très limitées, mais parfois plaisantes. C’est pareil pour Dolph Lundgren, ici avec Don’t Kill It. Devenu un incontournable des castings de série B d’action tournées dans les pays de l’Est, là où le change monétaire est avantageux, le héros du Scorpion Rouge en a encore un chouïa dans le réservoir. Seulement, on ne peut laisser passer certains résultats, vraiment trop craignos, au point de porter atteinte à l’aura de ces échos du passé.

Don’t Kill It part d’un concept pas hyper emballant, mais tout de même intéressant. Le grand Dolph interprète Jebediah Woodley, un chasseur de démon endimanché comme un Van Helsing du Far West. D’ailleurs, c’est ce qui saute tout de suite aux yeux : ce personnage a la classe, et Lundgren se révèle plutôt gâté par cette apparence. Après avoir fait la connaissance d’une fille légère, quelques temps après son arrivée à Chickory Creek, voilà qu’il se met sur la piste d’un représentant des Enfers. Celui-ci est particulièrement difficile à maitriser : il passe du corps possédé, à celui qui le tue. Ainsi, la tuerie prend vite des tournures de carnage très productif. Sur place, le FBI est bientôt représenté par l’agent Evelyn Pierce (jouée par Kristina Klebe, dont la voix rappellera des chose à ceux qui ont joué à Wolfenstein 2 ou Friday The 13th : The Game), et cette représentante de la loi semble cacher un pouvoir dont elle n’a aucune idée.

Démon et pas de merveilles

On ne va pas trainer en chemin : Don’t Kill n’est pas un bon film. Pourtant, on ne peut pas écrire que le pitch n’était pas aguicheur. La promesse d’un mélange d’action et d’horreur, le tout à la sauce golgothe blond, ça s’avérait tentant. C’était sans compter sur le travail très aléatoire du réalisateur Mike Mendez, autant capable du meilleur (Le Couvent) que du pire (Big Ass Spider !). Ici, c’est malheureusement la seconde catégorie qui est invoquée, à cause d’une propension à l’humour tout sauf utile. Au lieu de chercher à créer une ambiance digne de ce nom, le metteur en scène préfère patauger dans les eaux croupies du second degré, emportant avec lui le charisme de son pourtant bien portant personnage principal. Celui-ci est vidé de toute substance, au profit de ricanements incessants, qui tournent au ridicule la moindre situation tendue. On pensera à l’une des tueries, lors d’un rassemblement d’habitants mécontents. Aucun impact n’est à attendre de cette séquence, la musique est d’ailleurs bien bourrine, et les effets spéciaux semblent sciemment mauvais.

Don’t Kill It est typique de ces œuvres signées par des cinéastes qui n’ont que faire de ce qu’ils filment. Si Mike Mendez assure un minimum formellement, il n’est pas un manche, essayer de comprendre sa démarche est une démarche fatale. Surtout quand, sur la fin, il semble prendre conscience du potentiel de son histoire. Dommage qu’avant cela, il a fallu passer par une heure totalement vidée de tout suspens, sans la moindre envie d’inscrire le démon dans un background un peu travaillé. Non, on enchaîne les actions cocasses, bien trop légères pour sortir le spectateur de la torpeur la plus désagréable. Alors que les meurtres devraient au moins nous titiller, de par leur nature (un père qui tue sa famille, c’est le genre d’événement qui peut marquer), on sombre dans un ennui infini. Car, deux secondes plus tard, le grand Dolph devra composer avec une réplique dé-dramatisante, mais surtout barbante. Même les amateurs de gore n’en auront pas réellement pour leur argent : entre les CGI immondes et les plans trop rapides sur des maquillages basiques, rien ne parvient à nous satisfaire. Un échec, donc.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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