[Test] Dakar 18 : un début de licence encourageant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : BigMoon Interactive
  • Editeur : Deep Silver
  • Date de sortie : 25 septembre 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Une nouvelle série de jeux de course à surveiller

image test dakar 18
Seul face au désert…

L’évidence. L’annonce d’un titre sous licence du Rallye Dakar, anciennement appelé Paris-Dakar, était une évidence. Le succès des jeux de course, la nature même de cette épreuve, tout est réunit afin de proposer un concept de qualité. Les joueurs les plus attentifs se rappelleront que le soft que nous abordons ici, Dakar 18, n’est cependant pas le premier essai d’adaptation de l’épreuve ensablée. On se souvient notamment de Paris-Dakar Rally, sorti en 2001 et édité par feu Acclaim. Une véritable bouse qui aura marqué les gamers les plus courageux. Pas une satisfaction, donc. Le jeu de BigMoon Interactive s’en sort-il mieux ? Oui, clairement, même si tout n’est pas encore parfait.

L’intention qui se cache derrière Dakar 18 est, déjà, une victoire. Nous allons voir que les développeurs de chez BigMoon Interactive, responsables de titres assez obscurs comme Police Simulator, n’ont pas pu éviter certains piègent. Mais on note des piliers cohérents, une volonté de plonger le joueur dans la difficulté de l’épreuve. Ainsi, il faut que le gamer s’apprête à souffrir, à ne pas agir n’importe comment : on fait bel et bien face à une simulation. C’est ce que le soft nous signale dès les premières secondes, par le biais d’un tutoriel assez gratiné. Pendant celui-ci, la méthode de navigation s’avère l’élément qui va surprendre tout le monde : il se veut réaliste et complexe, sans doute un chouïa trop… mais bien dans l’esprit de la compétition. En gros, vous avez une indication sur la direction, le terrain, et la distance. Avec ça, il va falloir tenter de ne pas se perdre, mais autant vous le dire de suite  cela sera assez courant, c’est ce qui fait une partie de l’expérience.

Des terrains de jeu gigantesques

image jeu dakar 18
La vue cockpit est très chargée.

Dakar 18 vous propulse dans le rallye-raid le plus exigeant du monde. L’Argentine, le Chili, et d’autres pays d’Amérique du Sud, proposent un terrain de jeu à la fois gigantesque et difficilement domptable. Rappelons le principe de la course. Vous devez, tout d’abord, choisir votre moyen de locomotion : voiture, moto, camion, quad, ou buggies. L’expérience peut changer du tout au tout, selon votre choix. Bien évidemment, en deux roues vous ne pourrez pas compter sur votre copilote, par exemple. Opter pour un engin, c’est aussi se confronter aux sensations offertes par les monstres d’acier. Ceux-ci doivent rejoindre des points de passage, à l’aide du fameux roadbook, qui vous signale les différentes directions à emprunter. On insiste encore sur ce point, tant il est important : il va falloir savoir le déchiffrer, sinon l’expérience de jeu ne sera que très peu savoureuse.

Dakar 18 vous demande aussi un certain doigté. Plus précisément, sachez que la conduite peut vite se transformer en gestion du survirage. C’est précisément ici que BigMoon Innteractive devra travailler sur sa prochaine itération : on comprend la nécessité de ne pas proposer les mêmes sensations qu’un Gran Turismo, mais ça patine trop. Le plus gênant étant sans doute le quad, dont les réactions peuvent parfois sembler étrange, et pas rééquilibrées par un moteur physique trop large. Le camion, lui, nous a surpris : il est à la fois maniable et assez logique dans les difficultés qu’il propose, en terme d’approche du terrain. Le tout profite de licences officielles : Renault, Toyota, Peugeot, et d’autres répondent à l’appel. Ainsi que les pilotes, comme le légendaire Stéphane Peterhansel.

Beaucoup de bonnes idées à creuser

Dakar 18 est une simulation, cela ne fait aucun doute. On s’en rend compte aussi dans la longueur assez impressionnante de certaines épreuves. Si certaines vous demanderont à peine dix minutes de concentration, d’autres s’allongeront sur quasiment une heure. Ce qui, très vite, donne au jeu un côté jusqu’au-boutiste certes segmentant mais assez fun, alors même que la douleur est parfois au centre du ressenti. Passer une dune peut très vite devenir un véritable chemin de croix. Aussi, il faudra faire attention à ne pas vous embourber. Là encore, c’est très perfectible, mais sachez que les différents types de sol ont un impact direct sur la conduite. Aussi, il est possible de croiser un concurrent en détresse. Vous pourrez faire le choix de tracer votre route, ou de sortir de votre véhicule afin d’aider le malheureux. L’intérêt est grand : en coopérant, vous gagnerez des points Dakar, lesquels sont utiles pour mener les réparations dont votre bolide a besoin.

Car il est certain que le véhicule va en voir de toutes les couleurs. Là encore, Dakar 18 installe une mécanique qu’il faudra creuser, à l’avenir. Réparer une partie de votre engin vous coûtera non seulement en points, mais aussi en temps perdu sur le chrono. Et comme les adversaires sont généralement au taquet, chaque décision doit être pesée. D’ailleurs, il faut ici glisser quelques mots à propos de l’intelligence artificielle, qui se montre trop peu crédible dans ses actions. Un léger souci, pas éliminatoire, que l’on évacue en s’aventurant dans le multijoueur. Assez peuplé quand nous l’avons testé, ce dernier propose peu ou prou la même expérience qu’en solo : il va vous falloir du temps pour mener les épreuves à leur terme. Signalons ici que le multijoueur à deux, en écran splitté, est permis. L’expérience perd un peu en fluidité, mais on apprécie l’intention.

Globalement encourageant

image playstation 4 dakar 18
Il va falloir apprivoiser le roadbook.

Dakar 2018 s’avère assez classique en terme de contenu. On pourra tout de même s’amuser de la présence d’une chasse au trésor, qui reprend les différentes maps, en y ajoutant un ou plusieurs objets à dénicher. C’est aussi l’occasion d’affirmer l’énorme travail de BigMoon Interactive, concernant l’immensité des environnements. Des dizaines de milliers de kilomètres sont à disposition des aventuriers, ce qui justifie de facto que l’on qualifie le soft de jeu de course d’orientation. C’est aussi ce qui créé un petit déséquilibre dans le choix des engins : vous allez vite vous rendre compte qu’un copilote n’est pas de trop, donc vous diriger vers les voitures et autres camions, très logiquement. D’ailleurs, ces véritables boussoles sur pattes s’adresseront à vous en anglais, sous-titré en français. Ouf.

Enfin, on attendait Dakar 18 au tournant, concernant l’aspect technique du titre. Le constat est plus positif que ce qu’on espérait, sans non plus atteindre des sommets. Assez honnête, le jeu se laisse regarder, même si le tout manque de détails. On comprend bien que les développeurs ont composé avec des limitations assez drastiques, afin de garder une fluidité satisfaisante. On observe quelques petites baisses de framerate, mais dans l’ensemble le moteur sait se tenir, et ce même en vue interne au véhicule. Un constat loin d’être catastrophique donc, par contre le domaine sonore n’est pas spécialement gâté. Les bruitages des moteurs nous paraissent sous-calibrés, et la musique fait étrangement dans le rock bourrin. On aurait préféré des sonorités plus typiques des lieux visités.

Note : 13/20

Dakar 2018 n’était pas une réussite courue d’avance. D’ailleurs, si le résultat dépasse nos espérances, on ne peut pas non plus parler d’une satisfaction totale. Les sensations de certains véhicules sont à revoir, et la tendance au patinage se révèle trop appuyée. Ce que l’on retiendra avant tout, c’est la naissance d’une licence, qu’on espère suivie d’autres opus, qui auront tout le loisir de creuser les quelques bonnes décisions prises par BigMoon Interactive. On apprécie le jusqu’au-boutisme du concept de la course d’orientation, et l’effort demandé au joueur afin de comprendre le roadbook. Le tout au sein d’épreuves qui peuvent s’avérer incroyablement longues, mais pas ennuyeuses. Encourageant.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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