Caractéristiques

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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- PC
- Développeur : Kylotonn
- Editeur : Bigben
- Date de sortie : 5 septembre 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
WRC revient en pleine forme

Dans l’industrie du jeu vidéo, il faut parfois savoir prendre du recul, du moins si l’on tient à trouver de bonnes idées et apporter un second souffle à une licence qui stagne. C’est le constat qu’a dû faire Kylotonn (et son éditeur Bigben), spécialiste du jeu de course, et surtout détenteur de la licence WRC. Après un septième opus qui avait su livrer de meilleurs graphismes, mais pas forcément un contenu à la hauteur, voilà que WRC 8 intervient après deux années de pause. De longs mois pour les amateurs de rallyes vidéoludiques, que l’on imaginait bien utilisés afin de revoir la recette. Le résultat va dans ce sens.
Avec WRC 8, Kylotonn fait preuve de clairvoyance. Il fallait améliorer la licence, mais pas n’importe comment non plus. Le socle n’était pas détestable, très loin de là, il fallait surtout mieux l’emballer. C’est chose faite avec un contenu enfin à la hauteur des attentes. Sans doute encouragé par l’excellent F1 2019, lequel fait décidément des émules, le mode Carrière a fait peau neuve, et c’est une réussite que l’on n’espérait pas à ce niveau. N’attendez pas de récit, l’expérience foireuse de FIFA dans ce domaine a heureusement su calmer les ardeurs de l’industrie. Par contre, vous allez avoir de quoi faire. Tout d’abord, il faut choisir votre catégorie de départ : WRC 2 ou Junior. La différence se trouvant dans le choix de la voiture. Ensuite, vous comprendrez vite que le studio a insufflé une bonne dose de stratégie dans le cheminement…
En effet, vous allez devoir gérer tout ce qui fait le sel de la préparation. Il faudra tout autant être attentif à la Recherche et Développement qu’au calendrier, ainsi qu’à la team. Car WRC 8 vous demande d’avoir la main mise sur le personnel, et c’est une donnée très importante. Le mécanicien et l’ingénieur tombent sous le sens, mais on découvre des postes plus originaux : le directeur financier, le kiné, l’agent et le météorologue. Tous pourront s’améliorer par le biais d’un arbre de compétence à quatre branches (performance, fiabilité, écurie et équipe) bien poussé, ce qui imprime une courbe de progression très plaisante. Aussi, on pourra participer à des épreuves annexes au challenge parfois relevé, histoire de gagner un peu d’argent et d’expérience. L’entrainement est aussi au rendez-vous, dans le but de parfaire vos réglages. Pour ce faire, on pourra parcourir l’aire de test, une carte bien plus grande qu’un circuit, avec différentes routes à parcourir. Une bonne idée, qui apporte de la fraicheur. Attention, cependant, car la carrière peut tomber à l’eau si les mauvais résultat s’enchainent. Auquel cas, c’est game over et vous devrez tout reprendre depuis le début. Un principe un peu abrupt, mais qui a le mérite d’ajouter une bonne dose de piment.
Le mode carrière, gros morceau de cette édition

Les améliorations apportées par WRC 8 sont nombreuses et remarquables. Nous abordions, plus haut, le personnel, avec un météorologue. Ce dernier n’est pas là par hasard : les conditions climatiques ont totalement été revues, notamment dans leur dynamisme et, surtout, dans l’impact sur la conduite. Vous découvrirez à quel point il est important d’être informé à l’avance qu’une grosse averse risque d’exploser, histoire d’être plus cohérent dans le choix des pneus. Le comportement de la voiture, d’ailleurs, se fait lui aussi plus précis. Rappelons que le soft est une simulation, et que la moindre erreur vous propulsera dans le décor, vous faisant perdre de précieuses secondes. Les pros du rallye désactiveront toutes les aides, mais ne paniquez pas si vous débutez : il est largement possible d’agencer la difficulté pour que le maniement des bolides se fasse plus aisé. Le résultat est certes exigeant, mais pas inabordable pour les néophytes.
L’aspect un peu sec des précédents opus est désormais de l’histoire ancienne : WRC 8 nous submerge de statistiques très utiles et précises (au segment de spéciale près), et de contenu annexe plaisants. On retrouve les voitures historiques, lesquelles proposent une approche qui diffère grandement des bolides récents. Ce n’est donc pas que cosmétique : les fondus de quatre roues vont s’y retrouver. Aussi, il faut appuyer sur ce que la licence officielle apporte. On a droit aux cent spéciales (réparties entre quatorze pays, dont le nouvel entrant turque), aux cinquante-deux équipes et, bien entendu, aux vrais pilotes et co-pilotes. Cela construit une ambiance idéale pour qui apprécie la véracité d’une expérience. Notons aussi que Kylotonn a pensé à des modes plus légers que la Carrière, comme les épreuves limitées dans le temps, ou des courses simples. Le eSport est toujours de la partie, pour qui apprécie la compétition la plus exigeante.
Techniquement, WRC 8 n’est pas encore dans le haut du panier mais il s’en approche sérieusement. Ce qui a changé du tout au tout, c’est l’ambiance visuelle lors des courses. Les bords de tracés sont plus vivants, et les développeurs ont pensé à animer les paysages. Cela fait son effet, surtout que les modèles 3D des voitures sont précis au possible. On apprécie aussi le rendu des conditions climatiques, comme la tempête de neige. Précisons ici que les courses peuvent se dérouler le matin, le midi, le soir ou la nuit, et les jeux de lumière font toute la différence. Un véritable cap a été franchi avec les précédents opus, très clairement, même si le moteur physique n’est pas toujours optimal. Par contre, le domaine sonore est un peu moins gâté. Les moteurs fonctionnent bien, mais les impacts font peine à entendre. Et à vivre, puisque les dégâts sont très limités, pas assez précis. Le copilote, quant à lui, assure une prestation solide.
Note : 16/20
WRC 8 est le meilleur opus de la licence, et d’assez loin ! Kylotonn est à féliciter, tant le studio est parvenu à faire progresser la recette dans le bon sens. La carrière est désormais un gros morceau, notamment grâce à la gestion de l’équipe et de la R&D. Les conditions météorologiques dynamiques apportent beaucoup à l’expérience, et l’enrobage (on pense surtout aux nombreuses statistiques) s’avère enfin à la hauteur de ce que doit être un jeu à licence officielle. Il restera quelques éléments à améliorer, comme les dégâts pas assez précis, mais on a surtout envie de retenir le positif. Preuve que le titre est une belle satisfaction.