article coup de coeur

[Test] Mega Man 11 : la licence est en grande forme

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Capcom
  • Editeur : Capcom
  • Date de sortie : 2 octobre 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Capcom a tout compris

image jeu mega man 11
Un level design idéal pour créer du challenge.

Parmi les trésors de l’Histoire du jeu vidéo, Mega Man tient une place très solide. Et Capcom, qui enchaine les grandes réussites (Resident Evil 7, Monster Hunter World, excusez du peu), est bien inspiré de s’en souvenir. L’année 2017 fut l’occasion de tester ce fait, avec un trentième anniversaire fêté à grand renfort de compilations (dont vous retrouvez les tests ici, , et encore ici). Le résultat fut positif, aussi bien auprès des joueurs nostalgiques que des curieux. Et pour terminer les célébrations en fanfare, il fallait bien que l’éditeur japonais frappe un grand coup. C’est chose faite avec ce Mega Man 11, une réussite à bien des égards.

Le licence Mega Man est certes du genre à faire passer le gameplay avant le récit, mais celui-ci n’est pas totalement absent de l’expérience. Ce onzième épisode maitrise bien ce petit travail d’équilibriste, qui vise à surtout créer de l’entrain, une motivation. Il est question d’un Docteur Willy sacrément revanchard, toujours rageur des années après avoir essuyé un échec dans ses études en robotique. Il faut dire que le bonhomme patibulaire avait d’autres projets, assez machiavéliques, que celui du bien plus sympathique Docteur Light, lequel obtiendra l’arrêt des recherches de Willy. Seulement, aujourd’hui, c’est l’heure de régler les comptes, et les armes de la vengeance ne sont autres que les robots créés par Light. Voilà de quoi reconstituer le fameux schéma des différents niveaux, habités par autant de boss.

La recette de Mega Man 11 s’inscrit dans la droite lignée des précédents opus. Cela débute par la forme du jeu : on vous donne le choix de l’ordre des niveaux, mais on ajoute une logique élémentaire qui pousse une certaine réflexion. Par exemple, finir le level de la glace avant celui du feu, cela vous facilitera la tâche. Car, autre gros pilier de la licence, chaque boss battu vous accordera une nouvelle arme. Celle-ci rejoint l’inventaire, et il est possible d’y avoir recours à n’importe quel moment, du moins si votre batterie énergétique le permet. Dans le cas contraire, il faudra en récupérer par le biais d’objets, lâchés par les ennemis qui auront le malheur de croiser votre chemin. Le contraire peut être vrai puisque, là encore c’est un code indissociable de la série, la difficulté peut être très élevée. Mais, petite nouveauté histoire de ne pas trop brusquer les novices, il sera possible d’atténuer grandement le challenge grâce à un mode de jeu abordable, moins abrupte. Les puristes l’éviteront comme la peste, mais ce contenu ne leur est pas adressé.

Des petites nouveautés qui ne modifient pas l’excellente recette

image mega man 11
Certains ennemis ne se laisseront pas avoir aussi facilement…

Dans le fond de son gameplay, Mega Man 11 ne bouscule pas les codes établis. Et c’est très bien ainsi. On se souvient de quelques originalités dans la série Zero qui, malheureusement, ont produit plus de mal que de bien. Cette licence est bien cadrée, il suffit de lui injecter des bonnes idées de level design pour que le résultat soit efficace. Là encore, Capcom l’a bien compris, et même quand l’éditeur ose une nouveauté, c’est pour mieux exploiter les fondements du soft. Ainsi, on doit composer avec le Double Gear, véritable invité star du titre. Il s’agit d’une mécanique visant à perfectionner les actions de notre robot petit mais costaud. D’une simple pression de touche, on peut soit ralentir le temps, soit décupler la force de frappe de l’arme en cours d’utilisation. C’est une innovation à ne pas prendre à la légère, quelques ennemis, voire segment de niveau, ne seront efficacement abordés que grâce à la maitrise de cette technologie. Et, pour couronner le tout, vous avez la capacité d’associer les deux choix, dans une sorte d’état ultime qui réduira votre jauge à néant, et la rendra inutilisable un laps de temps. Un élément à utiliser avec parcimonie, surtout contre les boss.

Si Mega Man 11 cherche surtout à renouer avec les sensations de l’époque bénie des consoles 8 et 16 bits, on note tout de même une petite saveur moderne. Ainsi, à l’époque de la personnalisation, on se demandait ce que Capcom allait apporter à ce niveau. La réponse est aussi simple que logique : la création d’objets, au sein du laboratoire du Docteur Light. Contre de la ferraille, récupérée pendant les levels, il sera possible de perfectionner notre avatar, dans des proportions parfois assez importantes. Par exemple, il est possible de faire en sorte que les adversaires lâchent plus d’énergie. Ou de moins déraper sur la glace (celui-là, on vous le conseille fortement). Il est aussi possible d’acheter des denrées visant à vous faire récupérer de la vie, ou autres soutiens importants. Tout cela forme une impression d’évolution pas désagréable, ce qui rythme l’ensemble. Enfin, il faut signaler des à-côtés qu’il ne faut surtout pas louper. On pense surtout aux défis (limitation de tirs, de sauts, de temps, et d’autres joyeusetés bien vicieuses), qui vous feront pousser bien des cheveux blancs. Des classements en ligne et autres bonus vous attendent aussi, histoire de bien fignoler la durée de vie : comptez quatre bonnes heures pour terminer le jeu en mode Normal ou Difficile, et le double pour tout boucler.

Si Mega Man 9 et 10 cherchait à reproduire un univers visuel propre à l’ère 8 bits, ce n’est plus le cas de Mega Man 11. On pouvait émettre quelques craintes quant au résultat, mais elles sont balayées par l’excellente tenue de la technique. Le jeu déploie une 2,5D fluide au possible (ouf), aux couleurs bien tranchées mais jamais agressives. Les différents modèle 3D s’avèrent animés à la perfection, rien à redire. Un ou deux niveaux pourront présenter un petit coup de mou, comme celui de la mine, qui manque de spectacle dans ses fonds. Mais cela reste marginal, ne remet pas en cause l’exemplaire direction artistique du titre. Aussi, les compositions signées Marika Suzuki (Lost Planet, Dead Rising) sont de l’ordre de la régalade. Des musiques bourrées d’énergie, bien adaptées aux situations. Voilà de quoi terminer de dresser un tableau plus que satisfaisant.

Note : 17/20

Aller, on peut vous le confier : on ne partait que peu confiant, avec ce Mega Man 11. Et Capcom parvient encore à renverser la vapeur. L’éditeur et développeur réussit à conserver l’esprit de la licence, tout en l’ouvrant aux nouveaux venus, ce qui constitue un petit exploit. La difficulté adaptée à chacun, le level design intelligent, la technique sans véritables fausses notes, la durée de vie satisfaisante, les petites nouveautés bien implantées : c’est un travail d’orfèvre, qui mérite nos félicitations.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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