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article coup de coeur

[Test] Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy : toujours aussi fringuant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Capcom
  • Editeur : Capcom
  • Date de sortie : 9 avril 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Sans objection, une trilogie culte

image objection phoenix wright ace attorney trilogy
Une onomatopée de suite reconnaissable…

Que de chemin parcouru pour la licence Gyakuten Saiban, aussi connu en Europe sous le titre de Phoenix Wright ! La série de Capcom s’est tellement installée dans le paysage vidéoludique, depuis l’énorme succès que fut le premier portage sur Nintendo DS, que l’on a sans doute oublié le petit miracle qu’est la possibilité d’y jouer en Occident. Le genre, véritable mélange de Visual Novel, de réflexion et d’enquête, a su dépasser les frontière nipponne pour se trouver un public conséquent, et désormais acquis à la cause, ceci malgré l’absence de traduction française dans les derniers épisodes en date. Dès lors, on ne peut que souligner l’événement qu’est la parution de Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy sur les consoles actuelles, alors que le soft n’était jusqu’à présent disponible que sur Nintendo 3DS. Ces titres sont-ils toujours aussi savoureux ?

Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy, c’est l’occasion de découvrir, ou de se refaire les trois premiers épisodes de la licence : Ace Atorney, Justice For All et Trials And Tribulations. Rappelons comment est né et quel est le concept de ces titres, car il s’agit, à la base, d’une expérimentation pour le moins courageuse. Chez Capcom (Capcom Beat’em Up BundleStreet Fighter 30th Anniversary) depuis 1999, et ayant débuté son parcours par Dino Crisis (sur lequel il fut planner, et a particulièrement bossé sur la première, et meilleure, partie de ce titre), Shu Takumi est repéré par l’éditeur japonais, lequel le met en position de créer une IP originale. C’est à partir de cette décision que prend forme Phoenix Wright, sans pour autant que le succès ne soit réellement espéré. D’ailleurs, il faut rappeler que la première sortie, en 2001, sur Game Boy Advance et uniquement au Japon, ne fut pas un grande réussite dans les ventes, dépassant à peine les 62 000 copies écoulées. Il faut bien écrire que le mélange des trois genres cités en introduction demandait peut-être une console plus pertinente, d’où le meilleur accueil avec le tactile de la Nintendo DS.

Visual Novel, oui, pour ces phases qui prennent le temps de bien impliquer le joueur par l’écriture. Mais, tout de même, il serait trompeur de résumer ce qu’on trouve dans Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy à du texte sans fin. Les softs font aussi appel à votre réflexion, et votre sens de la déduction, grâce aux deux piliers que forment l’enquête et le procès. Car voilà la grande originalité de ces titres fondateurs : la possibilité d’incarner un avocat, ce n’est pas tous les jours qu’on la croise. Bon, d’avocat à tendance policier, puisque le personnage principal de ces trois premiers opus, Phoenix Wright, a tendance à dépasser un peu ses fonctions en farfouillant sur le lieu du crime. Mais peu importe : l’homogénéité de l’ensemble saute aux yeux, notamment grâce à une prise en mains bien mieux digérée que ce qu’on pouvait craindre, à l’époque. On découvre une affaire criminelle, dans la grande majorité un meurtre (des exceptions sont au programme, comme une affaire de vol d’urne sacrée dans le troisième opus), puis on part découvrir des indices sur le terrain, avant de se confronter aux diverses acteurs du méfait dans un procès toujours très remuant.

Très plaisant à parcourir, malgré l’absence d’un Musée

image capcom phoenix wright ace attorney trilogy
Les phases d’enquête on fait bon voyage vers la PlayStation 4.

On ne peut qu’imaginer, avec une pointe de jalousie, le fun que vont ressentir celles et ceux qui découvriront ces jeux à l’occasion de Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy. Si le 100% d’affaires jubilatoires n’est pas atteint, avec quelques petits passages à vide surtout à l’occasion d’un Justice For All un peu en-deça des deux autres opus, il faut souligner l’excellent niveau d’écriture de ces softs. Aventures textuelles d’une efficacité redoutable, bourrées d’humour mais aussi de rebondissements aussi imprévisibles que mabouls dans l’esprit, ces affaires réservent bien des moments puissants. D’ailleurs, c’est si vrai que le cinéma s’est emparé du phénomène, avec une adaptation signée Takashi Miike (ndlr : on compte aussi un manga et une série animée). Les intrigues sont évidemment au centre des intérêts, mais il faut signaler très fort que les personnages en font partie intégrante. Et tous sont soignés comme rarement. Cela va des protagonistes principaux, qui gagnent en profondeur au fil des épisodes, aux simples témoins appelés à la barre, lesquels cachent souvent très bien leur jeu. Par exemple, la troisième affaire d’Ace Attorney nous propulse à la défense d’un acteur populaire d’une série pour enfants. Il est suspecté d’avoir tué celui qui joue son rival, mais certains éléments poussent à nous faire croire que la production de Global Studios n’est pas toute blanche. On remonte la piste avec délice, et l’intelligence du récit nous saute aux yeux.

Seule véritable retenue, l’absence de bonus de contenu. Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy fait partie de ces compilations qui ne produisent aucun zèle, et c’est bien dommage. Pas de musée, pas le moindre artwork au programme, rien, juste l’excellente matière première. Côté gameplay, pas de grands chambardements à prévoir non plus, même si Capcom a tout de même pris soin du résultat. Passer du tactile de la Nintendo 3Ds à la Nintendo Switch et le PC pouvait paraître logique, moins vers la PlayStation 4 ou la Xbox One. Certes, pointer un stylet est un plaisir qui se perd, mais la loupe, pendant l’enquête, répond bien au stick, et les autres phases s’acoquinent tout aussi bien avec la Dual Shock 4. Aussi, on doit signaler l’apparition d’une sauvegarde manuelle à n’importe quel moment des jeux, et c’est ultra pratique. Enfin, le premier opus a droit à une légère modification, avec une gestion de la jauge de vérité calquée sur les autres épisodes, histoire de bichonner la cohérence des épisodes.

Enfin, Capcom a utilisé le travail de restauration HD des portages sur smartphones. Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy se déguste donc dans une haute définition tout à fait remarquable, ce qui contribue à mettre en valeur le travail remarquable du duo formé par le très doué Tatsuro Iwamoto (Okami) et Kumiko Suekane (pour une partie du character design, surtout les Fey). Les réactions des personnages s’avèrent toujours aussi hilarantes et, même si cela manque d’animations dans les décors, chacune des affaires laissent une traces dans nos esprits aussi grâce à ce style très distinctif. Enfin, la qualité sonore est aussi au rendez-vous, que ce soit du côté des cultissimes bruitages (« Objection ! »), que de la toujours aussi savoureuse bande originale, dépoussiérée pour l’occasion. Plaisir dans tous les sens donc, qui vous assure au moins soixante heures de jeu. Prévenons, tout de même, que les non-anglophones devront patienter jusqu’au mois d’août, afin de profiter d’une mise à jour gratuite qui ajoutera les sous-titres français.

Note : 16/20

Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy aurait pu voir sa note encore plus élevée si la compilation était accompagnée d’une section bonus. Malgré cette retenue, on ne peut que souligner la grande qualité de ces softs signés Capcom, qui appartiennent désormais à la belle Histoire du jeu vidéo. Mélange réussit d’enquête, de réflexion et de Visual Novel frappadingue, cette trilogie parvient à nous impliquer du début à la fin, grâce à une écriture exemplaire, et une direction artistique qui ne l’est pas moins. Voilà de quoi se rassasier en beauté, et peut-être même regretter que les récents épisodes, certes un chouïa moins inspirés, n’aient pas droit au même traitement. Enfin, pour l’instant…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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