[Test] Devil May Cry HD Collection : Dante passe au lifting

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Playstation 3
    • Xbox 360
  • Développeur : Capcom
  • Editeur : Capcom
  • Date de sortie : 13 mars 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Une trilogie aux grosses qualités ludiques

image devil may cry 3 hd
Une licence toujours aussi importante dans l’Histoire du jeu vidéo.

Déjà sorti en 2012, sur PlayStation 3 et Xbox 360, Devil May Cry HD Collection débarque sur PlayStation 4, Xbox One et PC. L’occasion de voir surgir de biens bons souvenirs, tant cette licence made in Capcom a su marquer le genre du beat’em all. Vous connaissez l’histoire : le premier opus, sorti en 2001 (ça ne nous rajeunit pas), était en  fait un prototype de Resident Evil 4, mais tellement différent de ce que devait être la série aux zombies que l’éditeur japonais a décidé de garder les travaux effectués, en donnant le feu vert au génie Hideki Kamiya. Celui qui, plus tard, dirigera Okami et Bayonetta, en profite pour sortir une véritable bombe vidéoludique, habitée par un personnage hyper charismatique. Tous les joueurs qui ont connu l’époque bénie de la PlayStation 2 vous le clameront : on a tous été fan de Dante, et ce même si tout n’a pas été parfait au sein de la licence.

Devil May Cry HD Collection rassemble les trois premiers titres de la série, ce qui nous donne à vivre une évolution bien marquée. C’est, d’ailleurs, ce qui reste le plus parlant, après avoir parcouru cette trilogie : Capcom a su éviter de rester engoncé dans le succès initial, au risque de se prendre les pieds dans le tapis avec une suite vraiment en-deça. Mais, avant d’aborder les jeux un par un, il faut d’abord s’appesantir sur le refonte de ces titres. Clairement : si vous êtes l’heureux possesseur du soft sur PlayStation 3 ou XBox 360, vous n’observerez que très peu de différences avec cette nouvelle sortie. Les mêmes qualités, et les mêmes défauts, sont ici invoqués. Si les phases de gameplay méritent effectivement la signalétique haute définition, c’est beaucoup moins le cas des cinématiques et menus. Dans les deux cas dernièrement évoqués, on a droit au format 4:3 d’origine, ainsi qu’une résolution très basse, ce qui ne met pas en valeur le travail d’époque. Dommage, surtout que jouer à Devil May Cry en 1080p et 60 images par seconde apporte un grand plus par rapport aux versions d’origine. Aussi, on aurait aimé plus de bonus qu’une simple galerie de visuels, et l’on remarque toujours l’impossibilité de passer d’un soft à l’autre sans rebooter la compilation.

Premier opus, premier hit

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Un premier opus qui rappelle furieusement une autre lience de Capcom.

Devil May Cry HD Collection vaut, donc, uniquement pour les trois jeux présents. Et là, on va aussi faire dans l’éclaircissement : si vous n’avez jamais joué à ces softs, ou si vous ne les avez pas parcouru depuis un bail, alors il s’agit d’un passage obligé. Le premier titre garde, encore aujourd’hui, de sacrées qualités ludiques, et pas seulement une aura due au retentissement de son succès. On fait la connaissance de Dante, sorte de détective privé spécialisé dans la chasse aux monstres. Sa particularité ? Il est le fils de Sparda, un démon légendaire, qui a sauvé l’humanité en son temps. Un jour, il est contacté par une certaine Trish, qui l’informe que Mundus est de retour, et qu’il fomente son plan maléfique sur l’île Mallet. On apprécie le fait que la narration passe avant tout par les phases de jeu, le scénario sait rester à sa place tout du long.

Voilà ce qui nous frappe à chaque fois qu’on relance Devil May Cry : on voit effectivement le prototype de Resident Evil 4. Un manoir gigantesque sera votre terrain de jeu, et Dante va devoir se faufiler dans des pièces conçues pour un survival horror. Les angles de caméra sont aussi typiques de ce genre, parfois très cinématographique, notamment sur la fin quand il faut appuyer certains décors cauchemardesques. C’est aussi vrai pour les énigmes, qui rappelleront bien des choses aux ans de la licence aux zombies, à base d’objets à dénicher, et à placer afin de débloquer un passage. Et cet étrange mélange des styles fonctionne à merveille, il insuffle une ambiance qui sied à ravir au gameplay. Celui-ci se fait nerveux, mais pas grossier. Si tout n’est pas encore tout à fait satisfaisant, on pense aux esquives pas très pratiques et à des points de vue qui priment sur la visibilité, l’expérience bouleverse le beat’em all. Quel pied d’enchainer les coups bien placés, de gagner des orbes à dépenser afin de gagner des mouvements (contre des sommes trop importantes, c’est à noter) ou de remplir son inventaire d’objets utiles à la bonne santé de l’avatar. Et le bestiaire, boss compris, est idéal afin de bien exploiter les attaques de Dante. Un premier essai toujours aussi efficace, jusque dans le découpage en chapitre, très moderne tant il arrange des sessions courtes.

Une suite à moitié décevante

image devil may cry 2 hd
Un deuxième opus sans génie.

Devil May Cry 2 est beaucoup plus problématique, et ce depuis sa sortie, en 2003. Cependant, y rejouer aujourd’hui permet d’analyser un peu mieux son utilité, alors qu’a chaud on s’est tous demandé ce que Dante venait faire dans cette demie-galère. Avant de rentrer dans les détails du jeu, il faut signaler qu’on se trouve là face à un véritable épisode de transition, une amorce largement imparfaite vers ce qui sera un deuxième sommet pour la licence. L’histoire reste un peu au second plan, et le fils de Sparda n’en sort pas mieux construit. On suit cette aventure du coin de l’œil, sans pour autant qu’on ne soit réellement en rupture avec le récit. Le véritable souci provient de deux éléments : incarner Lucia est toujours aussi peu intéressant, cela nuit à la fluidité du cheminement. Et les endroits traversés sont d’un générique à faire frémir. Un village européen sans grande imagination, une ville dépourvue de personnalité, des hangars répétitifs au possible : on est loin de la très classe île Mallet. Cela a évidemment un impact direct sur le visuel qui, en dehors du modèle 3D de Dante, est décevant à tout point de vue.

Côté gameplay, Devil May Cry 2 s’en tire mieux, même si ce n’est pas encore la panacée. Capcom a repensé le système d’esquive, et cela change radicalement la donne. Aussi, on apprécie de ne plus avoir à débloquer le double saut, les orbes ne servent plus qu’à faire évoluer la puissance des différentes armes, au sein d’un arsenal plus étoffé. D’ailleurs, on peut désormais changer de pétoire à la volée, en pressant la gâchette L2, et ça améliore drastiquement la prise en main. Le mode Normal propose toujours un challenge faiblard, mais les amateurs de challenge débloqueront des difficultés qui leur arracheront des jurons bien dosés. Les combats de boss tranchent un peu trop avec le reste de l’expérience, et certaines mécaniques ne sont pas claires du tout, comme lors de la joute contre Jokatgulm, la créature tentaculaire. Les angles de caméra ont un peu tendance à trop sous-exploiter la verticalité, et à oublier le bestiaire : se défaire des ennemis ailés peut parfois poser problème, si bien qu’on se contente de les canarder à l’aveugle. Enfin, le système de verrouillage reste une véritable catastrophe, incompréhensible et handicapante. On retrouve ce qui fera une partie de la force de la suite, mais dans un état trop embryonnaire pour convaincre.

Un préquel, et ça repart !

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Un système de combat qui a su se peaufiner.

Devil May Cry 3 est ici proposé dans sa Special Edition, sous-titrée Dante’s Awakening. Un bon choix, puisque celle-ci permet d’incarner le frère de Dante : Virgil. Le scénario, lui, prend le joueur à revers, en proposant un préquel. Notre héros peroxydé va devoir stopper son frangin, qui ambitionne d’ouvrir une porte vers le monde démoniaque, afin de faire sienne la puissance de Sparda, son père. Véritable course poursuite, le récit est mené tambour battant, et l’exploration du Temen-ni-Gru provoque assez de surprises pour qu’on ne perde jamais de vue le conducteur. Ce troisième opus est aussi l’occasion, pour la licence, de tomber un peu plus dans la pose, ce qui pourra passablement gonfler celles et ceux qui ne supportent pas trop l’effet de style. L’équilibre du personnage est sur le fil du rasoir mais, contrairement à un quatrième épisode qui ne profite pas de l’occasion pour se joindre à la fête, cela reste supportable.

C’est surtout le gameplay de Devil May Cry 3 : Special Edition qui nous sidère. La mue est désormais terminé, et si la caméra a encore une poignée de loupés, le résultat est désormais bien plus qualitatif qu’auparavant. Le système de combat fait aussi un sacré bond en avant, avec l’apparition des styles : quatre, plus deux à débloquer. Dorénavant, entre chaque chapitre, on pourra opter pou l’un de ceux-ci, ce qui pousse à réellement penser l’approche. Attention car, cette fois-ci, la panoplie de coups se développera par l’unique pratique. Par exemple, pour tout à fait maîtriser le Swordmaster, il vous faudra réunir des dizaines de milliers de points d’expérience. Donc, pour être à la pointe de tout ce que le soft propose, apprêtez-vous à recommencer plusieurs fois le cheminement. Ce sera un véritable plaisir, d’autant plus que les enchainements sont bien plus intéressants à maitriser qu’auparavant. Signalons, aussi, qu’il s’agit du plus beaux des trois jeux présents dans cette compilation, les textures gagnent en propreté et les modèles 3D atteignent un sacré niveau, pour un soft PlayStation 2.

Note : 15/20

Devil May Cry HD Collection est avant tout destiné aux joueurs qui désirent découvrir la licence, ou se la remémorer des années après la sortie initiales de chacun des jeux. Si vous la possédez, sur PlayStation 3 et Xbox 360, le résultat n’est pas assez différent pour craquer tout de suite. Reste que les softs ici présents ont un intérêt primordial, tant ils ont marqué l’univers vidéoludique d’une empreinte indélébile. Véritable relance du beat’em all qui, à l’époque, s’enfonçait dans une bien triste désuétude, Dante et compagnie sont parvenus à insuffler un second souffle, si bien que les différents opus proposent une matière séminale, que l’on retrouvera bien des années plus tard dans d’autres hits, comme les orbes dans la licence God Of War. Un intérêt historique donc, mais aussi ludique, tant on reste très client de l’approche nerveuse, misant beaucoup sur les enchaînements. Il est simplement dommage qu’on n’ait pas droit à une refonte des cinématiques et des menus, qui dénotent réellement. Pas de quoi gâcher l’expérience, mais celle-ci peut encore s’améliorer.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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