[Test] Persona Q2 : un dernier très bon Dungeon crawler sur 3DS

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo 3DS
  • Développeur : Atlus
  • Editeur : Deep Silver
  • Date de sortie : 4 juin 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Persona fait son cinéma

Alors que la Nintendo 3DS est désormais clairement en toute fin de vie, on se demandait ce qui allait rythmer l’enterrement de cette console portable aussi mémorable que déjà regrettée.  Eh bien, contre toutes attentes, ce fut un véritable déchainement de jeux plutôt pointus, issus de studios japonais à belle réputation. Si vous aimez la licence Etrian Odyssey, par exemple, vous avez dû être servis, et pas qu’un peu. Atlus n’avais d’ailleurs pas dit son dernier mot avec Nexus, car voilà sa dernière munition, intitulée Persona Q2 : New Cinema Labyrinth. Voilà qui est fort malin, tant la série est appréciée par de très nombreux joueur. Alors, la sortie se fête en fanfare, ou en tenue de deuil ?

Tout d’abord, précisons que le jeu peut être entièrement parcouru sans avoir joué au premier Persona Q. En effet, Persona Q2 : New Cinema Labyrinth se vit comme un crossover de luxe, avec les personnages de Persona 3 (et de sa version Portable), Persona 4 et Persona 5. On retrouve donc les Voleurs Fantômes qui, par le biais d’un événement pour le moins inattendu, vont entrer en contact avec les équipes des autres épisodes. Sachez, dès à présent, que le récit n’est pas sous-traité. Le jeu est certes destiné à une console portable, il n’en reste pas moins que tous les protagonistes sont fidèles à leur écriture dans les softs qui les accueillent originellement. Ainsi, Ryuji est toujours aussi rebelle, Yukari reste d’une jalousie excessive, et ainsi de suite. Tout ce beau monde va rencontrer les différents personnels de la Velvet Room, et seront emmenés à revisiter de bien étranges films. Lesquels se présentent sous forme de donjons à parcourir, dans le but d’en modifier la morale. Vaste et intéressant programme.

Velvet Room, Ryuji, Yukari, il est indéniable que, pour s’y retrouver dans Persona Q2 : New Cinema Labyrinth, il vaut mieux avoir une idée de ce qu’est la licence. Si ce spin-off se révèle plus guilleret que les opus numérotés, Atlus a tout de même tenu à en garder l’esprit. C’est donc assez bavard, cela pourra surprendre certains fans de RPG japonais. Précisons ici que le soft est sous-titré uniquement en anglais, et il vous faudra maitriser un bon niveau si vous voulez savourer toutes les subtilités d’écriture. Aussi, le titre est truffé de très belles séquences animées, dont la qualité nous fait douter du support Nintendo 3DS. C’est fou d’arriver à un tel résultat sur cette console ! Bref, la narration reste typique de ce que Persona peut produire : si l’on accroche, on passera d’excellents moments, tout au long des soixante-dix heures nécessaires pour poncer le contenu. Par contre, et comme d’habitude, si vous n’accrochez pas au trip rebelle, à un certain pathos social, voire sociétal, alors vous risquez de parfois être passablement embarrassés.

Plaisant à parcourir, et très exigeant par moments

image atlus persona q2
Le style chibi vient en contrepied de l’esprit de la licence.

Persona Q2 : New Cinema Labyrinth est un Dungeon crawler tout ce qu’il y a de plus classique, du moins dans sa forme. Rappelons les principaux piliers du genre. Tout d’abord, des donjons. Vous ne contrôlerez pas les avatars en dehors de ceux-ci. Vous y remplirez vos objectifs en vue subjective, et les déplacements se font case par case. La map est à votre charge : il va falloir cartographier les lieux (ici grâce à l’écran tactile, et au stylet), rapporter les spécificités comme des pièges ou des portes. Sachez, tout de même, qu’une option existe afin d’automatiser tout ça. Enfin, des ennemis, invisibles à l’écran (sauf cas spécial, comme on le verra plus bas) se mettront en travers de votre chemin, ce qui permettra à vos deux lignes de coéquipiers de faire parler leurs forces. Vous pouvez en embarquer jusqu’à cinq. Le tout est parfois entrecoupé d’énigmes, ici d’un niveau tout à fait abordable,, voire pas assez surprenantes. L’ensemble sait toujours autant se faire agréable : on prend plaisir à se lancer dans une découverte totale, à surtout prendre soin de ne pas passer à un nouveau lieu sans avoir parfaitement exploré celui qu’on est entrain de visiter. C’est ce qui rend le jeu si addictif, on aime y passer (beaucoup) de temps, bien tirer profit des différents protagonistes, les faire évoluer par le biais d’un levelling plutôt pêchu.

Les combats de Persona Q2 : New Cinema Labyrinth sont animés d’un fun qui ne nous a pas quitté du début à la fin du cheminement. Si les spécificités de la licence font, aussi à ce niveau, le voyage, avec les Persona qui prennent la place des habituelles classes, le reste oscille entre classicisme de bon aloi et le beaucoup moins répandu. On pense évidemment à ce gros focus opéré sur les attaques élémentaires, très importantes dès qu’on avance un peu dans l’aventure. La difficulté s’avère très piquante, mais elle crèvera d’autant plus le plafond si vous ne faites pas attention aux points faibles des opposants. S’y atteler pourra déclencher le très précieux Boost, qui rend gratuites certaines attaques spéciales. Grosse nouveauté, l’Unison Skill tire parti d’une particularité de Persona : le rapport humain entre les personnages. Ainsi, faites bien attention à remplir beaucoup de missions annexes, car elles peuvent débloquer des offensives en duo, et dévastatrices. On prend donc plaisir à combattre, et ce même si certaines batailles sont d’un niveau parfois bien hardcore. Signalons la présence des FOE, des vilains qui, eux, sont visibles à l’écran. Et pour cause : vous allez devoir prendre beaucoup de niveaux avant de pouvoir vous mesurer à eux. S’installe donc un jeu du chat et la souris sacrément tendu sur certains passages.

Persona Q2 : New Cinema Labyrinth est un jeu de toute fin de vie pour la Nintendo 3DS. Et Atlus peut se féliciter d’avoir tiré le maximum de cette console portable. Les décors se révèlent tout simplement sublimes. Détaillés, lumineux, bourrés de charme, ils figurent parmi nos plus belles satisfactions de ce test. La direction artistique, dans un style chibi (que vous connaissez sans doute aussi sous le terme de super deformed), nous a séduit. Bien entendu, les limitations techniques de la 3DS ont sans doute poussé les créateurs sur cette voie, mais la tonalité générale du titre l’explique aussi. C’est, donc, une vision totalement cohérente de l’univers qui s’offre à nous. Aussi, et comme d’habitude pour la licence, l’habillage visuel est sensationnel. Rarement on prend autant de plaisir à découvrir les menus que dans un Persona. Enfin, il faut féliciter le gros, très gros travail d’Atsushi Kitajoh à la composition des différents thèmes. Cet habitué de la licence, mais aussi responsable de l’OST géniale de Catherine (qui va bientôt revenir), nous gratifie de morceaux jazzys convaincants au possible. Impossible de s’immerger dans le soft sans ces musiques, et les voix japonaises terminent de faire le boulot en profondeur.

Note : 16/20

Il est évident que Persona Q2 : New Cinema Labyrinth restera comme le dernier très bon jeu de la Nintendo 3DS. Atlus parvient à proposer un Dungeon crawler exigeant, mais aussi un véritable trip référentiel pour les fans de la licence, tout en ouvrant le résultat à des joueurs qui n’auraient pas parcouru le précédent spin-off. En résulte un véritable plaisir d’esthète, monomaniaque si l’on accroche bien à la cartographie, qui vous demandera un peu plus de soixante-dix heures de jeu pour être totalement bouclé. Une dernière bonne note pour la console donc, et une certitude : Persona est décidément une licence qui provoque le succès.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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