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article coup de coeur

[Test] Dragon Quest Builders 2 : on en est marteau

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Square Enix, Omega Force
  • Editeur : Square Enix
  • Date de sortie : 12 juillet 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Une suite qui atteint de nouveaux sommets

image gameplay dragon quest builders 2
Nouveauté : un appareil photo est désormais inclus.

Sorti en octobre 2016 sous nos latitudes, Dragon Quest Builders venait grossir les rangs des spin-off de la très culte licence conçue par Yuji Horii. Après le Donjon-RPG (Torneko No Daiboken), le Pokémon-like (Dragon Quest Monsters), l’Action-RPG (Slime MoriMori) ou encore le Muso (Dragon Quest Heroes), voilà que la série s’attelait au genre de la construction, devenu très à la mode depuis l’avènement des softs de crafting. Le succès, tout aussi populaire que critique, et surtout très mérité tant le concept, rehaussé d’une narration, se révélait plaisant au possible, a permis à Square Enix de mettre en chantier la suite, sobrement intitulée Dragon Quest Builders 2. On ne vous le cachait pas dans notre preview : la confiance régnait. Le résultat final nous donne raison.

Tout d’abord, attardons-nous sur l’un des piliers les plus importants de Dragon Quest Builders 2 : son enrobage scénaristique. Contrairement à un jeu comme Minecraft, celui que nous testons ici propose un véritable cheminement, un enchainement de missions raccordées par un récit tout à fait dans l’esprit de cette licence historique. Tout comme le précédent épisode, celui-ci est la suite du deuxième opus canonique. Le petit twist, que l’on peut vous dévoiler car il ne s’agit pas d’un spoiler, étant que les vilains, rassemblés au sein d’un groupe nommé les Héritiers de Kaos, ont finalement gagné, réduisant le monde à l’état de ruines. Seulement, votre avatar (une fille ou un garçon, le choix vous est offert), accompagné de Malroth (oui, l’antagoniste du titre de 1987) peut renverser la tendance, grâce à ses talents de Bâtisseur. Voici les grandes lignes, elles seront développées dans une histoire entrainante, qui débute alors que notre personnage est fait prisonnier sur un bateau (bientôt en plein naufrage), pour se terminer de la plus lumineuse des façons, non sans passer par quelques rebondissements assez étonnants. Ah, Pâtre Ack… Signalons, pour être précis, que l’aventure peut très bien être vécue par un joueur qui ne connait absolument pas Dragon Quest 2 : Luminaries Of The Legendary Line.

L’agriculture, une nouveauté soignée

image village dragon quest builders 2
Il faut rassembler des cœurs afin de faire évoluer le village.

Dragon Quest Builders 2 se doit, en tant que suite, d’assurer une continuité améliorée. Entendre par là que le concept, solidement en place dès la première itération, nécessitait certes quelques ajustements mais pas spécialement de refonte globale. Et c’est précisément ce que Square Enix (et Omega Force, le studio de Koei Tecmo, qui a participé au développement) a cherché à réaliser, bien leur en a pris. Le tutoriel s’avère long mais nécessaire. Peut-être manque-t-il une option pour le zapper, encore qu’on était bien content de se remémorer quelques réflexes avant d’être lancé dans le grand bain. Bien évidemment, les bases du crafting répondent toutes présent : on brise des éléments de l’environnement afin de récupérer les matières premières indispensables à toute une foule de constructions. Celles-ci sont encore plus nombreuses que précédemment, vous allez vous en donner à cœur joie dans l’élaboration de toutes sortes de salles (les bains, les toilettes, les chambre communes ou privatisées, la cuisine etc), mais aussi d’armes, de décorations, de protections.

L’une des grandes nouveautés de Dragon Quest Builders 2, du moins du côté de la gestion des villages, c’est l’agriculture. Impossible de passer à côté, surtout que les habitants ne supportent pas les famines, et impossible de leur en vouloir, vous en conviendrez. Gros morceau, donc, car Square Enix n’a pas voulu en faire une simple feature cosmétique. On récupérera, ici ou là, dans des endroits bien cachés ou à l’issue de quêtes annexes, des graines. Pour qu’elles puissent donner de beaux fruits, ou de délicieux légumes, voire carrément des arbres ou de la pelouse, il va falloir travailler la terre. Celle-ci doit être féconde, il faudra donc indiquer l’endroit à assainir par la présence d’un épouvantail. Après que les fermiers aient bien préparé le terrain, il est temps de se mettre au travail. Mais attention au type de graine ! Si le chou peut pousser sans grand soin, ce n’est pas le cas d’un champ de tomates, que l’on devra irriguer, non sans oublier d’aider les pousses à l’aide d’un tuteur. Pareil pour la canne à sucre, qui ne pourra se développer que dans un endroit baigné d’eau. Il est aussi possible d’accélérer la pousse grâce à de l’engrais, fabriqué notamment avec la… matière récupérée dans les toilettes du village. Quelque part, c’est très logique. Il ne s’agit donc pas d’une mécanique à l’emporte-pièce, surtout que le fruit de votre labeur pourra être cuisiné, afin de remplir la jauge de satiété. Laquelle, si elle se vide, handicapera fortement vos escapades.

L’exploration est aussi au centre du concept

image test dragon quest builders 2
fouillez bien partout, vous découvrirez des récompenses.

Les bases répondent présentes, les nouveautés aussi, et Dragon Quest Builders 2 accompagne tout cela vers des sommets encore plus élevés que ceux atteints par le précédent épisode. Dragon Quest oblige, les mécaniques du RPG à la japonaise occupent une belle place dans la recette. Donc on a ce constant sentiment d’évolution, notamment avec le niveau des villages que l’on bâtit. Dans cette suite, l’étendard de l’Espoir laisse sa place à un système plus positivement simple : les cœurs. Plus les habitants se rendent utiles, ont accès à de nouvelles commodités, observent vos effort afin de préserver la fragile quiétude des lieux, plus ils inondent le sol de ces petits marqueurs de leur gratitude enjouée. Collectés, ils rejoignent une jauge qui, une fois remplie, vous accorde le droit de faire sonner la cloche du patelin, ce qui procurera de nouvelles capacités aux badauds, mais aussi en attirera d’autres. Sachez, d’ailleurs, que ceux-ci pourront construire des bâtisses impressionnantes à votre place, tant que vous possédez les matériaux nécessaires à ce travail. Là encore, une bonne idée. Le sentiment de progression se révèle, donc, plaisant au possible, surtout qu’il s’accompagne de celle des capacités de notre avatar. Ce qui nous emmène à l’exploration.

Si Dragon Quest Builders 2 est aussi agréable à parcourir, c’est aussi grâce à l’exploration que le jeu permet. Signalons ici que le cheminement est divisé en plusieurs îles, que l’on peut rejoindre en bateau. Cela a son importance, car vous découvrirez que chacune de ces terres propose un thème différent. Outre cela, Square Enix a bien pensé à récompenser les gamers curieux, et c’est toujours un excellent point. Gravir cette montagne vous paraît une sacrée épreuve ? Alors vous pouvez être sûr que vous trouverez, à la cime, une matière première rare, un coffre, ou encore une énigme à élucider afin d’obtenir une incontournable mini-médaille. Voire, peut-être, une île solitaire à atteindre grâce à la cape magique. Se balader sur les différents territoires, chercher les lieux secrets, parfois découvrir des endroits si cachés (notamment dans les profondeurs) qu’on éprouve une vraie sensation de réussite, tout cela fonctionne du tonnerre. Un élément bien accompagné, qui plus est, d’une décision que l’on ne peut que saluer : proposer un sac qui peut accueillir beaucoup, beaucoup plus de matériaux que ce que la limite du très bon premier épisode proposait. Voilà le genre de modification qui fait toute la différence.

La participation active de Malroth est une bonne idée

image combat dragon quest builders 2
Parfois, vous devrez protéger les habitations de vagues d’ennemis.

Seul semi-regret côté gameplay : les combats ne se sont pas totalement perfectionnés. Dans Dragon Quest Builders 2, l’exploration n’est pas une promenade de santé : votre chemin rencontrera souvent celui de monstres iconiques de la licence. Les gluants, les archers verts, les zombis, et bien d’autres, répondent à l’appel. On évoque une moitié d’échec (voire de réussite, c’est selon l’état d’esprit de chacun) car, tout de même, une amélioration apporte du mieux : on peut désormais utiliser une arme indépendamment d’un outil. Les deux n’étant plus assignés à la même touche, ouf. Terminé, donc, le passage obligatoire et lourdingue par l’inventaire quand on rencontrait un ennemi. Cela fluidifie le résultat, et c’est tant mieux. Par contre, on ne peut toujours pas compter sur un système d’esquive. Du coup, on est parfois obligé de prendre des dégâts, même si les patterns réservent des coups à déclenchement retardé, histoire de nous donner le temps de fuir la zone d’impact. Certes, ce n’est en rien éliminatoire, mais il est difficile de comprendre cette absence. Par contre, soulignons la bonne idée qu’est la présence de Malroth comme compagnon non-jouable. Son utilité sonne comme une évidence : il frappe fort, et pourra vous aider à trouver les ingrédients que vous êtes entrain de dénicher. On remarque tout de même quelques imprécisions d’intelligence artificielle, notamment dans le choix des ennemis à bastonner, mais dans l’ensemble cela apporte de la vie, et cela bien soutenu par un pathfinding exemplaire.

Pour terminer, il faut aborder le volet technique. Dragon Quest Builders 2 est assez solide sur ce point, même si tout n’est pas rose. On pense surtout à la distance d’affichage, pas des plus folles même si plus affinée que dans le précédent opus, et à quelques baisses de framerate ici ou là. Mis à part ces retenues, on fait face à un jeu mignon au possible. C’est une constante dans la licence Dragon Quest : la direction artistique s’avère tout simplement inattaquable. quand on a Akira Toriyama au design des différents personnages, ça aide à atteindre ce genre d’aboutissement. Enfin, côté musique, on retrouve le troisième larron incontournable : Koichi Sugiyama. Les compositions revisitent certains grands classiques de la licence. Certes, ce n’est pas original, mais les mélodies restent intemporels, et cohérentes avec les événements et environnements traversés.

Note : 17/20

On redoutait une suite moins marquante, le résultat est tout le contraire. En perfectionnant son concept, grâce à des idées de gameplay qu’on ne peut qu’adouber, Dragon Quest Builders 2 se hisse parmi les sommets du jeu de construction. Les fans de crafting vont pouvoir s’en donner à cœur joie pendant un nombre incalculable d’heures. Aussi, celles et ceux qui découvriraient ce genre pourront suivre le mouvement, grâce à une recette simple et addictive. Square Enix livre, donc, un nouveau hit.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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