Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Développeur : Red Dot Games
- Editeur : Ravenscourt
- Date de sortie : 25 juin 2019
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- Note : 6/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Un jeu qui roule des mécaniques ?
Avant d’embarquer dans Car Mechanic Simulator, un sketch nous revient en mémoire. Celui des inoubliables Inconnus, intitulé Les Langages Hermétiques. « Vous avez pas vu que le joint de cardu s’est oxydé sous la pression du piston de soupape d’la courroie d’entrainement des bougies puis des vis patinées là. Ah, ben il a fallu changé tout ça. Ah ben obligé vu qu’la pompe du cylindre d’embrayage risquait de buter contre la courroie du circuit de refroidissement d’la roue d’secours et d’l’essuie-glace. Mais ça va pas chercher midi à quatorze heure, ça va lui faire soixante-dix balles plus cinquante balles de bricoles. Aller je le fais à cent balles… plus la main d’œuvre : sept mille quatre cent francs ». On ne s’en lassera jamais. Vous ne comprenez rien à ce qui est dit dans cette tirade évidemment exagérée ? Sachez que le jeu ici abordé pourrait bien vous aider à voir plus clair.
C’est incroyable le nombre de « Simulator » sorti depuis quelques années. On a même eu droit à un très moqueur simulateur de chèvre (l’éditeur Ravensourt était aussi dans le coup !). Clairement, une partie du grand public apprécie de retrouver certains réflexes de la vie réelle, voire même en acquérir de nouveaux. Pas sûr, par exemple, que tous les joueurs de Farming Simulator soient des agriculteurs chevronnés. Car Mechanic Simulator, lui, nous propose de nous plonger dans la peau d’un mécanicien. Ne comptez pas sur un quelconque scénario : on a bien un mode Carrière, ou plus exactement un enchainement de missions de plus en plus difficiles, mais pas de récit. On va droit au but, et les premiers instants sont importants. C’est dès lors que vous allez accrocher ou non, vous laisser entrainer dans le trip ou le laisser de côté. Red Dot Games est allé au bout de son concept, donc il faut tout de même avoir quelques atomes crochus avec la mécanique, vous êtes prévenus.
Il va falloir retaper une bagnole récupérée au fin fond d’une grange, véritable tacot en ruine. Ce tutoriel a le bienfait de cadrer un peu notre découverte : apprendre à changer une pièce, réparer ce qui peut l’être, investir dans ce qui a définitivement rendu l’âme, essayer le résultat sur un circuit etc. Ces premiers instants passés dans Car Mechanic Simulator, assez détendus, remplissent bien le rôle d’ouverture vers les grandes manœuvres. Moteur, siège, jantes et, au fur et à mesure, plein d’options qui tirent plus vers le tuning qu’autre chose, voilà qui devra vite être maitrisé, sous peine de nager dans un océan d’incompréhension. Heureusement, Red Dot Games a décidé de ne pas totalement laissé les noobs dans l’ignorance, et quelques aides (désactivables) bienvenues pourront nous mettre dans le droit chemin. Mais, après avoir enfin remis d’aplomb le tacot du tutoriel, vous devrez assumer, financièrement, chacune de vos dépenses. Donc, aide ou pas, la pression est bien présente.
Une expérience complète, mais pour les fous de voitures
En tant qu’entrepreneur dans la mécanique, votre but va être de gérer les différentes demandes au fur et à mesure. C’est ici, précisément, que Car Mechanic Simulator voit une petite ombre s’étaler sur un tableau pourtant globalement positif : les missions ont tendance à se répéter. Une vidange par-ci, une panne moteur par-là, finalement les challenges se ressemblent un peu trop. Par contre, il est indéniable qu’on prend du plaisir à gérer chacun des clients, parfois jusqu’à l’essai sur un circuit, histoire de vérifier si tout fonctionne correctement. D’ailleurs, précisons que ces phases en extérieurs sont tout ce qui a de plus anecdotiques, n’attendez pas un jeu de conduite. Le rythme des réparations se révèle assez élevé, on a de plus en plus de clients, au fil de nos réussites. On gagne le l’expérience à chaque bolide remis sur roues, ce qui produit des passages de niveaux et l’acquisition de compétences très utiles, notamment pour gagner du temps sur des échanges de pièces. Par contre, il est dommage que le studio de développement n’ait pas pensé à inclure la relation avec les clients, lesquels se contentent de nous donner des indices sur ce qui semble clocher. Aller plus loin aurait pu occasionner des dialogues, un peu de vie qui n’aurait pas été de refus.
Le contenu de Car Mechanic Simulator se devait d’être fort, sous peine de réellement occasionner un sentiment de répétitivité. Celui-ci interviendra tout de même au bout d’une douzaine d’heures de jeu, mais on se doit de signaler que ce chiffre va au-delà de ce qu’on attendait. On a droit à des milliers de composants, quarante huit modèles de bagnole, mais aussi la possibilité de revendre pour se faire un maximum de blé. Outre le côté chronophage des réparations, on apprécie aussi d’être témoin de la réussite entrepreneuriale de notre mécanicien qui, s’il commence dans un garage très humble, pourra finir à la tête d’un véritable empire. Le soft peut, donc, se targuer d’offrir une expérience complète, assez longue pour qui digérera l’ergonomie assez rigide de l’ensemble. Le titre a été pensé sur PC, et pas à destination de nos consoles, et ça se voit un peu partout.
Enfin, la technique reste à aborder. C’est le véritable point noir de cet honnête Car Mechanic Simulator. On sent bien que Red Dot Games s’est concentré sur les mécaniques de réparation, mais pas spécialement sur les graphismes. Les modèles, que ce soit des véhicules ou des pièces, manquent de détails. On a même droit à d’incompréhensibles baisses de framerate, alors que ni les textures, ni les jeux de lumière, s’avèrent folichons. Le pire restant les phases de conduite, qui n’aurait même pas convaincu sur la précédente génération de consoles. Signalons aussi qu’on a le plaisir de découvrir des sous-titres français. Il est seulement dommage que les textes soient parsemés de coquilles, d’imprécisions et d’étranges répétitions. Mais bon, on a le sens des phrases, c’est déjà ça de gagné. Enfin, les musiques sont transparentes au possible. Heureusement, l’intérêt était ailleurs.
Note : 13/20
Car Mechanic Simulator aura de quoi faire crisser de plaisir l’apprenti mécanicien qui sommeille peut-être en vous. Il s’agit d’un véritable jeu de spécialiste, il ne faut pas s’attendre à changer d’avis si vous détestez les voitures. Si changer des jantes vous fait fantasmer. Si rendre une automobile exemplairement réparée à un client est le but ultime dans vos rêves les plus fous. Et si la technique faiblarde du soft ne vous effraie pas, alors vous découvrirez un titre addictif et fort en contenu.