[Test] Bee Simulator : une expérience nécessaire

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Varsav
  • Editeur : Bigben
  • Date de sortie : 14 novembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Bee Simulator informe sur l’importance des abeilles

image test bee simulator
Bee Simulator vous propulse aux commandes d’une abeille.

Après le très délirant Goat Simulator, qui nous propulsait dans la peau d’une chèvre chaotique, Bee Simulator se charge de vous faire endosser le rôle d’une abeille. Outre le fait que tout cela valide encore plus le succès populaire de ce qui est désormais devenu un genre à part entière, la simulation de métier voire de rôle (Farming Simulator, PC Building Simulator etc), on se trouve ici face à un soft qui utilise ce schéma pour sensibiliser les gamers à la connaissance animalière. Et, plus précisément, celle des abeilles, cet insecte reconnu comme étant d’une importance capitale pour la survie non pas de la planète (elle sera toujours là, dans des millions d’années), mais de toutes les espèces. Alors apprêtez-vous à sortir le dard (euh, bon, bref), et à récolter du pollen.

Bee Simulator est le fruit d’un tout petit studio polonais, Varsav, qui a eu la chance d’avoir son projet appuyé par les forces vives de l’éditeur Bigben. Le sujet a clairement été pris à bras-le-corps par les développeurs, que l’on ne peut absolument pas taxer d’écologistes opportunistes. Pour l’anecdote, sachez que l’on avait croisé le jeu voilà quelques mois, et nous étions repartis avec un petit dossier de presse particulier : planté dans de la terre, il faisait germer des fleurs. Bref, c’est avec un plaisir certain que l’on peut vous annoncer que la structure a réussit son coup en terme de pédagogie, avec grands renforts d’informations pendant les temps de chargement, ou encore un gros travail sur le codex, lequel se remplira au fur et à mesure de vos rencontres avec d’autres espèces. Clairement, l’idée de voir des enfants jouer à ce soft nous procure beaucoup de satisfaction.

Bee Simulator tente aussi la pédagogie par le scénario, même si c’est fatalement moins accrocheur. Le mode solo, indéniablement l’expérience qui anime ce jeu, est animé par une histoire qui vous fera traverser différents environnement, de la ruche à New-York. Si le métier de notre abeille est la récolte, elle devra bien vite prendre part à des événements plus divers, comme la sauvegarde de la colonie, ou le sauvetage d’une collègue en détresse. Point commun entre toutes les missions : l’être humain dont la croissance parfois grotesque vient se positionner en ennemie de la nature. Heureusement, le studio Varsav évite une tonalité de donneur de leçons, on n’est pas dans une campagne politique d’EELV et c’est tant mieux. Du coup, on loue cette écriture qui ne fait que décrire des agissements, cela pour mieux les regretter et, au final, faire en sorte qu’on s’y intéresse et pourquoi pas, qu’on les remette en cause au moins en partie. C’est finement joué, on ne s’attendait pas trop à ça. Cependant, la narration est trop hachée, on est parfois lâché sans travail sur la transition. Ajoutons ici que Bee Simulator est entièrement doublé en français, avec un succès inégal pour les doubleurs, et les sous-titres sont eux aussi proposés dans la langue de Molière.

Un jeu idéalement destiné à un public jeune

image gameplay bee simulator
On a même droit à quelques combats.

Le gameplay de Bee Simulator nous paraît un peu plus discutable même si, là encore, il est au niveau que l’on exige d’un jeu satisfaisant. La prise en mains de notre avatar, que vous pourrez nommer à votre guise  (pour notre part c’était Beefidus, parce qu’elle est quand même très active cette récolteuse), se révèle un peu abrupte, raide. Il faudra quelques minutes pour s’y faire mais, après ce temps d’adaptation, on parvient à ne plus trop perdre le fil. Et ce malgré une caméra parfois défaillante, notamment en vol en rase-motte ou dans les petits périmètres. Pour la récolte, il suffit de passer par des anneaux que certaines fleurs rendent disponibles, et celles-ci sont divisées par groupe, de la moins généreuse à la plus riche. Afin de faire le tri, l’abeille peut déclencher une vue spéciale, qui fait ressortir un code couleur tout à fait efficace. Il sera parfois temps de faire parler le dard dans des combats qui, pour lancer une attaque, vous demandent d’effectuer une suite de QTE. D’autres éléments vous demanderont du rythme, et l’on loue cette envie de varier les situations. Par contre, le déroulé des missions est trop souvent le même, cela manque clairement de folie et de renouvellement à ce niveau. Cela a pour effet que l’on se prend parfois à prendre la poudre d’escampette, afin de profiter des petites zones ouvertes et y faire régner une terreur toute relative ( « oh, un ballon gonflable ! Allons l’exploser… ». Notons que le titre ne contient pas un gramme de violence.

La durée de vie ne fait pas parti des points forts de Bee Simulator, même si elle conviendra idéalement à un jeune public. Faire le tour de l’histoire principale vous demandera entre trois et quatre heures, mais vous pouvez en rajouter une bonne poignée avec l’endgame, lequel permet de pouvoir compléter le jeu à 100%. On pourra donc débloquer des bonus cosmétiques (que c’est mignon, une abeille qui porte un couvre-chef), ou chercher à obtenir toutes les statues grâce à nos points de connaissance. Signalons aussi que le soft embarque deux modes de difficulté (facile et difficile), es enfants pourront donc relancer la machine pour tenter un challenge plus corsé mais tout de même abordable. Aussi, sachez que le jeu embarque un mode multi, en local, jusqu’à quatre joueur et avec écran divisé. Entre nous, on aurait plutôt préféré que le studio Varsav gonfle encore le contenu de l’aventure solo.

Techniquement, Bee Simulator se révèle satisfaisant. Évidemment, il faut prendre en compte que Varsav est une toute petite structure, dans trop de moyens (on dirait du Guy Roux). Et le résultat, assez riche en détails malgré quelques textures sommaires, force le respect de ce point de vue. Après, et comme on le signalait plus haut, on doit tout de même signaler une caméra parfois aux fraises. On a aussi eu droit à quelques légères baisses de fluidité, mais c’est vraiment de l’ordre de l’ultra-anecdotique. Par contre, on est moins fan de l’esthétique des cutscenes, mais c’est purement subjectif. Côté ambiance sonore, les compostions de s’incorporent à l’ensemble sans trop de ma, même si cela manque d’un thème immédiatement reconnaissable. Aussi, quelques bruitages nous apparaissent comme trop exagérés, comme lors des combats.

Note : 13/20

Bee Simulator séduit avant tout pour son mélange de pédagogie et de gameplay pas trop sacrifié sur l’autel de son sujet. Certes, l’humble studio Varsav a sans doute manqué de moyens pour proposer plus de mécaniques, et de déroulés de missions plus diversifiés. Mais tout de même, le résultat se fait assez amusant pour qu’un enfant, ou un joueur occasionnel, y trouve son compte, tout en se sensibilisant à un sujet bien plus impressionnant que la taille d’une simple abeille.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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