[Test] Aggelos : un très bon hommage à Wonder Boy

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Storybird Games
  • Editeur : PQube, Wonder Bobi
  • Date de sortie : 12 juin 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Pour se remémorer l’excellence des années 1990

image test aggelos
On reconnaît de suite le style spécifique des années 1990.

Si, comme votre humble serviteur, vous avez connu l’âge d’or du jeu vidéo japonais, celui de la fin des années 1980, qui s’étendait jusqu’à, grosso modo, le tout début des années 2000, alors vous savez à quel point  la série Wonder Boy était exceptionnelle. D’ailleurs, notre webzine a chroniqué Wonder Boy : The Dragon’s Trap, un excellent remake que l’on ne peut que vous conseiller. La recette, entre l’action et le RPG, le tout sur un plan en 2D, fait aujourd’hui le bonheur de la scène indépendante, qui s’est longuement arrêtée sur ce genre. Développé par Storybird Games, édité chez PQube (Cat QuestNippon Marathon), Aggelos s’inscrit dans cette droite lignée, avec pour but l’hommage pur et dur.

Il faut appuyer, encore une fois, sur ce fait : Aggelos est un hommage aux jeux vidéo des années 1990. Et, en tant que tel, il se devait de proposer un trip très direct, sans artifices narratifs. Rappelez-vous de la rapidité avec laquelle on prenait les commandes de Link, dans The Legend Of Zelda : A Link To The Past. Alors que, dans The Twilight Princess, on avait droit à d’interminables premières heures qui nous exposaient des tenants et aboutissants, dont on se fichait éperdument soit écrit en passant. Le jeu de Storybird Games renoue avec le premier titre cité : on incarne un fermier au destin fantastique, qui va devoir sauver Lumen, un royaume en déclin, menacé par l’ignoble Valion. C’est sur ce court synopsis que se construit le jeu, avec quelques villages à traverser, donc de très rapides dialogues. On va droit à l’essentiel, et c’est une bonne chose.

Aggelos est un Action-RPG en 2D, saupoudré d’exploration. Votre avatar répond au doigt et à l’œil, les déplacements rappellent de suite les grands classiques du genre. Bien entendu, il peut sauter et attaquer avec son épée. Cela, c’est la base mais, avec le temps, le héros gagnera différents pouvoirs magiques, comme la possibilité de transformer un monstre en plateforme. Ou celle de s’enfermer dans une bulle, histoire de bondir à volonté dans les eaux. Aussi, d’autres capacités viendront élargir vos horizons, comme un double saut, astucieusement caché derrière un coup aérien, dont l’utilisation allonge la distance des sauts. Vous l’aurez compris, ces éléments sont idéaux afin d’atteindre des secrets, disséminés un peu partout sur la carte. Oui, cela apporte une petite saveur Metroidvania à l’ensemble, et l’on se réjouit de la cohérence de ce mariage.

On en aurait voulu encore plus

image gameplay aggelos
Les boss proposent de bons pics de difficulté.

Aggelos, c’est donc un peu d’exploration mais aussi, et surtout, des combats. Quand on détruit un ennemi, on accumule non seulement de l’expérience, mais aussi de l’argent, que l’on pourra dépenser dans les armureries et autres échoppes. Car votre arsenal est évolutif : protections et épées existent en plusieurs modèles. Cela afin de monter en puissance, voire même proposer des effets secondaires. Par exemple, ne comptez pas rentrer dans le volcan sans l’armure adéquate, vous risqueriez de mourir à petit feu. Le cheminement du jeu vous emmènera vers des donjons, qu’il faudra fouiller afin de trouver l’objet-clé qui permettra au héros de se débarrasser du vilain de l’histoire. Storybird Games évite d’embourber le soft dans des labyrinthes trop étendus, mais attendez-vous tout de même à pas mal de challenge. Surtout que les points de sauvegarde sont positionnés de sorte à ce que vous devrez les visiter sans quitter la partie.

Aggelos parvient, donc, à nous séduire sur bien des points. D’autres sont un tout petit peu plus problématiques, sans pour autant que l’un de ces défauts n’atteignent réellement le très bon moment passé avec ce titre. Tout d’abord, la durée de vie nous paraît un peu courte. Il vous faudra six heures pour en venir à bout à cent pourcent. On aurait apprécié du contenu d’après-fin, ce qui est aussi signe qu’on s’attache à ce titre. Aussi, on a eu beaucoup de mal avec la carte de Lumen. Bon, on sent bien que Storybird Games a décidé d’en faire un support difficilement utilisable, c’est d’ailleurs pour cela qu’il est vivement conseillé de rendre visite à la diseuse de bonne aventure quand on bloque : elle donne tous les indices nécessaires à la réussite. Mais alors, pourquoi avoir proposé cette bien étrange map ?

Pour terminer sur une note plus positive, sachez qu’Aggelos est visuellement très agréable. Avec son rendu qui rappelle la belle époque 16-bits, ses pixels fringants, et sa direction artistique qui cultive le classicisme, on se retrouve effectivement plongé dans les années 1990. On pourra, cependant, regretter que les développeurs n’aient pas osé ne serait-ce qu’un passage au design original. Même à l’époque, il est possible que les testeurs auraient relevé une certaine platitude des décors, à la longue. Bien entendu, aucune chute de framerate n’est à craindre, c’est fluide au possible. Enfin, la bande originale souffle le chaud et le froid. Certains thèmes, comme celui des environnements tout au début du cheminement, rentrent dans nos crânes pour ne plus en sortir. Par contre, d’autres, notamment dans les donjons, ont plus de mal à convaincre.

Note : 15/20

Voilà un jeu qui va faire plaisir aux joueurs nostalgiques ! Aggelos a tout compris de ce qu’on appréciait dans la production vidéoludique des années 1990, et nous propose un trip dont les sensations se font pures. Pas de blabla inutile : on est propulsé dans la peau de ce fermier au destin extraordinaire, avec bien des ennemis à abattre. Les différentes mécaniques, qui mixent l’action, le RPG et l’exploration, forment un résultat éminemment sympathique, seulement atteint par une carte à l’utilité limitée et une durée de vie trop courte. Reste que le soft est conseillé à tous ceux qui, comme nous, pensent souvent au bon vieux temps de Wonder Boy.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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