[Test] Wolfenstein Youngblood : les jumelles ont de la patate

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : MachineGames, Arkane Studios
  • Editeur : Bethesda
  • Date de sortie : 26 juillet 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Il faut sauver le soldat Blazko

image jeu wolfenstein youngblood
Blazko peut être fier de sa progéniture.

Rendez-vous compte, cela fait presque quarante ans que Castle Wolfenstein est sorti. Certains de nos lecteurs n’ont même pas la moitié de cet âge, c’est impressionnant. Si la licence n’a pas été la plus active pendant quelques temps, le passage chez Bethesda a relancé la machine, et mieux qu’on ne l’espérait à la vue des qualités limitées des premières itérations. Rappelons que Wolfenstein 3D fut, pendant longtemps, considéré comme une sorte de brouillon pour DOOM, lequel a vite su faire le ménage autour de lui. Dorénavant, les deux séries ont trouvé leur filon, avec pas mal de prises de risque à la clé. La dernière en date est celle qui nous réunit aujourd’hui, Wolfenstein : Youngblood, un titre misant tout sur la coopération. Celle-là, on ne l’avait pas vu venir à l’époque de l’officialisation, d’autant plus que les développeurs de MachineGames sont désormais accompagnés d’Arkane Studios. Si cela ne vous met pas l’eau à la bouche…

Encore fallait-il que Wolfenstein : Youngblood tienne ses promesses. Attardons-nous, tout d’abord, sur le scénario du soft. Oui, celui-ci propose une campagne en coopération, que ce soit avec un ami humain (ou martien, mais là on vous conseille quand même de consulter) ou un bot géré par l’intelligence artificielle. Mais n’allez pas croire que le jeu se contente de vous proposer une suite d’ennemis à dessouder : on a aussi droit à un enrobage scénaristique certes léger mais tout de même intéressant. On écrivait, plus haut, à propos d’une prise de risque, et elle débute ici. On n’incarne pas Blazko le barjot, véritable figure centrale de la licence, mais ses deux filles jumelles, Jess et Soph. Car le papounet, désormais assez vieillissant et surtout concentré sur sa relation avec Anya, va être porté disparu lors d’une mission à Paris. Dès lors, les deux véritables guerrières en formation vont devoir prouver, sur le terrain, qu’elles sont capables de se débrouiller pour retrouver leur paternel, mais aussi botter des culs de nazillons au passage. L’ambiance uchronique fonctionne toujours aussi bien et, si le récit se veut tout de même beaucoup plus épuré que celui de The New Colossus, on a tout de même assez de matière pour s’y attacher. Et ce malgré quelques poussées girl power pas toujours finaudes. Mais ça, c’est l’époque ma pauvre Lucette !

Des héroïnes toutes nouvelles, toutes belles, mais aussi un gameplay qui ose s’aventurer sur un terrain jusqu’ici ignoré par la licence. Wolfenstein : Youngblood ne peut être joué qu’en compagnie de l’autre sœur, qu’elle soit contrôlée par l’IA ou un ami. Du coup, c’est l’ensemble du game design qui est modifié plus ou moins en profondeur, même si l’on retrouve quelques caractéristiques bien connues des fans. De The New Colossus, on retrouve la grosse patate des armes, lesquelles offrent des sensations exemplairement grisantes. Mais aussi une certaine difficulté : les développeurs nous opposent un véritable challenge, du moins pour qui ne se contente pas du mode Facile. Cela se traduit toujours par des ennemis à la résistance parfois surréalistes, dont il faudra surtout apprendre à connaître les points faibles. Parfois, on sort de batailles avec la sensation d’avoir accompli un véritable exploit, c’est tout autant dû à l’apparence impressionnante de certains adversaires, qu’à la dose parfois élevée de difficulté. Ce socle reste, et tout autour on se rend compte que les choses changent.

Arkane Studios en renfort

image test wolfenstein youngblood
Préparez-vous pour des combats furieux.

Les nouveautés apportées par Wolfenstein : Youngblood sont importantes, mais pas toutes poussées à leur paroxysme. Il est indéniable que le jeu réserve de bons gros morceaux épiques, mais on aurait apprécié plus d’instants dédiés à la coopération. Finalement, bien peu de passages nous poussent à penser en duo, mis à part l’ouverture de certaines portes par exemple, et quasiment jamais dans le feu des combats. Oui, c’est plutôt savoureux que de prendre en sandwich certaines grappes d’ennemis, mais on peut aussi s’en tirer en fonçant dans le tas, du moins dans la première moitié du jeu. Le level design pourra tout de même faciliter certaines approches, c’est sans doute ici qu’on sent l’apport d’Arkane Studios, les excellents développeurs des mémorables Dishonored. Mais on aurait apprécié encore plus de verticalité, de possibilités d’arranger des tactiques à distance. Dans les faits, le résultat est plus axé sur l’action, en cohérence totale avec la tonalité de la licence, mais un peu moins avec celle du concept de ce jeu.

Tout au long des huit heures du cheminement (et multipliez ce chiffre par trois pour le 100%), il sera aussi question d’évolution. The New Colossus commençait déjà à poser des bases de FPS à tendance RPG, avec Wolfenstein : Youngblood on passe le cap grâce à des mécaniques clairement assumées. On peut s’écarter de la mission principale, afin de tenter des annexes. Pas toujours hyper bien écrites, elles ont surtout le mérite de nous opposer une multitude d’ennemis, donc d’engranger de l’expérience dans le but de gagner des niveaux. Lesquels offrent non seulement des statistiques plus élevées, mais aussi de nombreuses compétences. Il est aussi possible, et fortement conseillé, de bien faire attention à l’argent trouvé sur le terrain : il vous permettra d’améliorer vos flingues, condition sine qua non pour s’en sortir au mieux sur la fin du soft. Précisons ici que certaines pétoires sont toutes nouvelles dans la licence, comme l’Elektrokraftwerck (à vos souhaits), idéal pour combattre les ennemis robotisés. Parmi les subtilités à surtout ne surtout pas prendre à la légère, on doit aussi signaler le Signe. En gros, un bonus à déclencher en pleine bataille. L’intérêt est, bien entendu, d’opter pour un Signe complémentaire avec celui de votre sœur, histoire par exemple d’être invincible quelques secondes, et de voir sa puissance augmenter.

Côté technique, Wolfenstein : Youngblood se tient bien. Les textures sont fines et précises, même si certaines prennent un peu leur temps pour se charger. La distance d’affichage se révèle bonne, et l’on n’a pas trop remarqué de ralentissements. Par contre, la direction artistique nous a un peu déçu. Le Paris du jeu n’est pas assez dans l’esprit que celui que l’on connait, cela manque de lieux immédiatement identifiables. Aussi, on ne peut que vous conseiller de parcourir le jeu en duo, avec un ami. Car l’intelligence artificielle n’est pas toujours optimale. Parfois, on se prend à y croire, d’autres fois on est témoin d’actes carrément suicidaires, ce qui ne peut qu’handicaper le joueur puisque les vies sont partagées. Pour ce qui est de la partie sonre, les compositions sont signées par Martin Stig Andersen (Limbo) et Tom Salta (PUBG). Si cela manque de thèmes immédiatement mémorables, certains morceaux figurent parmi les plus riches de la licence. Elles contribuent grandement à l’atmosphère du titre, notamment pendant les gunfights. Signalons aussi un gros travail sur les voix originales.

Note : 14/20

Wolfenstein : Youngblood est un opus courageux, qui a l’audace d’appliquer quelques petites subtilité à un socle de gameplay bien installé. Si l’on reste mitigé sur la représentation de Paris, et une intelligence alliée largement insuffisante, le reste est parvenu à nous séduire. Sans pour autant que l’on découvre un grand hit, cette aventure en coopération propose des éléments de RPG plutôt intéressants, un challenge très relevé, et une histoire anecdotique mais tout de même bien écrite. Voilà qui ne fera pas de cet opus celui que l’on préfère, mais le résultat reste plus que correct.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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