[Test] The Forbidden Arts : les bonnes intentions ne suffisent pas

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Stingbot Games
  • Editeur : Stingbot Games
  • Date de sortie : 7 août 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 2/10

Sur le papier, c’était encourageant…

image test the forbidden arts
L’univers visuel fonctionne… mais c’est tout.

Le cas The Forbidden Arts est d’école. Passé par la case de l’accès anticipé, sur Steam, ce jeu indépendant, fruit du studio Stingbot Games (que nous découvrons à cette occasion), fait parler de lui depuis 2018. De quoi se laisser du temps afin de soigner le résultat, notamment grâce aux retours des joueurs. Un petit passage sur la page Steam du jeu, et l’on se rend compte que les participants à cette phase avaient beaucoup à remonter, ce qui n’est jamais bon signe, même si l’on a connu de véritables retournements de situation. Mais il est à noter certains gamers pariaient sur une version finale mal engagée, avec assez d’arguments pour distiller le (gros) doute. Aujourd’hui sorti sur PC, Nintendo Switch et Xbox One (la PlayStation 4 sera servie un peu plus tard), le titre se devait d’atteindre un niveau qualitatif acceptable. Est-ce le cas ?

Sur le papier, The Forbidden Arts déploie de bien belles intentions. Le concept est efficace : mélanger des phases de plateforme en 2D, et de l’exploration dans des environnements 3D. Stingbot Games accompagne ce mariage d’une histoire certes sans grande passion, entouré d’une aura de déjà-vu, mais dont le mérite est de nous pousser au derrière dans le cheminement. On incarne Phénix, un jeune homme apparemment sans grande envergure, un peu fainéant sur les bords. Comme dans tout bon récit de fantasy, il va devoir se surpasser suite à la menace incarnée par un grand vilain destructeur, ici nommé Voltaire, avec un certain écho pour nous autres français. Une particularité va pousser Phénix à prendre conscience de sa destinée : il peut maitriser le pouvoir de la Flamme, l’un des sept Arts interdits, ce qui a évidemment un impact direct sur le gameplay. Signalons ici que le soft est entièrement sous-titré en français. Un bel effort certes, qu’il ne faut pas sous-pesé, mais accompagné d’un revers de la médaille : c’est bourré de contresens, de coquilles, de mots carrément absents etc.

Si l’on suit l’histoire de The Forbidden Arts plutôt bien, mais tout de même un peu par-dessus la jambe, le gameplay du jeu s’avère rapidement problématique. Pourtant, répétons que beaucoup d’éléments apparemment positifs sont réunis. De la plateforme, l’utilisation de pouvoirs, la collecte d’éléments afin de débloquer des passages, tout cela a tendance à émoustiller votre humble serviteur. Seulement, le jeu pâtit d’une impression générale très dans l’à-peu-près. Que ce soit pour les sauts, qui manquent cruellement de précision, ou les combats plombés par la hitbox lunaire des ennemis, on se dit qu’il aurait fallu encore un peu de temps de développement. Bien vite, on s’acoquine du pouvoir de la flamme (puis d’autres, par la suite), lequel devra être régénérè à l’approche d’une source de chaleur. Cela ajoute un peu de sel aux combats certes, mais ceux-ci manquent tellement d’intérêt, de satisfaction voire de récompense pour le joueur, qu’on finit même par faire comme si ces adversaires n’existaient pas. La faute aussi à des patterns illisibles, parfois pas du tout exploitables, faisant par ailleurs grimper une difficulté factice au possible. Voilà l’exemple même de tout ce qu’il ne faut pas faire. Seul bon élément de ce côté, les quelques énigmes proposées par les niveaux s’avèrent bien construites.

Trop de carences de gameplay

image jeu the forbidden arts
Les phases en 3D sont vides.

The Forbidden Arts propose aussi des phases d’exploration en 3D, des environnements qui servent de hub. Ce n’est pas la panacée, on en fait très vite le tour, mais le résultat est au moins jouable, ce qui met du baume au cœur après les terribles phases de plateforme. Dans celles-ci, ou au sein des différents hubs, il faudra collecter des éléments, ici de l’Or, afin de redonner leur apparence initiale aux Tours de l’Esprit. Celles-ci vous proposeront une épreuve de vitesse : il faut atteindre un point précis aussi rapidement que possible. Et si le résultat est suffisant, il est temps de choisir entre une amélioration de la jauge de santé, ou de pouvoir. Nous vous conseillons vivement de commencer par bien augmenter la première citée, tant certains passages vont vous faire hurler de colère. Au-delà de ces tours, précisons que les environnements en 3D manquent clairement de panache, de possibilités, d’animations. On n’y fait finalement pas grand chose, à part enchainer les niveaux. Dommage.

Jusqu’ici, The Forbidden Arts n’est pas une expérience concluante. Le constat est moins amère concernant l’aspect purement visuel. Le titre nous propulse dans des décors jamais réellement originaux (la mine, la montagne, la prairie…), mais l’on se doit de souligner que le résultat est agréable à l’œil. Les textures ne sont pas fines, mais elles construisent un monde coloré et enchanteur. Les jeux de lumière fonctionnent bien, le character design fait très propre, et l’on n’a pas observé de baisse de framerate gênante. Quant aux musiques, composées par Sterling Selover (que nous découvrons à cette occasion, lui aussi), elles ne nous ont pas spécialement marqué, tout comme elles ne dérangent jamais. Cela manque un peu de personnalité, même si l’artiste peut au moins être fier d’avoir su accompagner les environnements avec sérieux.

Note : 05/20

Malheureusement, The Forbidden Arts propose une sauce qui ne se bonifie jamais. On apprécie l’intention, ce qui nous fait écrire que Stingbot Games doit ne pas se décourager, le travail paie toujours. En l’état, le jeu est truffé d’erreurs, comme ces hitbox catastrophiques, ces patterns illisibles donc inexploitables, ces sauts imprécis et un monde assez vide. Cela ne pardonne évidemment pas, et ce même si l’univers visuel de ce soft, certes très générique, reste satisfaisant. Ce n’est pas assez pour convaincre.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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