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[Test] MotoGP 19 : la licence est en progrès

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Milestone
  • Editeur : Milestone
  • Date de sortie : 27 juin 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Une édition bien meilleure que la précédente

image test motogp 19
Une très bonne impression de vitesse.

Dans l’univers des jeux de course de type simulation, il y a les deux grosses cylindrées : Gran Turismo et Forza Motorsport. Mais cette dualité s’est, depuis un petit moment, ouverte à la concurrence, et l’on a vu débarquer des challengers qui, d’année en année, gagnent de la puissance. Codemasters fait partie de ceux-là, mais aussi le studio Milestone, très en vue actuellement après son rachat par THQ Nordic. Plutôt spécialisés dans le domaine des deux roues, les développeurs italiens ont réussit à faire parler d’eux notamment avec un RIDE 3 convaincant. MotoGP 2018, lui, était un peu moins satisfaisant. Mais qu’à cela ne tienne pour MotoGP 19 : nouvelle année, nouvel essai, et cette fois-ci il s’avère mieux transformé.

C’est désormais une (bonne) habitude dans les jeux de course, un mode Carrière est au rendez-vous. Précisons d’emblée que MotoGP 2019 ne cherche pas à nous raconter une histoire (et tant mieux, rappelez-vous de FIFA et NBA 2K), mais à faire vivre une évolution au sein d’un ensemble sous licence. Ce mode pourra être vécu de deux façons : Normale et Professionnelle. La première option vous permet d’entièrement paramétrer les week end, ainsi que les aides au pilotage. En gros, il vous est offert la possibilité d’agir directement sur la difficulté, mais aussi le rythme des courses. L’option Professionnelle, elle, s’adresse aux experts, ceux qui cherchent les sensations les plus fidèles possibles. Là, attention, ce n’est pas pour les petits joueurs, et chaque Grand Prix va vous demander bien de l’implication. Nouveauté : il est possible d’engranger des points de Recherche et Développement, afin de faire progresser la bécane et, en fin de compte, votre écurie. Un petit côté évolutif qui apporte un peu de sel à un résultat certes prudent, mais efficace. Aussi, on vous conseille de commencer tout en bas de l’échelle, en Red Bull Rookies Cup, afin de ressentir l’effort nécessaire atteindre les Moto3, Moto2 et MotoGP.

Bien entendu, gravir les échelons ne sera possible qu’en maitrisant le gameplay. Ici aussi, MotoGP 19 dépasse allégrement son prédécesseur, et ce grâce à plusieurs améliorations. Tout d’abord, appuyons sur ce fait : il s’agit d’une simulation, donc attention à bien maitriser votre vitesse en entrée de virage, sinon vous allez faire connaissance avec le décor. Aussi, et contrairement aux bolides à quatre roues, les motos sont au moins aussi fragiles que vous. Si vous percutez violemment un concurrent, il ne faudra pas vous étonner de partir en gamelle, et voir défiler les précieuses secondes. Ceci n’est que la base, car Milestone pousse beaucoup plus loin. Nous avons remarqué que les deux roues réagissent à votre manière de gérer leur adhérence. Ainsi, les pneus chauffent beaucoup, et avec un impact direct sur le freinage en virage. D’où l’intérêt, d’ailleurs, de passer du temps dans la R&D, afin d’éviter certains comportements trop brutaux. L’effet se fait sentir très vite, ce qui ajoute à la tension des courses, mais aussi à notre impression de meilleure maitrise, au fil des courses.

Gros travail sur l’intelligence artificielle

image gameplay motogp 19
La pluie modifie l’adhérence au sol.

Mais le gros morceau de ce MotoGP 19, c’est sans aucun doute le travail de Milestone sur l’intelligence artificielle. On se souvient des réactions parfois hasardeuses de la précédente version. Aujourd’hui, c’est de l’histoire ancienne. Les développeurs ont mis le paquet, pendant la phase de communication du titre, autour du système ANNA (acronyme de Artificial Neural Network Agent), mais on attendait de réellement voir cet outil au travail. Le résultat est sans appel : on a été parfois assez bluffé par des prises de décisions en totale cohérence avec les événements de la course. Outre qu’on apprécie de voir les adversaires se planter de temps en temps, ce qui apporte de la vie à l’écran, c’est surtout le concept d’apprentissage dynamique qui nous a marqué. Par exemple, si vous réussissez un dépassement par l’intérieur sur un concurrent, mais que celui-ci parvient à vous repasser devant, sachez qu’il vous aura à l’œil. Et retenter une telle manœuvre s’avérera nettement plus compliqué par la suite, puisque le fourbe fermera plus la trajectoire. C’est bien simple, on a parfois l’impression de concourir avec de vrais humains, tant on sent un écho des actions sur le déroulé des Grands Prix. Un très bon point.

Et le contenu alors ? Là aussi, MotoGP 19 fait mieux que l’édition 2018. Parmi les deux retenues que nous émettons, le mode Carrière, une fois la saison terminée, peine à se renouveler. Par contre, on signale deux bonnes nouvelles. La première, c’est l’arrivée des Défis Historiques. Ils sont une soixantaine, divisés en quatre grands groupes : Héros des 500 CM3, L’aube de MotoGP, Grandes rivalités et L’ère moderne. Là encore, un exemple vaut toutes les explications : il est possible de revivre les derniers tours incroyables qui opposaient Jorge Lorenzo à Dani Pedrosa, sur le circuit Jerez, en 2010. Il faudra recréer les exacts conditions du fait réel, lequel est rappelé par le biais d’une vidéo. Voilà qui plaira aux fans de la discipline, sans l’ombre d’un doute, tant la présentation est soignée. Aussi, il est à noter l’arrivée du FIM Enel MotoE. Ce n’est pas une option anodine, il s’agit de deux roues propulsées par un moteur électrique, avec des comportements légèrement différents, notamment à cause d’un poids plus élevé. Voilà le genre d’ajout qui comblera les fans de ce sport mécanique. Notons aussi la présence d’un mode multi, mais uniquement en ligne. C’est notre deuxième retenue : il est dommage de ne pas avoir pensé au local. Pour se faire pardonner, Milestone a enfin ouvert des serveurs dédiés, ce qui fluidifie grandement l’expérience. Et, pour les fondus de performance, signalons le retour du MotoGP eSport Championship. Pour être complet, sachez que les développeurs ont veillé à proposer une personnalisation de l’avatar, avec des éléments sous licence officielle. Et est possible de créer ses propres casques et écussons, puis de les partager avec d’autres joueurs. Une petite friandise qui n’est jamais de refus

Pour terminer, précisons que MotoGP 19 est toujours sous Unreal Engine 4. Le résultat est propre, mais sans grande folie. Cela manque un peu de vie, d’animation autour des circuits, voir de symbole visuel pouvant développer l’identité visuelle des lieux. Par contre, d’un point de vue purement technique, il serait de mauvaise foi que de ne pas souligner la bonne tenue de l’ensemble. C’est fluide en toute circonstance, les textures se révèlent précises, et les conditions climatiques sont plutôt réussies. Même si les averses accouchent d’un revêtement qu’on aurait apprécié plus touché par les flaques, et non un aspect détrempé uniformisé. Enfin, le domaine sonore est une valeur sûre. Les compositions de Ian Livingstone restent bien dans le ton assez classe du titre, et les bruitages des moteurs ont ce caractère qui rapproche le résultat du réel. Sachez, d’ailleurs, qu’il est possible de régler la sortie audio pour un écran, un home cinema, ou un casque.

Note : 15/20

MotoGP 19 est une belle amélioration du précédent opus. Milestone a bien entendu les remontrances des joueurs, et accouche d’un bébé plutôt classe. Si le mode Carrière manque un peu de renouvellement passé la première saison, on apprécie tout de même l’impression de progression, que ce soit grâce au skill mais aussi à la R&D, laquelle est une donnée importante. Surtout, c’est l’intelligence artificielle qui nous a marqué : elle atteint un sacré réalisme, en créant des réactions adverses fichtrement cohérentes. Si l’on ajoute une technique fignolée (malgré une direction artistique un peu quelconque), un mode Défis Historiques conséquent, et des parties en ligne plus fluides qu’auparavant, on obtient un soft que les fans de moto doivent au moins essayer.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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