[Test] Terminator Resistance : pas entièrement mauvais

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Teyon
  • Editeur : Reef Entertainment
  • Date de sortie : 15 novembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici

Terminator : Resistance n’est pas la bouse annoncée

image gameplay terminator resistance
Terminator : Resistance déploie un univers qui plaira aux fans des films.

 

Ah, les adaptations ! Voilà un exercice que l’on adore aborder, reportez-vous à nos récents tests de Monkey King, ou de Ghostbusters Remastered. Annoncé à peine quelques semaines avant sa sortie, Terminator : Resistance a tout du jeu qui vise avant tout à accompagner la sortie d’un film, ici Terminator : Dark Fate. De là à penser que le studio Teyon (ici édité chez Reef Entertainment) jusqu’ici connu pour le catastrophique (mais rigolo, c’est déjà ça) Rambo : The Video Game, a profité d’un appel d’offre surtout motivé par le profit, il n’y a qu’un pas. Et si nous l’avons effectué, ce test va démontrer que l’on était en parti dans le faux…

Terminator : Resistance n’est pas aussi mauvais qu’on le redoutait. C’est déjà une affirmation forte, car nos craintes étaient grandes. Parmi les motifs de satisfaction, le scénario et le traitement de l’univers occupent une place confortable. Sachez, tout d’abord, que le jeu se déroule en 2029, et s’attache à nous conter des événements totalement inédits. Voilà qui est bien courageux, pour une adaptation clairement lancée dans la précipitation. On est propulsé dans le futur (aussi appelé future war) entraperçu au cours des deux premiers films de la série, et l’on y incarne le résistant Jacob Rivers (non, pas un cousin éloigné de Dick). Rescapé miraculeux d’une offensive meurtrière de Skynet, le personnage principal est repéré par un étrange civil qui va le mener jusqu’à un groupe de survivants. C’est ici que notre avatar va retrouver son souffle, et aider ceux qui peuvent l’être. Ceci pendant un temps, car les événements vont s’additionner, et vous pousser à retrouver la Résistance pour un combat crucial, dans des lieux qui vont rappeler beaucoup de bons souvenirs aux fans. Mais chut, c’est une surprise.

C’est certes surprenant, mais on ne pet le nier : on a pris plaisir à suivre le récit de Terminator : Resistance. Et c’est aussi grâce à une volonté de proposer aux joueurs des passages qui l’impliquent. Le soft se présente comme un semi-monde ouvert, avec ce qu’il faut de maps assez larges, qui poussent à l’exploration, et de couloirs plus classiques pour un FPS. Cela provoque notamment des phases de dialogue très basiques, mais jouant un rôle certain dans l’attachement (limité, n’exagérons rien) que l’on éprouve pour certains personnages secondaires. On a même droit à des réponses qui peuvent entrainer des répercussions. Bon, sur ce point on est réservé : on a eu beau tenter d’améliorer ou de détériorer notre relation notamment avec l’infirmière Erin, on a tout de même profité de tous les avantages qu’elle est sensée apporter au cours du cheminement. Cela a donc un impact limité dans l’aventure, mais on s’est tout de même pris au jeu, et c’est agréable.

Des éléments de gameplay problématiques

image test terminator resistance
On croise des personnages secondaires qui pourront engager le dialogue.

Les premières minutes de Terminator : Resistance sont dédiées à l’apprentissage du gameplay. Pour celui-ci, le constat est malheureusement plus sombre, même si tout n’est pas à jeter non plus. On sent bien que Teyon n’a pas eu le temps d’apporter des idées nouvelles : tout a déjà été vu, revu, re-revu ailleurs, et en meilleur état. On dispose d’un couteau, autant utile au corps à corps que pour briser certains éléments du décor, d’armes laser qui rappellent furieusement l’univers de la licence (un bon point, donc), et tutti quanti. C’est ici que l’on doit émettre l’un des plus gros de nos regrets : les sensations de tirs sont aux abonnées absentes. L’avatar semble insensible à la notion de recul, et il faut ajouter à cela des ennemis qui ne marquent pas assez l’impact. Du coup, les gunfights s’avèrent mous du genou. Par contre, on apprécie la décision de ne pas affubler Jacob Rivers d’une régénération automatique : il va falloir compter sur des médikits, à trouver un peu partout. Cela ajoute un tout petit peu de challenge, dans un titre qui se veut plutôt aisé. D’ailleurs, on vous conseille fortement de débuter au moins en mode de difficulté Normal.

Il faut aussi préciser que Terminator : Resistance embarque des éléments de RPG et de crafting. Pour le jeu de rôle, c’est la construction de l’histoire par quêtes (principale et secondaires) et le gain d’expérienc qui font office de justification. Si le premier fonctionne plutôt bien, malgré une évidente répétitivité des missions annexes, le second s’avère plus décevant. Les compétences ne sont pas difficiles à débloquer dans leur entièreté et, surtout, on ne les utilisera que très peu. Du coup, l’XP est surtout utile pour augmenter les dégâts infligés. Pour ce qui est du crafting, Teyon a mal dosé l’apparition des matières premières, si bien que l’inventaire met peu de temps à se remplir plus que de raison. Et l’effet secondaire, c’est d’amoindrir l’importance de l’exploration. Dommage, même si l’on s’est tout de même pris d’envie de tout voir, notamment en déverrouillant des cadenas, ce qui se fait par le biais d’un mini-jeu de crochetage très classique dans son exécution. Enfin, signalons qu’il est possible de crapahuter dans les environnements en essayant de passer inaperçu. On s’accroupit, on joue avec une vision pour le coup très bien rendue, qui nous force à diminuer la cadence et à mettre de côté les armes. Cette discrétion est pourtant mise à mal dès que l’on prend un peu de puissance : il est alors question de défoncer le moindre T-800 en deux salves…

La durée de vie de Terminator : Resistance n’est pas honteuse, il vous faudra une dizaine d’heures pour en faire totalement le tour. Cela aurait même valu nos félicitations il n’y a pas si longtemps, quand les FPS tournaient autour de six heures de contenu. Toujours est-il que la rejouabilité est faible, sauf si vous voulez vous mesurer à un mode de difficulté plus élevé. Par contre, la technique du jeu se révèle d’un autre âge. Plus précisément, le soft n’aurait pas eu à rougir en début de génération précédente, sur PlayStation 3 ou Xbox 360. Là, les textures nous paraissent trop pauvres, et la fluidité est parfois malmenée. Et ce ne sont pas les animations, raides au possible, qui arrangent la donne. Par contre, la direction artistique fait bonne figure, notamment dans les zones intérieures de la seconde partie du jeu. Et les musiques, signées par un trio (Chris Detyna, Leszek Gorniak et Jkub Gawlina), nous ont carrément surpris dans leur propensions à utiliser les notes indissociables de la saga. Et l’on se régale des bruitages, eux aussi tout droit sortis des films. Cela joue un grand rôle dans la crédibilité de cette adaptation.

Note : 12/20

Terminator : Resistance rejoint les rangs de ces jeux moyens qui peuvent tout de même surprendre, voire séduire des joueurs conscients de tout de même devoir avaler certaines couleuvres. Si l’on regrette le raté qu’est la sensation de tir, ou les déséquilibres que sont les éléments de RPG et la discrétion, on est tout de même surpris par la volonté de Teyon : nous proposer une histoire totalement inédite, narrée dans un monde semi-ouvert assez ambitieux pour ce genre de production. Certes, ce ne sera pas le jeu d l’année vous l’aurez compris, mais on a croisé quelques titres bien plus mauvais que celui-ci…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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