Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- PC
- Développeur : DONTNOD
- Editeur : Square Enix
- Date de sortie : 3 décembre 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Life Is Strange 2 se termine dans un tourbillon d’émotions
Plus d’un an après la sortie du premier épisode de Life Is Strange 2, il est temps de vivre la fin du voyage entamé par Sean et Daniel Diaz. Si l’on redoutait un peu le format épisodique, et sa propension à casser le rythme, on se doit tout de même de souligner à quel point la réussite de DONTNOD, ici édité par Square Enix, se révèle totale. Mine de rien, on l’attendait avec entrain, ce dernier segment, et cela ne peut que signifier que la forme a su être maitrisée tout du long. Une vraie réussite qui se devait de se confirmer dans son point final.
L’exercice est difficile, mais nous allons éviter de révéler le moindre élément important de l’intrigue. Si vous désirez retrouver des résumés des épisodes précédents, veuillez vous reporter à nos liens en fin de test. Ainsi, l’on retrouve Sean et Daniel, les deux frères loups dont le périple à travers les Etats-Unis n’est pas dénué de sens. Life Is Strange 2 ne se cache pas, et ce depuis le commencement : si l’univers est effectivement en relation avec le premier opus (par le biais de petits détails, en troisième voire quatrième plan), il est surtout question d’utiliser le contexte fantastique afin de proposer une vision du monde. Celle-ci nous aura séduit par son équilibre : rien n’est tout noir, ni tout blanc. Non, les USA ne sont pas décrits comme un pays fondamentalement raciste, excluant. Mais oui, certains excès minent la cohésion du peuple.
C’est ce constat qui domine, alors que ce cinquième épisode de Life Is Strange 2, intitulé Wolves, se termine. On a bel et bien l’impression d’avoir parcouru non seulement des kilomètres, mais aussi une bonne partie de la société américaine. L’autre volet, très important, n’est autre que l’éducation, par le biais du rapport fraternel. Le fait de nous avoir fait incarner Sean reste certainement l’idée décisive du projet. Le concept du jeu, une aventure qui fait primer la conséquence, donc la force du choix, s’en trouve ainsi sublimé. En effet, il est question de prendre en considération l’expérience que le joueur propose à Daniel, petit garçon qui s’est découvert un pouvoir télékinésique pour le moins puissant. Cet enfant, ce qu’il devient alors que la route se termine là, face à ce grand mur symbolisant la frontière avec le Mexique, est de notre unique responsabilité.
Une expérience qui nous hantera longtemps
C’est assez fascinant que de vérifier à quel point Life Is Strange 2 fonctionne. Oui, il est temps faire face aux répercussions, tout en continuant d’assumer non pas l’avatar, mais nos propres réactions. Voilà une expérience différente que celle proposée par le roleplay, laquelle se fonde sur notre envie d’incarner un personnage pouvant briser notre propre paradigme. Ici, dans le jeu de DONTNOD, c’est la personnalité du gamer qui sert de ressort. Là est la différence, ce qui fait que l’on tisse un lien très solide avec les frères Diaz, et ce malgré une parution éclatée en plusieurs épisodes. On ne vous en dit pas plus, mais sachez que ce bouquet final comporte des moments d’une rare émotion, notamment lors d’adieux avec une personne proche, ou d’une conclusion qui, pour nous, s’est avérée très mélancolique…
Côté gameplay, ce dernier épisode de Life Is Strange 2 s’attache surtout à assurer l’essentiel. On retrouve les balades dans des décors qui ne demandent qu’à être découverts en détails, et la prise en mains reste toujours aussi simple. Pas de nouvelles mécaniques, mais des situations qui utilisent idéalement les rapports entre Sean et Daniel. On a, par exemple, droit à une chasse au trésor, laquelle est simplifiée par la communication d’indices au talkie walkie (froid, chaud, vous voyez le genre). Globalement, on remarque tout de même une priorité donnée à la narration, avec un grand nombre de cinématiques. Oui, ça sent la fin du voyage, et le récit avait beaucoup à préciser avant de tirer sa révérence sur l’une des nombreuses (et parfois fortement différentes en terme de contenu scénaristique) fins.
Techniquement, Life Is Strange 2 s’en tire plutôt bien, et cet ultime épisode ne vient pas à contrepied de ce fait. On a bien quelques légers bugs d’affichage, mais rien de gênant. L’important était l’unité de la direction artistique, et il suffit de jeter un regard en arrière, sur chacun des épisodes, pour se rendre compte à quel point elle est d’un niveau exceptionnelle, à la hauteur de l’écriture. On se souviendra longtemps de cet ultime au revoir à celle que l’on a récemment retrouvé (non, pas de spoiler), et c’est aussi parce qu’on a apprécié le lieu au sein duquel cette séquence poignante se joue. Enfin, il faut souligner le toujours très bon travail de Jonathan Morali à la bande originale, avec cette guitare qui nos hantera longtemps. Et n’oublions surtout pas le sérieux du doublage original, qui ne fait qu’ajouter à la réussite de l’ensemble.
Note : 16/20
Life Is Strange 2 se termine sur un épisode d’une sacrée intensité, qui nous marquera pour longtemps. Le voyage initiatique de Sean et Daniel aura été éprouvant, et ce fut aussi l’occasion de découvrir une Amérique certes hantée par pas mal de démons, mais aussi porteuse d’espoirs. C’est cet équilibre dans la vision du monde, bien porté par une écriture d’une belle clairvoyance, qui fait de ce jeu une expérience que l’on n’oubliera pas de sitôt. Ah, et non : ce n’est pas une poussière que vous aurez peut-être dans l’oeil, alors que le générique de fin débutera.
Retrouvez aussi les test des précédents épisodes : Épisode 1, Épisode 2, Épisode 3 et Épisode 4.