[Test] Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack : pour découvrir la saga

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Gust
  • Editeur : Koei Tecmo Europe
  • Date de sortie : 14 janvier 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack représente bien la licence

image gameplay atelier ayesha
Atelier Ayesha

Si vous suivez régulièrement l’activité de notre webzine, vous savez que nous sommes particulièrement attentifs à la licence Atelier. Celle-ci, débutée en 1997 avec l’épisode Atelier Marie, s’est de suite construit une réputation de RPG japonais populaire chez les amateurs de jeux de niche, du moins auprès des fans du genre. Du coup, l’éditeur Koei Tecmo, et le développeur Gust, se sont donnés comme objectif de livrer une édition par an, marquant ainsi les esprits par un rythme de sortie élevé. Il faut bien dire que le principe de ces softs, s’il accroche le joueur, s’avère on ne peut plus addictif : un mélange de combat au tour par tour, d’exploration pour trouver des ingrédients, d’alchimie et une pincée de Visual novel, le tout enrobé d’une direction artistique toujours charmante. Alors que l’on vient tout juste de vivre une grosse année 2019, avec Atelier Lulua, Atelier Ryza et le spin off Nelke & The Legendary Alchemists, voilà que 2020 commence sur des chapeaux de roue : Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack débarque !

Replaçons un peu ce qu’est Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack. Pour cela, il faut partir au Japon et remonter le temps. Pas trop loin, ne vous inquiétez pas : direction 2012. Alors que les Incas nous prédisaient la fin du monde pour le 21 décembre, Gust ne s’en trouvait pas spécialement chagriné, et l’épisode fondateur de la trilogie Dusk, alors que celle de Garland s’était close un an plus tôt avec le poignant Atelier Meruru, figurait parmi les grosses attentes nipponnes. Intitulé Atelier Ayesha : The Alchemist Of Dusk, cet opus se devait de composer avec des particularités propres à la licence, entre exigence des fans et des moyens éloignés de ceux des titres AAA. Le résultat, sympathique, a surtout marqué pour sa relative facilité. En simplifiant la mécanique de synthèse, la série s’est attirée un nouveau public, s’ajoutant à la base des mordus, et c’est sans doute ce qui a permis que cette franchise perdure jusqu’à aujourd’hui.

Un an plus tard, en 2013, c’était au tour d’Atelier Escha & Logy : Alchemists Of The Dusk Sky de voir le jour. Il s’agit, très clairement, de l’un des meilleurs épisodes de la licence. Outre que l’on peut choisir entre deux personnages, ce qui provoque plusieurs fins à découvrir, c’est surtout le gros effort consenti sur l’organisation des missions qui en fait un véritable tournant. Les quêtes annexes gagnent en importance, et le découpage du temps, avec des objectifs sur quatre mois, fonctionne toujours aussi bien. Puis, en 2014, ce fut au tour d’Atelier Shallie : Alchemists Of The Dusk Sea, afin de conclure la trilogie. Si l’on avait apprécié l’absence de gestion du calendrier, ce qui calmait de suite nos nerfs, et l’alchimie toujours aussi efficace, on ne cachait pas une certaine déception au niveau de la gestion de l’expérience (quasi absente des combats) et du scénario.

Trois jeux connectés par un fil rouge

atelier gameplay atelier escha logy
Atelier Escha & Logy

Le scénario, justement, est l’occasion de se rendre encore compte que la licence peut compter sur des univers intéressants, même si les noeuds dramatiques ont tendance à beaucoup se ressembler. Dans Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack, tout débute avec Ayesha Altugle, dont la soeur Nio est portée disparue. Le coeur de l’intrigue sera de la retrouver, après qu’un alchimiste de renom nous ait donné quelques indices sur la feuille de route à tenir. Beaucoup de rencontres sont au programme et le carnet, qui se complète au fur et à mesure, approfondi bien la personnalité de l’héroïne. On vous conseille de passer du temps à lire les nouvelles entrées, elles sont indispensables si l’on veut se rendre compte que non, Ayesha n’est pas qu’une gamine un peu lourdinge.

Le second opus d’Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack débute quatre ans après les événements précédents. Comme informé plus haut, Atelier Escha & Logy propose, en premier lieu, de choisir parmi deux personnages, l’un féminin et l’autre masculin. Aucun changements fondamentaux dans le cheminement n’est à prévoir, même si évidemment la différence de sexe implique quelques légères modifications de dialogue. Le récit, lui, gagne en profondeur. Il est question d’entrer dans le département R&D du Twilight Land. Repérés par Marion, protagoniste introduit dans Atelier Ayesha, nos deux personnages principaux vont, peu à peu, apprendre les ficelles du métiers. Tous les quatre mois, ils devront rendre des comptes sur leur mission en cours, laquelle sera le plus souvent confiée afin de venir en aide aux habitants, alors que le pays doit composer avec une catastrophe en cours : The Dusk, qui assèche les points d’eau. De nombreux rebondissements viennent compléter la bonne impression laissée par le scénario, lequel nous aura encore séduit tout du long.

Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack, côté récit, se termine sur une fausse note. En effet, Atelier Shallie s’avère décevant dans sa narration, tant le soft semble prendre soin de ne surtout pas clore les thèmes de la trilogie. La malédiction The Dusk ? Elle sera à peine expliquée au détour d’un dialogue, et sans aucun sens du spectacle. Les personnages ? Les principaux font le job, sans non plus éviter quelques moments redondants. Les secondaires manquent globalement de charisme. Tout comme le précédent épisode, on peut choisir entre deux avatars, un casting cette fois-ci purement féminin. La jeune Shalotte déborde d’énergie, et pourra parfois faire sourire à l’occasion de gags toujours très légers. Shalistella, elle, s’avère plus classique pour la licence : une jeune fille qui se voit confier une mission de la plus haute importance, ici sauver son village de la sécheresse. Les intentions sont pourtant bonnes, l’une se voit utilisée pour décrire la vie des habitants dans un monde ravagé par The Dusk, tandis que l’autre est plus à même d’en découvrir les causes. Mais la sauce ne prend pas vraiment. C’et même le cas pour le fan service, pourtant l’une des qualités de la série, ici sous-traité : certains personnages importants des précédents softs sont absents. Signalons ici que les trois jeux sont uniquement sous-titrés en anglais, et que la masse de texte nous pousse à vous conseiller la maitrise de la langue, ou l’usage d’un traducteur.

Pas de révolution, mais des améliorations

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Atelier Shallie

Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack est un très bon moyen de contrer une vilaine rumeur : non, la série ne copie-colle pas son gameplay d’un opus à l’autre. Oui, les fondations restent globalement les mêmes (et encore, on va voir que c’est parfois faux), mais Gust n’est pas du genre paresseux, et ce malgré un rythme de sortie élevé. Atelier Ayesha a carrément bouleversé les habitudes des fans, en introduisant un système d’alchimie largement simplifié par rapport aux précédents. Les associations d’éléments se font plus naturellement, et l’on apprécie la limite imposée par les CP même si la quantité d’objets créés parait un peu trop importante. Globalement, il s’agit d’un opus idéal pour découvrir la licence, impression renforcée par le nouveau système de combat. Celui-ci gagne en intensité, mais aussi en tactique, puisqu’il est désormais possible de contourner les adversaires afin de leur administrer un coup puissant. Voilà qui n’est pas à utiliser à a légère, car l’éloignement des personnages peut impacter les aides d’alliés, qui peuvent ne plus se déclencher. Ajoutons que la gestion du calendrier a, elle aussi, été simplifiée, avec plus de temps accordé à la cueillette. Enfin, accordons une palme au Memory System, qui vous permet d’engranger de l’expérience en vous intéressant à l’univers : discuter, par exemple, vous vaut de l’XP à dépenser dans le journal intime de l’avatar, afin de gagner de nouvelles compétences. Du tout bon.

Atelier Escha & Logy renverse moins la table, mais apporte tout de même quelques changements. Tout d’abord, la panier de cueillette se voit drastiquement diminué par rapport au précédents opus. Ce qui va vous pousser à plus préparer les phases d’exploration. On apprécie aussi les Alchemist Skills, des effets à ajouter à nos recettes. Mais c’est bien l’agencement de l’aventure, sa division en missions et sous-missions, ainsi que le système de gain de bonus par carte, qui fait toute la différence. Cet opus est le plus plaisant à jouer, encore aujourd’hui, et ce n’est pas un hasard. Quant à Atelir Shallie, il réussit bien mieux sa prise en mains que son histoire. Tout d’abord : adieu la gestion du calendrier ! Il s’agit du soft le plus facile de la trilogie (voire même de la licence), on vous conseille d’ailleurs de le débuter de suite en hard, pour du bon challenge. Nous, on apprécie d’avoir le temps de s’organiser, cela donne à l’expérience une personnalité plus reposante. Aussi, le gain d’expérience change drastiquement, et pas pour le meilleur. On n’est décidément pas fan de cette idée saugrenue qu’est le quasi retrait du gain d’XP lors des combats. Cela retire une partie de l’intérêt de ceux-ci, et ce n’est pas la nouvelle jauge de Burst, anecdotique, qui changera ce constat. Globalement, on peut affirmer que ces trois opus proposent un très bon tour d’horizon de la série.

On n’attendait pas d’Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack une révolution en terme de contenu et de technique. Tous les DLC sont bien présents, ce qui ne fait qu’ajouter à la grande durée de vie de cette expérience :comptez au moins une centaine d’heures. Côté option, on ne peut que saluer Gust pour avoir ajouter la course sur les trois épisodes, ce qui accélère grandement le rythme de l’exploration, qui en éprouvait parfois le besoin. Même constat pour la possibilité de donner plus de vitesse à des combats qui avaient tendance à s’éterniser. Ce n’est plus trop le cas, tant mieux. Pour ce qui est de la refonte visuelle, on pourra la résumer à un passage à de la vraie haute définition, ce qui est déjà pas mal. Et cela se remarque particulièrement pour Atelier Ayesha, bien plus beau que sur PlayStation 3. Pareil pour les openings, qui font un bond en avant. Reste qu’il s’agit tout de même d’humbles productions, il ne faut pas en attendre des graphismes de folie. Par contre, la direction artistique, et le character design, se révèlent toujours aussi gracieux. C’est un enchantement pour qui apprécie ce genre de design, même si l’on remarque que ces trois opus ne débutent pas dans des environnements très gais. Enfin, la musique reste toujours cette parfaite accompagnatrice dans ce trip, avec des thèmes qui soulignent bien les sentiments des personnages. Et les doublages japonais répondent présents à l’appel, gage de qualité.

Note : 15/20

Atelier Dusk Trilogy Deluxe Pack est l’occasion idéale pour découvrir cette licence si particulière. Si les fans absolus de la saga pourront lui reprocher de ne pas assez proposer de bonus, on pourra tout de même noter que tous les DLC sont présents. Et la technique assure enfin l’arrivée de la haute définition. Mais c’est bien la qualité de ces opus, plus ouverts au grand public que le précédents, qui nous rend si enthousiastes. Dommage, simplement, que l’expérience ne soit pas accompagnée d’une traduction française, car les softs savent parfois se faire généreux en dialogues.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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