[Test] Atelier Ryza : un bon épisode qui marque une progression

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : GUST
  • Editeur : Koei Tecmo Europe
  • Date de sortie : 1er novembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Atelier Ryza fait bouger la licence dans le bon sens

mage test atelier ryza
La direction artistique d’Atelier Ryza est l’une de ses qualités.

Atelier Ryza : Ever Darkness & The Secret Hideout vient de sortir en Europe, et c’est un double événement. Tout d’abord, cela signe l’activité impressionnante de GUST qui, en un an, vient de nous livrer deux épisodes canoniques de la saga (Atelier Lulua et celui que nous abordons dans ce test), ainsi qu’un spin off (Nelke And The Legendary Alchemists). Surréaliste, et cela démontre à quel point ce studio, ainsi que son éditeur Koei Tecmo, maitrise son sujet sur le bout des doigts. Mais tout de même, quelques mois à peine pour livrer un soft attendu comme un nouveau départ, cela nous paraissait peu. Et pourtant, l’alchimie fonctionne…

L’alchimie fonctionne, mais se voit tout de même victime d’une petite poignée retenues, toutes concentrées sur l’écriture. Atelier Ryza n’est pas une déception de ce côté, cependant son récit s’avère clairement scindé en deux. Et, comme souvent, l’un des segments se révèle moins convaincant que l’autre. Ici, c’est tout le début qui a eu bien du mal à nous charmer. Le scénario nous fait vivre les aventures de Ryza, une adolescente qui ne rêve que d’échapper à son quotidien, limité aux frontières d’une île. Une idéaliste donc, mais surtout elle est accompagnée par d’autres ados. Et c’est là que ça se corse : Lent et Tao distillent une ambiance pas très efficace, pleurnicharde. Cela va durer une quinzaine d’heures, à base de conflits enfantins, avant que les événements, qui nous poussent vers le continent, ne poussent l’histoire à se renouveler et, par la même occasion, à gagner en saveur dramatique.

L’aventure proposée par Atelier Ryza mérite tout de même que l’on se fade cette première partie ennuyante, voire parfois agaçante. C’est à ce prix que l’on découvre un épisode qui, dès son écriture, nous signifie que la licence part vers une nouvelle voie. Terminé l’humour parfois très potache (mais qui avait ses amateurs, comme votre humble serviteur), la tendance est aux sujets plus sérieux, comme le respect de la nature. Cela sortira les fans de leur zone de confort, ce qui n’est jamais un mal. Par contre, on regrette que le récit ne propose pas un antagoniste digne de ce nom. En effet, la motivation du joueur va surtout se trouver du côté du personnage de Ryza, de son évolution, laquelle se veut plus linéaire qu’auparavant. Un fait bien illustré par la présence d’une seule fin, alors que la série nous avait habitué à plusieurs. Par exemple, Atelier Lydie & Suelle en proposait quatre. Pour Atelier Firis, le chiffre monte à dix. Enfin, sachez que les sous-titres ne sot disponibles qu’en anglais. On recommande un niveau de maitrise intermédiaire, le langage n’est pas trop soutenu.

Un gameplay intelligemment modifié

image combat atelier ryza
Les combats sont désormais en semi-temps réel.

Un nouvel arc s’ouvre, un peu plus tragique dans son fond. Mais Atelier Ryza ne s’arrête pas là, et revoit aussi la manière de penser son concept. Rappelons que cette licence, qui a dépassé les vingts épisodes, s’inscrit dans le genre du RPG japonais, et plus particulièrement du côté de l’alchimie. Récupérer des ingrédients, combattre des ennemis, faire évoluer son équipe, concocter des potions ou construire des objets, voilà les bases du programme qui vous attend. Et si les précédents opus restaient assez prudents dans leur volonté de compléter la recette, Ryza et ses amis profitent de véritables évolutions. Réjouissons-nous : c’est une réussite. L’alchimie est plus que jamais plaisante, avec ce système de cheminement de la création. Pour faire simple, une formule se présente sous la forme d’un sphérier composé de cases. Toutes ne sont pas à remplir obligatoirement, mais plus vous les complétez, plus la qualité de l’objet sera élevée. C’est une excellente idée, car elle se veut aussi simple à aborder que complexe dans les possibilité que cela offre. Ajoutons l’item rebuild, qui propose de revenir sur vos oeuvres pour leur faire gagner des niveaux, et l’on obtient une prise en mains très, très efficace.

Atelier Ryza renverse aussi la table au sujet des combats. Et pas avec le dos de la cuillère, puisque le classique tour par tour fait place à un semi-temps réel. Vous l’aurez deviné, il est désormais question de n’incarner qu’un seul personnage pendant ces batailles, que l’on peut sélectionner à la volée, avec une fluidité que l’on ne peut qu’apprécier. Les décisions à prendre (les éternels attaques, skills et objets) sont liées à un ordre, qui pourra se modifier selon vos statistiques. Il faudra faire attention à votre gain en Action Point (ou AP), lesquels se trouvent différentes utilités. La plus importante, c’est le niveau de Tactics du groupe : plus vous détenez des AP, et plus les offensives gagnent en dégâts. Et l’on pourra aussi passer des palliers, tel un super sayan. Cela introduit la notion de choix dans ces joutes, car le joueur devra constamment se demander s’il vaut mieux capitaliser les AP, ou les utiliser au plus vite. Ainsi, le soft gagne en tactique, mais aussi en impact, en vitesse, et c’est une excellente chose.

La durée de vie d’Atelier Ryza se veut un peu plus courte que certains autres épisodes, il nous a fallu une trentaine d’heures pour le boucler, mais sans le rincer entièrement. Si vous voulez tout voir, comptez sur une cinquantaine d’heures. Les quêtes annexes sont nombreuses, mais pas très intéressantes. Par contre, l’exploration reste plaisante, dans un monde qui n’est pas ouvert mais divisé en zones de taille acceptable. Quant à la difficulté, elle se veut abordable mais pas sous-pesée. Différents modes sont à disposition, et l’on conseille de débuter tout de suite en normal, qui propose un challenge parfaitement dosé. Côté technique, on ne va pas passer par quatre chemins : il s’agit du plus beau jeu de la licence, et d’assez loin. Les textures sont précises, c’est fluide, on a un peu de crénelage mais cela reste du domaine de l’acceptable. Surtout, la direction artistique est un véritable enchantement. L’univers se révèle agréablement coloré, et les décors charment au premier coup d’oeil, tout comme le character design. Pour terminer, encore une bonne nouvelle : les compositions, signées Hayato Asano et Kazuki Yanagawa, jouent un rôle essentiel dans l’ambiance dégagée par l’histoire. Les thèmes, qu’ils soient attachés à des personnages ou des situations, transportent des notes bucoliques ou dramatiques avec un talent certain. Enfin, les voix sont disponibles en japonais, et ça c’est encore bonnard.

Note : 15/20

Atelier Ryza : Ever Darkness & The Secret Hideout est une très bonne surprise, tant on s’attendait à un opus un peu sacrifié sur l’autel de la rapidité de production. Si l’histoire n’est pas toujours des plus convaincantes, surtout dans une première partie parfois gonflante, le récit évolue par la suite, et ce nouvel arc prend de l’ampleur. Surtout, le gameplay a été drastiquement amélioré, avec quelques évolutions bien senties, comme la méthodologie des recettes, ou l’impact des combats. GUST est, décidément, un studio qui nous intime le respect…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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