[Test] Metro Redux : la Switch accueille deux grands jeux

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
  • Développeur : 4A Games
  • Editeur : Deep Silver
  • Date de sortie : 28 février 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Metro Redux nous étonne positivement sur Nintendo Switch

image test metro redux
Metro Redux vous plonge dans un univers sombre.

Paru en 2010, Metro 2033 représente l’un des plus grands moments que la précédente génération de consoles ait pu concocter. Autour de cette sortie, beaucoup d’éléments qui ne pouvaient que séduire les joueurs les plus attentifs : une licence prise au sérieux et peu connue jusqu’alors (en dehors d’un cercle initié à la science fiction, certes) et un studio, 4A Games, qu’on ne connaissait pas mais que certains surveillaient de par la participation de certains membres au moteur de l’impressionnant S.T.A.L.K.E.R. Près de dix ans plus tard, et deux suites elles aussi couronnées de succès, voilà que la série débarque sur Nintendo Switch. Et le résultat est plus probant qu’espéré.

Il est nécessaire de tout d’abord rappeler le contenu de Metro Redux. Les possesseurs de Nintendo Switch vont pouvoir découvrir Metro 2033 et Metro: Last Light, accompagnés de tous leurs DLC. Un nouveau mode, Spartiate, est au rendez-vous, il dirige l’expérience vers un rendu plus action que survival. Le résultat pourra intéresser les joueurs qui désirent un peu moins se prendre la tête mais, de notre point de vue, on y perd pas mal en sensations, en effroi. Vous imaginez que la cartouche, pour la version physique, ne pouvait qu’être bien remplie, et elle l’est : 16 GO, ce n’est pas rien. L’expérience s’avère donc très comparable à celle déjà sortie sur PlayStation 4 et Xbox One, et c’est une véritable prouesse à nos yeux car, si ces deux titres s’inscrivent dans une philosophie de jeu linéaire, ils embarquent tout de même une substantifique moelle bien costaude. Quant à la technique, elle est bien plus agréable que ce qu’on pouvait redouter. Oui, on a bien un 30 fps constant, et les habitués du 60 fps pourront le regretter. Mais il fallait prendre une telle décision afin d’obtenir une fluidité sans anicroche, et une résolution qu’on n’espérait pas aussi impressionnante pour de la Switch : on tourne, au pire, sur du 720p, avec quelques pointes bien plus hautes. S’en dégage un confort visuel très agréable, bravo 4A Games.

Metro Redux ne touche pas à un cheveu de l’histoire, de l’ambiance, du cheminement des deux jeux embarqués. Du coup, on retrouve cet univers post-apocalyptique et dystopique, dans une Moscou désormais déclarée ville morte. Enfin, pas tout à fait car, pendant que deux factions (les communistes et les nazis, pour simplifier ces camps) se combattent dans une guerre sans merci, quelques milliers de survivants se sont réfugiés dans le métro moscovite. C’est dans cette atmosphère bien sombre, qui trouve d’ailleurs un écho dans la sous-exposition lumineuse des jeux, que le joueur incarne Artyom, un orphelin plutôt doué pour ce qui est de se débarrasser des mutants nés des retombées nucléaires. Son destin se poursuivra donc dans Metro: Last Light (mais aussi le troisième opus, le très bon Metro Exodus, qui n’est pas inclus dans cette compilation pour des raisons techniques évidentes), et l’on prend énormément de plaisir à observer son évolution, assez fine pour être mise en avant. On sent bien que, derrière ces softs, se cache une oeuvre littéraire puissante, écrite par Dmitri Gloukhovski, ce qui ne peut qu’apporter du relief à ces adaptations. Comme quoi, le poste de scénariste est d’une importance capitale.

Deux FPS au gameplay très fin

image gameplay metro redux
Attention à ne pas vous aborder les environnements sans les observer.

Que les amateurs de FPS soient prévenus : vous ne pourrez pas aborder Metro Redux comme vous le feriez avec un Doom. Bien entendu, l’histoire bien plus développée en est l’une des raisons, mais c’est bien le gameplay qui fait toute la différence. Ici, il va falloir d’abord penser survie (sauf si vous jouez en mode Spartiate), car tout est fait pour que vous ne puissiez pas trop rentrer dans le lard de vos opposants affamés. La rareté des munitions, encore plus appuyée dans Metro: Last Light, fait évidemment partie des fines ficelles utilisées par 4A Games. Les tunnels de ce métro moscovite vous réservent bien des rencontres flippantes, donc il est nécessaire d’avancer prudemment, de bien observer les environnements avant de s’y lancer. Une précaution rendue difficile par les ténèbres parfois très épaisses, surtout dans le premier opus. Si l’on vous conseille d’avancer à petite allure (sauf dans les cas de gunfights avec des humains, là c’est plus permissif), c’est aussi afin de mieux comprendre les patterns des ennemis. Si ceux-ci ne sont pas bien malins, ils peuvent compter sur des réactions surprenantes, territoriales, qu’il est nécessaire de décrypter et d’adapter au level design. Prenez donc du temps dans le but de vous organiser une retraite en cas de débordement, car ces vilains vous lâcheront la grappe si vous vous éloignez trop.

Compter ses munitions, observer, jouer avec les réactions ennemis, et 4A Games s’est mis en quatre pour bien soigner les sensations de tir. Cela fait partie des raisons pour lesquelles Metro Redux est, à nos yeux, une réussite : on sent les armes, leur puissance, leur recul. Parmi les autres plaisirs, se prendre au jeu de la survie tient une bonne position. Oui, il faudra faire attention à bien recharger la dynamo, ce système apte à nous assurer assez d’énergie afin d’utiliser l’indispensable torche. Il sera aussi nécessaire de bien faire attention à l’utilisation du masque à gaz, même si l’on regrette une importance moindre de celui-ci dans un Metro: Last Light plus aéré. Cela ne signifie nullement que la suite serait moins forte que Metro 2033 : elle peut compter sur de véritables progrès, notamment en terme d’intelligence artificielle et de rythme. On aura aussi droit à des rencontres amicales, avec pas mal de dialogues intéressants. Sans oublier les nombreuses pages du journal d’Artyom, et quelques secrets à dénicher, parfois bien planqués.

Côté ergonomie, Metro Redux ne s’en tire pas trop mal, même si l’on fait face au fameux dilemme qui tiraille de nombreux jeux Nintendo Switch, en particulier les FPS : « le pad, ou les Joy-Con ? ». En mode nomade, le confort visuel est optimal, mais la jouabilité aux JC ne nous paraît pas adaptée, à cause de la petite taille des boutons et des sticks. Par contre, en docké on perd un peu d’un strict point de vue technique, avec des textures qui se révèlent plus grossières. Cependant, on préférera la prise en mains à la manette, bien plus cohérente avec le genre. C’est ici que l’expérience devient plus incertaine, mais chaque type de gamer pourra opter pour la configuration qui le séduit au mieux.

Note : 15/20

Metro Redux est l’occasion inespérée, pour les possesseurs de la seule Nintendo Switch, de découvrir une licence certes pas simple d’accès mais attachante à bien des égards. Metro 2033 et Metro: Last Light font partie des jeux les plus marquants de la précédente génération de consoles et ce n’est pas pour rien : ce sont des FPS solides dans leur gameplay, conséquents en terme de durée de vie, et habités par un scénario d’une grande richesse. Passionnante d’un bout à l’autre, cette compilation ne pourra par contre rien contre l’ergonomie de la Nintendo Switch, décidément pas très adaptée aux softs à la première personne. Il vous faudra donc choisir entre le nomade et le docké, en sachant que les deux configurations ont autant de points forts que de point plus discutables. À vous de vous y adapter et, si c’est le cas, ce sont de longues et délicieuses heures (au moins cinquante, pour les complétistes) qui vous attendent.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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