article coup de coeur

[Test] Doom : le jeu qui a définitivement lancé le FPS

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : id Software
  • Editeur : Bethesda
  • Date de sortie : 26 juillet 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Un chef-d’œuvre intemporel

image test doom
C’est parti pour faire des gros dégâts.

Alors que Bethesda vient d’annoncer le report de DOOM Eternal, l’éditeur a lancé les trois premiers titres de cette licence plus que culte sur PlayStation 4, Nintendo Switch et Xbox One (les deux premiers jeux ont droit à une sortie sur Android et iOS). Et ce sont ces versions que nous testons, un à un. Il est donc évident que nous avons longuement hésité avant de prendre un angle : serait-il uniquement basé sur la puissance du soft d’origine, ou allait-il s’attarder sur le strict portage ? Les deux mon capitaine, nous allons revenir sur ce qui fait la légende de Doom premier du nom, mais aussi tenir compte des quelques très légers regrets que nous émettons.

Ah, Doom ! Décembre 1993, on se préparait à fêter Noël, et des démons débarquaient de partout sur nos PC. On ne peut pas écrire que personne n’était prévenu : après le succès de Wolfenstein 3D, les fondus de jeux vidéo, à l’époque, trépignaient en attendant le nouveau titre des génies d’id Software. Rappelons, tout de même, que le jeu a d’abord été distribué d’une manière peu conventionnelle, en shareware. Il fallait donc le télécharger (eh oui, déjà à l’époque, l’époque actuelle n’a rien inventé), y jouer quelques temps le plus gratuitement du monde, puis l’acheter une fois que l’accès au contenu se bloquait. Ce fut un raz-de-marée. Des millions et des millions de gamers se sont lancés à l’assaut des démons, ce qui provoqua d’ailleurs les premiers débats à propos de la violence dans les jeux vidéo. Discuté, adoré, Doom a surtout marqué la culture d’une empreinte solide puisque, encore aujourd’hui, il donne lieu à des références, voire des adaptations (on vous parlera bientôt du très, très mauvais Doom Annihilation). Preuve de ses qualités ? Oh que oui.

Rejouer à Doom aujourd’hui, c’est une expérience rétrogaming fascinante. Surtout si, comme nous, vous vous êtes tout d’abord replongés dans l’excellent solo du DOOM de 2016. Pourquoi ? Parce qu’on trouve déjà absolument tout le squelette de ce que doit être une itération de cette licence. Rappelons qu’on fait face à un FPS, donc à une vue subjective. Le trip rétrogaming commence dès les premières secondes, avec l’affichage de l’interface. Et c’est à partir de cet instant qu’on est irrémédiablement séduit. On pourrait se demander si la nostalgie n’est pas l’unique responsable de ce feeling saisissant. C’est sans doute un peu le cas, mais il serait erroné de simplifier le ressenti à ce point. On apprécie la simplicité de cet affichage : on comprend de suite ce que sont tous les indicateurs renseignés : munitions, énergie, bouclier, nombre d’armes embarquées. Seule petite folie, la tête de notre avatar, le Space Marine, qui tire de plus en plus la tronche au fil de ses blessures.

Une leçon de level design

image gameplay doom
Le jeu vous propulse en Enfer…

Le Doom de 1993 est une leçon globale. Plus de vingt-cinq ans après sa sortie, les sensations restent grisantes à souhait. Les déplacements, s’ils ne profitent pas encore d’un saut, ni d’un axe vertical pour la caméra, s’avèrent toujours aussi incisifs. Oui, le Space Marine donne l’impression de marcher à la vitesse d’un guépard en pleine course, encore plus quand il cavale, mais on n’est pas là pour parler physique. On est ici dans le but de défourailler du démon belliqueux. D’ailleurs, le feeling des armes est, là encore, l’exemple d’une réussite qui se prolonge jusqu’à nos jours. Les pétoires sont au nombre de sept, et elles sont distribuées plus finement qu’on pourrait le penser. Cela participe d’une impression d’évolution du personnage qui, s’il commence avec un simple flingue et un poing américain, finira par envoyer du lourd avec l’énorme BG 9000, ou encore l’increvable tronçonneuse. Tout ça pour buter du monstre dont, il faut bien l’écrire, l’intelligence artificielle est désormais plus que désuète. Ces ennemis ont tout de même du panache (et de l’oreille : si vous êtes silencieux, vous passerez parfois inaperçus), surtout ces fichus Cacodémons. Rappelons qu’en l’absence de l’axe vertical de la caméra, vous devez vous contenter de viser dans la direction de l’adversaire, et le tir le touchera. C’est un peu étonnant au début mais croyez-nous : non seulement on s’y fait, mais en plus on ne se pose même plus la question tant cela fonctionne bien.

Les sensations restent idéales, mais c’est surement le level design de ce Doom qui nous a le plus sidéré. Déjà à l’époque, on sentait bien que ces lieux nous sortaient de tout ce qu’on avait vu jusqu’alors. Et cette construction des niveaux est encore aujourd’hui assez ahurissante. Cela regorge de passages secrets (bon courage pour tous les trouver sans soluce), de chemins tortueux, de portes à débloquer grâce à des cartes d’accès, le tout sans oublier l’utilisation de la verticalité. En fin de niveau, vous avez droit à un tableau récapitulatif : le nombre de secrets découverts, mais aussi d’objets ramassés. Si vous voulez tout pousser à 100%, il va falloir vous retrousser les manches, ce n’est pas simple. En parlant de challenge, les cinq modes de difficulté ont fait le voyage. Si vous débutez, on vous conseille réellement le plus simple (I’m too young to die). Ne faites pas les fous, Nightmare est vraiment chaud, très chaud. Et ce même avec l’aide d’un ami. Car oui, on peut jouer en coopération, notamment en local.

Côté contenu de ce Doom, Bethesda a livré un tout petit peu plus que le strict minimum. Les trois chapitres sont présents : Knee-deep in the dead, The shores of hell et Inferno. Chacun se terminant par un boss, bien évidemment. Cette édition contient aussi Thy flesh consumed, arrivé tout droit d’Ultimate Doom. On aurait apprécié quelques bonus, comme un musée, mais il n’en est rien. Côté technique, la base artistique reste charismatique au possible. Cela reste un jeu de 1993, avec tout ce qu’il faut de textures répétitives, mais l’ambiance qui se dégage de ces couloirs et autres phases en extérieurs demeurent saisissantes, surtout en Enfer. Le character design n’est pas en reste, on a l’impression d’un cauchemar éveillé. Par contre, cette édition n’est pas parfaite du côté du rendu visuel. Les noirs sont trop profonds, cela se remarque notamment dans l’un des premiers niveaux, quand une pièce est soudainement plongée dans l’obscurité. La pénombre originelle n’était pas totale, comme ici. Et la musique, si elle s’avère sacrément efficace aujourd’hui encore (en même temps, s’inspirer de Metallica et Slayer, c’est faire preuve de bon goût), est étrangement sous-rythmée.

Note : 16/20

Si l’on ne devait que noter le Doom originel, on lui accorderait trois points de plus. Ce jeu n’est pas devenu culte par hasard, il accumule les forces et écarte presque toute faiblesse. Le gameplay va vous étonner, tant il reste très fun, bien aidé par une prise en mains rapide et efficace. Le level design demeure une véritable leçon, pas étonnant que la scène du speedrun s’en soit emparée. Si vous découvrez ce hit à cette occasion, sachez que vous avez aussi droit au chapitre Thy Flesh Consumed, issu d’Ultimate Doom. Par contre, aucun autre bonus à l’horizon, pas même un musée. Aussi, la colorimétrie de cette version n’est pas toujours optimale. Dommage, mais cela ne remet pas en cause l’évidence : Doom est un chef-d’oeuvre intemporel.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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