Caractéristiques
-
Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : JoyMasher
- Editeur : Digerati
- Date de sortie : 25 mars 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
-
Existe aussi sur :
Odallus est une vraie déclaration d’amour aux jeux rétro
Sorti début 2019 sur Nintendo Switch (et en 2015 sur PC), Odallus : The Dark Call est enfin sorti sur PlayStation 4. Oui, « enfin », car le jeu se trimballe une très bonne réputation. Les retours évoquent un platformer très action rétro dans l’esprit, et les références parleront de suite aux gamers qui ont connu l’âge béni des 8/16 bits : Demon’s Crest, Ghost’n Goblins et Castlevania. Boom, bim, paf, trois uppercuts qui nous rappellent à quel point on commence à prendre de l’âge, mais aussi des souvenirs extraordinaires. Le jeu des brésiliens de JoyMasher (dont on a récemment testé le sympathique Oniken), toujours édités par Digerati, se devait donc d’assurer un certain niveau de qualité, afin d’au moins mériter une telle comparaison…
Tout comme Oniken, Odallus : The Dark Call s’appuie sur une histoire minimaliste, mais un univers assez bien développé pour qu’il nous motive tout du long. L’aventure se déroule dans un monde médiéval hyper sombre, hanté par des monstres qui sèment le chaos partout où ils passent. L’avatar, nommé Haggis, appartient à une guilde dont la particularité est de chasser ces entités maléfiques assoiffées de sang. Alors qu’il rentre de mission, notre valeureux personnage découvre avec effroi que son village a été sauvagement attaqué. Ce sera d’ailleurs l’occasion de se lancer dans le premier niveau, qui se déroule dans les décombres brûlantes de l’endroit. Tout n’est plus que ruines, le chemin est jonché de cadavres. Mais ce n’est pas tout : votre fils a été enlevé, dans le but de se servir de plat de choix dans un sacrifice. Bien entendu, vous attrapez votre épée, et c’est parti pour une quête longue et difficile.
Odallus : The Dark Call est un jeu de plateforme, avec ce qu’il faut de sauts et d’embûches. C’est aussi soft d’action, puisque votre avatar utilise une épée pour attaquer. On retrouve tous les codes du genre : les armes secondaires (plus ou moins efficaces), le saut, la maniabilité savamment dosée entre raideur et précision. Clairement, JoyMasher parvient à provoquer des sensations qui rappelleront bien des souvenirs aux gamers trentenaires. Les premières minutes pourront, d’ailleurs, se faire un peu abruptes. Il faut reprendre quelques réflexes, et surtout faire très attention aux patterns des ennemis. Cela est facilité par la simplicité de la prise en mains : comme peu d’actions sont à retenir (on vous les a toutes énumérées), on se plonge de suite dans le grand bain.
Une superbe direction artistique
Et ce grand bain est difficile, deux modes vous attendent : Normal et Veteran. Odallus : The Dark Call va vous faire combattre un excellent bestiaire. Il s’agit, de notre point de vue, de la plus grande qualité du soft, tant il est riche en adversaires bien différenciés. Leurs routines sont parfaitement lisibles et, s’il est à peu près certain que vous vous ferez dégommer lors d’une première rencontre, le skill fera son office par la suite. Et c’est pareil pour les boss, qui représentent tous un bon challenge, peut-être un poil trop corsé sur les derniers des huit niveaux. Tuer des démons n’est pas que cool, c’est aussi utile afin de récupérer des orbes. Celles-ci pourront être dépensées chez un étrange marchand, lequel augmentera ses prix au fur et à mesure que vous lui achetez un objet. Par exemple, ce morceau de viande qui redonne de l’énergie est, au début, bien abordable. Son tarif doublera, triplera, et ainsi de suite. Cela vous forcera à bien réfléchir, à ne pas ouvrir le porte-monnaie n’importe quand.
Odallus : The Dark Call se divise en plusieurs niveaux, il ne peut donc pas être qualifié de Metroidvania. Cependant, vous allez vite vous rendre compte que l’exploration joue un rôle très important. Vous débuterez votre quête avec peu de ressources : un sac rikiki, pas d’orbes, peu d’armes secondaires. Tout ceci sera emmené à évoluer, tout comme votre arme et votre armure, grâce à vos trouvailles au sein des level. Poussez cette caisse afin d’atteindre un coffre en hauteur, par exemple. Aussi, il est bel et bien question de backtracking, de revenir vers des environnements précédemment traversés afin de s’y ouvrir des chemins grâce à vos objets découverts. On a donc droit à une World Map (qui rappelle furieusement celle de Super Castlevania 4), sur laquelle il est possible de vérifier le nombre de secrets découverts. Ceux-ci sont évidemment importants pour la durée de vie, laquelle se situe au-delà de la dizaine d’heures si vous désirez tout voir.
Techniquement, Odallus : The Dark Call est le témoignage de l’amour indéniable de JoyMasher pour les productions 8/16 bits. On s’est vu retourner à l’âge du Seven Up et des Z’animos. On est dans du pixel de toute beauté, qui dessine un monde très dark fantasy. Les environnements s’avèrent certes un peu classiques, mais ils vont justement exactement là où il faut pour créer la nostalgie. Autre grosse satisfaction, le character design est une sacrée réussite. Que ce soit notre avatar ou les ennemis, et tout particulièrement les boss, tous ont cette personnalité qui fait la différence entre un titre opportunément rétro et un autre, comme celui que nous abordons ici, dont la passion transpire par tous les pores. Par contre, on ne valide pas le filtre qui recréé le visuel d’une télévision cathodique. Heureusement, il est désactivable. Notons aussi des musiques bien dans le ton.
Note : 16/20
Si l’on devait citer quelques jeux qui rendent un vibrant et sincère hommage aux jeux vidéo d’antan, Odallus : The Dark Call serait de ceux-là. Nécessairement très classique dans l’ensemble de ses mécaniques, le titre nous donne exactement ce qu’on vient chercher : une maniabilité précise, un challenge exigeant, une bonne durée de vie et un univers soigné. Certes, il manque peut-être une feature courageuse, mais on peut aussi rétorquer que cela aurait pu déséquilibrer le résultat. JoyMasher est, décidément, un studio à suivre de près…