[Test] Black Future ’88 : un Roguelite très exigeant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • PC
  • Développeur : SuperScarySnakes
  • Editeur : Good Shepherd Entertainment
  • Date de sortie : 21 novembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Black Future ’88, du néo-rétro qui va vous faire rager

image test black future 88
Black Future ’88 n’est pas une expérience de tout repos.

Black Future ’88 est l’exemple même de ces parutions qui auraient mérité un meilleur coup de projecteur. Sorti en plein rush des sorties de fin d’année, alors que Star Wars : Fallen Order et Death Stranding étaient sur toutes les lèvres, le jeu développé par SuperScarySnakes (et édité chez Good Shepherd Entertainment) est du genre à se laisser tenter. Eh oui, en tant qu’enfant des années 1980, de son cinéma et de ses jeux vidéo, le pitch tout autant que l’ambiance visuelle nous ont immédiatement accroché, et ce dès les premiers trailers. Alors enfilez votre casque, allumez la Nintendo Switch (en nomade, nous vous le recommandons), et c’est parti mon kiki !

Oui, Black Future ’88 s’engouffre allègrement dans la vague néo-rétro qui ne cesse de cultiver une sorte de nostalgie des années 1980. C’est un ressort devenu assez courant dans le milieu du jeu vidéo indépendant, mais il ne nous dérange guère quand il est accompagné de véritables idées, même si celles-ci ne sont pas toujours pertinentes. Voilà qui s’applique au je de SuperScarySnakes, lequel nous plonge de suite dans un passé dystopique du plus bel effet. En 1988, un taré nommé Duncan a déclenché l’arme atomique, ce qui a eu pour effet de vider drastiquement la Terre de ses habitants. Les quelques survivants ne sont pas chanceux pour autant : le climat s’en est trouvé modifié (sortez Greta !), et la pluie obstrue l’astre solaire. C’est dans cette ambiance de fin du monde que vous allez incarner le dernier espoir, celui qui sera capable de gravir les cinq étages de la tour afin de botter le cul de l’ignoble vilain. Mais il va falloir aller vite, car votre vie est comme le monde : elle touche à sa fin. Il ne vous reste plus que dix-huit petites, toutes petites minutes. Tout cela est conté par le biais d’une cinématique (sous-titrée en français, tout comme les menus), laquelle se trouve être la seule trace d’une véritable narration.

Black Future ’88 est un mélange des genres comme seul le milieu indépendant peut en concevoir. On peut parler de Run and gun 2D, de plateforme et de Roguelite. Avant de vous lancer à l’assaut de la tour, il va falloir opter pour un avatar. Sachez que vous pourrez en débloquer cinq, et tous se diffèrent par le biais de statistiques différentes et d’armes de départ qui changent la donne. Ensuite, vous voilà parti pour un massacre de robots en bonne et due forme, soit avec un tir guidé, soit en jouant le précision par le biais du stick droit. Cette dernière possibilité ajoutant, donc, une petite saveur de Twin stick shooter. Le but sera non seulement de survivre, ce qui ne sera pas une mince affaire, mais aussi de vider chaque arène de ses belligérants. Lesquelles, bien entendu, sont générées de manière procédurale, histoire de renouveler sans cesse l’impression de découverte. Du moins dans un temps, car on a tout de même remarqué que quelques segments de niveau ont tendance à revenir assez souvent, notamment dans le deuxième étage.

Des mécaniques venues de plusieurs genres

image gameplay black future 88
Les effets de lumière sont parfois trop encombrants.

Si l’on devait résumer l’expérience Black Future ’88 en une seule expression, ce serait : « aaaaaaaarrghhh ! ». Car oui, le jeu est fichtrement difficile. Pas au début bien sûr, le soft vous laisse à peu près prendre vos aises, avec des segments idéaux pour bien digérer quelques subtilités, comme ce dash aussi utile pour éviter les tirs que pour atteindre des endroits autrement inaccessibles. Ou encore l’incontournable double saut. Mais sachez que le challenge va très vite devenir assez dingue, notamment lors d’un dernier étage surhumain. SuperScarySnakes en est bien conscient, et propose un mode de difficulté plus doux, dont les effets bénéfiques se jaugent surtout contre les très bons (mais trop peu nombreux) boss : leurs routines deviennent bien plus lisibles. On pourra aussi ralentir le temps, et c’est idéal afin de naviguer moins dangereusement entre les tirs ennemis. Globalement, on a trouvé l’ensemble trop ardu. Surtout que cette limite de temps, de dix-huit minutes, pousse à la prise de risque parfois inconsidérée, mais pratiquement tout le temps contre-productive.

Heureusement, Black Future ’88 propose des mécaniques issue du Roguelite : chaque run pourra faire en sorte que l’avatar progresse un chouïa, tout comme les réflexes du joueur. On gagne de l’expérience à chaque fin de run, et les montées de niveau sont synonymes de nouvelles armes débloquées. De plus en plus puissantes, comme il se doit, et à retrouver lors de vos pérégrination sur le champ de bataille. Par contre, seules deux peuvent être cumulées, ce qui force au choix cornélien. Aussi, on a droit à un système de bonus et de malédictions, tout cela ne faisant qu’ajouter à la difficulté ambiante. En effet, nous n’avons que rarement croisé un bonus sans que celui-ci ne contienne un effet secondaire handicapant. Le compte à rebours, lui, accélère la fonte vos espoirs, et vous vous retrouvez vite à devoir penser avant tout à ces secondes qui s’égrainent, forçant une marche en avant parfois non-désirée, mais salvatrice pour le rythme du jeu. Les développeurs sont tellement en maitrise de cela qu’ils ont même pensé à des armes qui, en guise de munitions, utilisent… du temps. Quelle cruauté !

Black Future ’88 ne propose pas une durée de vie de seulement dix-huit minutes, vous l’aurez deviné. Il vous faudra plus de temps afin de débloquer tous les personnages, toutes les armes. Aussi, sachez que tuer Duncan n’est pas une finalité en soi, puisque cela ne fait qu’ouvrir la porte d’une autre partie, avec des ennemis plus coriaces. On a aussi droit à un défi quotidien, avec scoring (uniquement pour ce mode) et un classement mondial. Et si vous avez un ami chez vous, il est possible de l’embarquer dans une partie qui, on vous aura prévenu, fait encore monter la difficulté en flèche. Côté technique, on est partagé entre l’enthousiasmante direction artistique, et des effets parfois trop encombrants à l’écran. On a eu aussi droit à quelques bugs de collision, par contre la fluidité reste globalement assez stable. C’est donc dans le style que le jeu est visuellement très agréable à regarder, même s’il n’est pas très original en ce moment. C’est bourré de néons, on aime beaucoup le travail sur la colorimétrie et les nuances, tout cela forme un pixel-art bien plaisant. Ajoutons l’excellente bande originale signée Tremor Lowe, qui ne fait qu’ajouter à a sensation néo-rétro, et le sound design explosif, et vous aurez compris pourquoi on vous conseille d’y jouer au casque.

Note : 14/20

Black Future ’88 est typique de ces jeux indépendants qui peuvent devenir addictifs, et ce même si le résultat n’est pas dénué de défauts. Préparez-vous à une difficulté parfois ahurissante, et quelques petits bugs pourront parfois ternir le tableau. Mais si, tout comme nous, vous accrochez aux mécaniques issus de différents genres, en particulier en Run and gun et le Roguelite, alors vous vous laisserez tenter par des runs de manière quotidienne. Enfin, l’ambiance, qu’elle soit visuelle ou sonore, figure parmi les belles réussites de ce titre.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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