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[Test] SnowRunner : l’épreuve de force

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Focus Home Interactive
  • Editeur : Saber Interactive
  • Date de sortie : 28 avril 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

SnowRunner, le convoi de la peur

image gameplay snowrunner
SnowRunner vous fera frémir à chaque flaque d’eau.

Voilà quelques années, en 2017 plus exactement, Focus et Saber Interactive ont retourné le monde du jeu automobile. Jusqu’ici, le genre s’étalait sur deux mouvements : la simulation et l’arcade. Le premier cherche à recréer les sensations de conduite réelle, le second s’appuie avant tout sur le fun. Mais ces deux sous-genres ont un point commun : la course. Un départ, une arrivée, et la nécessité de performance purement axée sur la gestion de la vitesse. Mudrunner faisait voler ce code en éclat, en inventant une nouvelle école : celle du jeu de manœuvre. Une originalité qui avait tout pour plaire, surtout en des temps où le challenge fait recette. Si le résultat n’était pas parfait, le succès fut au rendez-vous, tant et si bien qu’une suite, baptisée SnowRunner, est désormais disponible.

On reprend les mêmes, et on recommence ? Non, pas vraiment. Si les bases sont assurées, il est évident que SnowRunner propose assez de nouveautés pour que cette suite se justifie amplement. Le mode solo est toujours présent, mais bien plus costaud qu’auparavant. Pas de véritable scénario au programme, l’écriture minimaliste s’arrange surtout pour vous faire traverser les trois énormes régions (découpées en plusieurs cartes) que vous allez découvrir. Boom, c’est déjà une nouveauté : on se fait propulser dans le très boueux Michigan, l’Alaska enneigée, et la Russie boisée. Tous ces lieux sont autant de mondes ouverts, au sein desquels il est question de remplir tout un tas de missions plus variées qu’auparavant. Terminés les éternels tronc d’arbre à embarquer, ici les contrats diffèrent un peu plus, même si des répétitions sont à prévoir.

Qui dit monde ouvert, dit territoire à explorer. Là, c’est un peu moins original : afin d’informer la carte des différents points d’intérêt, il va falloir trouver les tours radio. Oui, comme dans tous les open world des années 2010. Ce n’est pas trop gênant, puisque ce qu’on doit effectuer pour les dénicher apporte justement tout le sel attendu. On y vient : dans SnowRunner, la conduite se fait ardue. C’est le principe : la moindre piste boueuse vous donnera du fil à retordre. Et pas qu’un peu. Dîtes-vous que les premières heures se font encore plus difficiles que celles de Mudrunner, déjà très, très corsées. Rappelons que tout se joue du côté du moteur physique. N’espérez pas glisser sur une surface boueuse, vous seriez déçus. Non, il va falloir observer le terrain, jouer avec l’embrayage, ne surtout pas se reposer sur les chevaux de vos véhicules sous peine de vous enliser. Dans ce jeu, la moindre flaque d’eau veut votre échec.

Accrochez-vous, ça vaut le coup

image test snowrunner
Il va falloir trouver toutes les tours radio.

Heureusement, SnowRunner n’est pas non plus injuste. Le jeu vous donne tous les outils pour vous tirer des très nombreux mauvais pas qui vous attendent. On pense de suite au treuil, parfois peut-être un peu trop magique pour le coup. Il s’accroche directement au point le plus logique (à de rares exceptions près), et vous extirpe quasiment à chaque coup. Le mot « quasiment » étant ici très important. Cela restera tout de même le recours de la dernière chance, rien n’étant plus plaisant que de se tirer tout seul d’un traquenard vicieusement tendu. Ceux-ci se multiplient notamment en Alaska, sur des sols enneigés qui sont la grande star de cette expérience. Et là, vous allez vite, très vite apprendre la différence entre un chemin dominée par la poudreuse, ou un autre verglacé. Malgré le désespoir qui peut parfois pointer le bout de son pneu, le soft vous permet de vous accrocher. Remplir les missions vous accorde de l’expérience, laquelle permet l’achat de nouveaux camions. Là encore, cette suite fait bien mieux que son prédécesseur, avec une quarantaine de véhicules, tous améliorables et réparables grâce au garage. Ah, et n’oubliez pas de passer régulièrement à la station, ce serait dommage de tomber à cours d’essence en pleine difficulté à surmonter…

SnowRunner est donc quelques crans au-dessus de Mudrunner. Cela n’en fait pas encore un jeu parfait pour autant (et c’est bien normal, la perfection n’est pas de ce monde). Il reste encore des éléments à améliorer, mais souvent ceux-ci contiennent les prémices de futures qualités. On pense notamment aux conditions climatiques dynamiques, qui existent bien mais dont l’impact sur le gameplay n’est pas encore optimal. Aussi, il est évident que les environnements gagneraient à être plus vivants. Certes ces terres sont sauvages, mais justement : la nature n’est pas quasiment morte dans le réel. Aussi, il existe un mode coopération (jusqu’à quatre), plutôt bien fichu dans l’ensemble mais qui ne permet que la progression de l’hôte. Les invités, eux, devront tout recommencer dans leur propre partie. Enfin, il faut tout de même insister sur ce début très abrupt, qui pourra décourager les nouveaux venus. On conseille à ceux-ci de s’accrocher pendant les cinq premières heures, le résultat vaut l’effort, ce qui pourrait bien être le slogan de ce titre.

Si la terrible difficulté de SnowRunner ne vous rebute pas, sachez que le jeu propose une sacrée durée de vie. Elle est même vertigineuse, de l’ordre de la centaine d’heures. Le contenu se fait donc très costaud, vous en aurez pour votre argent. Côté technique, le titre souffle le chaud et le froid sur PlayStation 4. On note une évidente volonté de s’inscrire dans une direction artistique plus « colorée », avec des effets de lumière enfin au niveau des machines actuelles. Par contre, le cycle jour/nuit reste encore timoré, la visibilité n’est pas assez réduite en condition nocturne. Le vrai regret se situe autour des bugs de collision, que l’on croise un peu trop souvent. Heureusement, le soft va avoir droit à des patchs qui vont régler ces soucis au fur et à mesure. Ce n’est pas non plus éliminatoire entendons-nous bien, mais la fréquence de ces anicroches reste significative. L’ambiance sonore, elle, se concentre sur les bruitages de votre monstre mécanique. Comme dans Mudrunner, le rendu est très réaliste, même si l’on regrette une attention moins portée sur les détails environnementaux.

Note : 15/20

SnowRunner se destine tout autant aux passionnés de mécanique, qu’aux joueurs qui recherchent du gros, très gros challenge. Cet opus gomme beaucoup de défauts que l’on remarquait dans Mudrunner, notamment du côté de la diversité des situations géographiques. Aussi, on est impressionné par le gigantisme des trois zones à disposition, certes divisées en plusieurs cartes mais toutes blindées de missions. La durée de vie se fait donc très costaude. On regrettera la persistance de quelques bugs, et un mode multi pas très bien pensé, mais cela reste largement du domaine du supportable. Plus clivant, le mur de difficulté représenté par les premières heures de jeu pourront rebuter les novices. À ceux-ci, on conseille de s’accrocher : le plaisir ressenti vaut amplement ces efforts consentis.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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