[Test] Edna & Harvey The Breakout Anniversary Edition: retour convaincant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Daedalic Entertainment
  • Editeur : Daedalic Entertainment
  • Date de sortie : 17 juin 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

La première aventure d’Edna & Harvey corrigée en partie

Si le Point & click a connu une véritable déliquescence après la sortie du pourtant excellent Grim Fandango, le genre a su revenir au fil des années. Les causes sont multiples : la fanbase est toujours là, à vouer des cultes à certains jeux aujourd’hui oubliés. Aussi, ce style a pour bienfait de ne pas demander des moyens de production importants, du coup on remarque que certaines humbles entités ont plus de facilités à s’y atteler. Daedalic Entertainment est de celles-là, et leur passion ne démérite pas, on se souvient de la bien sympathique quadrilogie Deponia. Aujourd’hui, c’est une autre de leur licence qui revient : Edna & Harvey. Le tout premier opus, The Breakout, paru en 2011 (en France), a droit à une version anniversaire.

On va le voir, Edna & Harvey : The Breakout Anniversary Edition embarque quelques nouveautés qui font la différence. Par contre, le scénario n’a pas été touché. C’est donc exactement la même histoire qu’en 2011, et les fans de Daedalic Entertainment savent ce que ça implique. En effet, on ne peut pas dire que ce premier jeu du studio est des mieux écrits, surtout à cause de certains dialogues trop bavards. On sent que les auteurs se cherchent encore un peu, notamment lors de l’installation de l’intrigue, qui peine à trouver un rythme soutenu. Rappelons que l’on incarne Edna, une jeune fille au caractère bien trempé… et internée dans un hôpital psychiatrique, à sa plus grande surprise.

Frappée d’amnésie quant aux raisons qui lui ont fait enfilé la fameuse chemise blanche à longues manches, Edna va devoir mener des investigations pour mieux capter les raisons de son enfermement. Et étant donné l’entourage pour le moins déjanté, ce ne sera pas facile. Bien vite, la jeune fille recevra l’aide de Harvey, un lapin en peluche à l’humour corrosif. Et les capacités de cet être étrange vont dépasser l’entendement : il permet de se plonger dans la mémoires des autres personnages, dans le but de trouver certains indices. On reste sur ce qu’on pouvait regretter à l’époque : la narration d’Edna & Harvey : The Breakout Anniversary Edition accuse un peu le coup, principalement à cause de passages très bavards. Seulement voilà, on a quand même largement préféré cette expérience à celle d’origine. Pourquoi ? En premier lieu car elle est sous-titrée en français, et avec un certain soin qui plus est. Un véritable gage de confort, qui devrait convaincre les amateurs de Point & click non anglophones, et ils sont nombreux.

L’ergonomie générale grandement améliorée

Edna & Harvey : The Breakout Anniversary Edition fait le choix de ne pas toucher à la substantifique moelle du gameplay, mais livre tout de même de quoi la rendre plus agréable. On fait face à un Point & click d’une certaine difficulté. Que ce soit clair, les fans des jeux d’aventure made in LucasArts, ou Sierra, ne seront pas trop dépaysés. Et pas que grâce à l’humour piquant. Ce qui les replongera dans leurs précieux souvenirs, c’est la saveur complètement surréaliste des énigmes. Autant vous prévenir : il va falloir se creuser les méninges, et surtout digérer l’absurdité de certaines situations. Une fois que vous aurez compris la nature non-sensique de certains passages, la solution paraitre un peu (mais alors un tout petit peu) plus évidente. Pour vous aider, Edna pourra se plonger dans son subconscient, et vous livrer quelques indices jamais de refus. Attendez-vous, donc, à parfois bloquer sur certaines séquences, et à faire preuve d’obstination.

C’est surtout du côté de l’ergonomie qu’Edna & Harvey : The Breakout Anniversary Edition fait un bon en avant. On avait un peu peur de la maniabilité, des menus, des manipulations pour fusionner deux objets. Rassurez-vous, Daedalic Entertainment a trouvé une bonne formule afin de ne pas se mettre à dos les consoleux. On déplace l’avatar au stick, et les points d’intérêt se déclarent à son passage. Aussi, la roue des actions offre une belle fluidité dans le déclenchement des mécaniques, on va rapidement à l’essentiel sans multiplier les menus. Seul regret : les objets utilisés restent dans l’inventaire, ce qui ne joue pas en faveur de ce dernier lorsqu’on approche de la toute fin, avec une multitude d’éléments sans utilité. Final que l’on atteindra en au moins quinze heures, cela dépendra évidemment sur le temps que vous passerez sur certains murs de difficulté.

Edna & Harvey : The Breakout Anniversary Edition fait le choix de revoir clairement sa technique, et c’est une bonne chose. Nous n’étions pas fans de la direction artistique d’origine, trop grossière dans le design, dans ce trait approximatif peu esthétique. Là, on a un effort afin de rendre les décors plus précis, et le character design gagne très largement en charisme. Voilà une bonne chose, qui fait passer le jeu dans une autre catégorie, l’extirpant du domaine quasi-amateur. Côté musiques, on apprécie ces thèmes qui cultivent un goût pour l’étrange, le décalé. Cela manque d’un morceau iconique, mais dans l’ensemble on est sur de la bonne qualité. Ajoutons que le doublage anglais fait l’objet d’un soin plaisant.

Note : 14/20

Edna & Harvey : The Breakout Anniversary Edition rejoint le rang des bons Point and click sorti sur la génération des consoles actuelles, et c’est une bien agréable surprise. On avait un peu peur que le jeu d’origine, moins bon que ce que Daedalic Entertainment a su livrer par la suite, ne forme pas un terreau fertile. Pourtant, cette version apporte pas mal d’améliorations, notamment en terme de prise en mains. Surtout, on ne peut qu’être séduit par les sous-titres français qui, selon nous, font toute la différence. Reste que le jeu se fait parfois verbeux, et certaines énigmes se révèlent toujours aussi capillotractées. Imparfait donc, mais assez plaisant pour qu’on s’y penche.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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