Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Développeur : Neopica
- Editeur : Nacon
- Date de sortie : 25 juin 2020
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- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Hunting Simulator 2 propose un concept plus solide
On ne peut pas dire que la chasse soit, actuellement, l’activité la plus appréciée par certains de nos compatriotes. Lesquels, d’ailleurs, ignorent tout du rapport à la Nature qui prévaut dans ce véritable moyen, purement humain, de la maitriser. Bref, n’allons pas plus loin. Toujours est-il que le jeu vidéo, tout comme le cinéma ou la littérature, est un excellent moyen d’aborder ce sujet, grâce à la catharsis. Ce rapport à l’égard des passions qui vise à assouvir le désir par le biais de la passivité. Quand on joue, on s’évite ainsi de reproduire. Au contraire de ce que peuvent avancer les médias ignorants, Call Of Duty, GTA et consorts, s’ils sont évidemment à déconseiller aux plus jeunes, servent plutôt de pacificateurs pour la société, et pas d’excitants. On attendait Hunting Simulator 2 sur ce point précis : allait-il nous donner l’impression de chasser ? La réponse est plutôt positive, même si le résultat s’avère imparfait.
Hunting Simulator 2 prend la suite d’un premier opus assez moyen, voire faible sur certains points. On espérait donc que Neopica (toujours édité par Nacon) monte la sauce d’un cran, et on avait de l’espoir, la base s’avérant assez intéressante pour attirer autant les férus de chasse que ceux qui ont simplement envie de crapahuter dans le plus grand des calmes. Précisons d’emblée qu’il ne faut pas en attendre des miracles en terme de scénarisation. Contrairement au précédent épisode, les développeurs se sont concentrés sur un mode de jeu unique, qui navigue entre la carrière et la simple simulation. C’est peut-être un petit regret, car on aurait apprécié de tisser des liens plus étroits avec notre avatar. Mais, en même temps, cette décision fait en sorte que tout paraît plus soigné.
Sachez tout de même que l’intégralité de Hunting Simulator 2 est doublé et sous-titré en français. Ce n’est pas rien, car les textes s’avèrent assez nombreux et précis dans tout ce qui est descriptif d’objets, d’armes et d’animaux. Voilà, d’ailleurs, une première amélioration du concept : on sent que Neopica cherche et parvient à renforcer l’aspect encyclopédique du jeu. Et c’est important, tant un chasseur digne de ce nom doit maitriser tout ce qui l’entoure. Cette recherche d’une meilleure immersion est au centre de cette suite qui, du coup, supplante bel et bien l’opus précédent. Dès les premiers instants, et un tutoriel séduisant tant il ne cherche pas à trop nous en montrer (on pourra même l’ignorer), on sent un soin apporté aux détails. On n’est pas encore sur un rendu optimal des sensations, mais il est indéniable que le soft marque une avancée.
Hunting Simulator 2 est rempli de bonnes volontés, lesquelles provoquent une belle satisfaction. En premier lieu, l’apparition du chien. Terminée cette impression latente de solitude, on pourra désormais s’attacher, par exemple, de l’aide d’un adorable Beagle. On compte d’ailleurs deux autres races : le labrador et le Braque allemand à poil court. Ces trois choix impliquent autant de particularités. L’un aboie à l’approche d’un animal, ce qui pourra tout de même jouer quelques tours en terme de discrétion. L’autre se spécialise dans la recherche de la cible abattue, et pourra même la rapporter fièrement dans sa gueule. Le dernier est plus intéressant si vous cherchez à ne pas faire le moindre bruit, car il se tend à l’approche de notre but, même si son flair implique de s’approcher plus près qu’avec le Beagle. Ce n’est pas tout, car la pratique de la chasse affinera les capacités de votre compagnon à quatre pattes. Plus il détecte d’animaux, plus ses statistiques évoluent. Pareillement, plus il gambade et plus son endurance se perfectionne. On pourra aussi lui demander de suivre une piste, de nous attendre, ou encore le récompenser non seulement par la parole mais aussi avec une caresse bien méritée.
Des zones beaucoup plus vastes qu’auparavant
Autre bonne modification : les environnements de Hunting Simulator 2 sont bien plus vastes et variées qu’auparavant. Les trois destinations, le Colorado, le Texas et l’Europe (cette dernière se débloque un peu plus tard) nous livrent des espaces imposants, avec ce qu’il faut de variations. Par exemple, vous passerez d’une petite forêt à un lac. Cela provoque aussi une plus grande faune à chasser, avec plus d’une trentaine d’animaux. Bien entendu, il n’est nullement question d’organiser un massacre à faire chouiner WWF, il va donc falloir avoir recours à des permis. Sur le terrain, un indicateur directement dans votre ligne de mire vous informera sur votre droit, ou votre interdiction de toucher telle ou telle espèce. Aussi, il ne faut pas faire n’importe quoi : les femelles sont généralement protégées. Voilà qui impose de saines limites, et le jeu n’hésitera pas à vous punir si vous outrepassez ces lois, notamment en vous adressant de fortes amendes (virtuelle, bien entendu, calmez-vous).
Et la traque alors ? Là aussi, Hunting Simulator 2 fait bien mieux que son prédécesseur, même si ce n’est pas encore parfait, loin de là. Bon point : il va falloir parfois s’armer de patience. Vous ne tomberez pas sur une trace d’animal dans la seconde après avoir posé les pieds sur le sol. Allez donc vous balader, écoutez les bruits ambiants. Souvent, c’est votre chien qui détectera un indice, et là il faudra enquêter. L’indice glané vous informera notamment sur l’espèce, mais aussi la fraicheur du passage de l’animal. Selon celui-ci, et en connaissant de mieux en mieux leur comportement, on pourra de suite partir à sa recherche, ou attendre qu’il repasse par là. Par exemple, on a remarqué que le Wapiti était du genre à repasser souvent aux mêmes endroits. Du coup, pour lui, on pourra se positionner un peu plus loin et attendre quelques minutes, avec un appeau que vous pouvez acquérir au magasin. Une fois la cible en joue, il reste à tirer. Il faut réellement faire attention à la visée, rendue difficile par les micros mouvements de l’avatar. Si vous n’atteignez pas un organe vital, il sera nécessaire de suivre l’animal à la trace, en espérant que son agonie ne dure pas trop longtemps. Si vous n’avez pas le bon calibre, ce sera aussi un problème. On ne chasse pas le Faisan et le Grizzly de la même manière. Aussi, on remarque une IA vraiment différenciée entre les espèces, ce qui ne fait qu’apporter de la matière à l’immersion.
Aller, on regrettera bien une marche vraiment trop lente, qui nous pousse à courir plus que de raison. Mais, globalement, la prise en mains reste agréable. Une fois que l’animal a été chassé, il ne reste plus qu’à le ranger pour le vendre, ou en récupérer un trophée. Alors voilà, si l’on prendra un certain plaisir dans les dix premières heures, notamment pour atteindre toutes les espèces dans les règles de l’art, on ne peut que noter une certaine répétitivité à la longue. Hunting Simulator 2 n’a pas réellement de fin, et l’on a tendance à parfois trop le ressentir. Du coup, on s’appliquera à collectionner les quatre-vingt-dix accessoires (chapeaux, chemises, gants, pantalons, chaussures et sacs-à-dos), tous sous licence officielles (Kryptek, Browning etc) et achetables depuis votre chalet, un QG bien agréable. Mais cela manque quand même d’un but plus définitif.
Techniquement, Hunting Simulator 2 est là encore plus convaincant que le premier opus, décidément un véritable leitmotiv pour cette suite. Par contre, cela ne signifie pas non plus qu’on fait face à un jeu d’une époustouflante beauté, loin de là. Certaines textures manquent de finesse et, principal grief, on aurait aimé beaucoup plus d’animations dans les décors. Plus positif, et véritable évolution pour la licence : la distance d’affichage est enfin beaucoup plus agréable. On peut véritablement balayer les environs à la lunette, et encore mieux du haut d’un stand. Sachez aussi que l’on pourra opter pour une chasse organisée à certains moments de la journée, ce qui a un petit impact sur les espèces disponibles, mais aussi sur les effets d’éclairage. L’ambiance sonore parvient aussi à créer une émulsion. Si les musiques restent très limitées, et bien entendu absentes sur le terrain, on vous conseille tout de même d’y jouer au casque. En effet, le mixage est plutôt bon, et l’on pourra déceler différentes espèces à l’oreille.
Note : 14/20
Hunting Simulator 2 marque une vraie bonne évolution du concept installé par le premier opus. La plupart des gros regrets que l’on pouvait émettre ont été pris en compte par les développeurs, lesquels se sont attelés à rendre la chasse plus immersive. Le résultat est encore loin d’être parfait, notamment techniquement et concernant le manque d’objectif après une première dizaine d’heures prenante. En tout cas, on ne peut que constater que la licence est sur une bonne pente, et c’est une bonne nouvelle.