article coup de coeur

[Test] Darkestville Castle : un point and clinck plaisant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Epic Llama
  • Editeur : Buka Entertainment
  • Date de sortie : 13 août 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Darkestville Castle offre une aventure très sympathique

image gameplay darkestville castle
Darkestville Castle est entièrement sous-titré en français.

L’une des belles surprises de la génération actuelle est d’avoir su réhabiliter le Point and click. Grâce au travail formidable de certains développeurs, on a pu voir voir pointer le nez de ce genre à l’apparence désuet, pas du tout pensé pour une « consommation » de salon. Il faut dire que les moyens demandés ne sont pas aussi coûteux que les mondes ouverts et autres FPS, dès lors les studios indépendants peuvent laisser libre court à leur imagination. C’est ainsi qu’un Full Throttle Remastered nous a charmé, et d’autres titres comme Deponia Collection ou Trüberbrook sont parvenus à retenir notre intérêt. Aujourd’hui, on accueille un nouveau représentant sur nos consoles, avec un bien sympathique Darkestville Castle qui, on va le voir, a des qualités à faire valoir.

On le sait, l’un des critères les plus importants pour un Point and click est la qualité de son histoire et, plus globalement, de son univers. Le studio argentin Epic Llama (ici édité par Buka Entertainment) nous prouve qu’il a bel et bien compris ce fait, et nous livre un récit à la fois cocasse, bourré d’humour noir et d’une autodérision maitrisée, qui ne vire jamais dans le trop cynique. Dans Darkestville Castle, joueur incarne Cid, un démon par qui le vice est venu. Depuis son apparition maudite, les lieux sont frappés par le malheur, ses blagues corrosives étant pour le moins jusqu’au-boutistes. Terroriser les habitants de l’endroit est le pain quotidien de notre avatar, mais cela pourrait bien être entrain de changer. En effet, le très geeko-pathétique Dan Teapot a fait appel aux frères Romero, une équipe de chasseurs de démons. Celle-ci va se planter lamentablement, et enfermer un poisson effectivement extravagant à la place de notre personnage principal, lequel va tenter de délivrer son ami aquatique. Seulement voilà, à l’image de ce qu’on a pu voir dans Ghostbusters, ouvrir un coffre à démons n’est pas une excellente idée, et voilà que les enfers se déversent sur la petite ville…

Très clairement, le scénario de Darkestville Castle est sa plus grande force, même si d’autres points font aussi dans le très satisfaisant. On a rigolé plusieurs fois, et des rebondissements rythment parfaitement l’intrigue. On pense très souvent aux jeux de LucasArts, comme Monkey Island, ce qui est toujours une bonne chose. Aussi, l’atmosphère nous plonge dans un univers un peu typé Tim Burton, on pensera évidemment à L’Étrange Noël de Monsieur Jack, même si l’humour se fait encore plus corrosif dans le jeu ici traité. Le fait d’incarner le méchant de l’histoire, tout en lui accordant un caractère attachant, fait que l’on se prend immédiatement au trip, et l’on se régale des quelques tours qu’il faut jouer. Le constat est le même concernant les personnages secondaires que Cid rencontrera tout au long de son périple : ils ont tous des spécificités de caractère qui les rend de suite mémorables. On tresse donc des louanges à l’écriture, même si l’on aurait apprécié encore plus de mauvais tours à jouer. En effet, le récit bifurque après l’ouverture du coffre vers des objectif finalement plus classiques, toujours très drôles mais moins à la hauteur des premiers instants du soft. Signalons ici que le titre est entièrement sous-titré dans un français soigné, une aubaine qu’il ne faut surtout pas négliger.

Classique dans son gameplay et abordable dans les énigmes

image test darkestville castle
Cid va devoir visiter différents lieux.

Dans son gameplay, Darkestville Castle se devait de s’adapter à une accessibilité pour consoles. Si le principe du Point and click avec pointeur de souris nous paraît adapté à la Nintendo Switch, c’est moins vrai pour la PlayStation 4 et la Xbox One. On ne comprend pas trop pourquoi Epic Llama n’a pas travaillé sur une option nous laissant le choix de diriger directement l’avatar. Ou, au pire, sur la possibilité d’utiliser le pad tactile de la machine de Sony, décidément l’une des spécificités de la console les plus sous-utilisées. En tout cas, il est heureusement possible de régler la sensibilité du curseur, et le joueur peut compter sur tout l’attirail habituel : une touche pour dévoiler tous les points d’intérêt dans le champ visuel, une autre afin de passer de l’un à l’autre, des raccourcis afin d’avoir accès au contenu de l’inventaire etc. Rien n’est original, on sent que les développeurs ont cherché à faire dans le classique mais efficace. Et, au bout du compte, c’est une bonne chose : on atteint la fin du jeu sans avoir été gêné par quoi que ce soit. La bonne idée restant la fluidité dans les trois choix d’action : Attraper, Regarder et Parler. Tout cela se fait hyper simplement, c’est exemplaire.

Qui dit Point and click dit évidemment énigmes, et possiblement assez capillotractées pour vous rendre chèvre de longs moments. Darkestville Castle ne fait pas exception, mais on doit tout de même souligner que la difficulté se situe quand même en-deça des The Dig et autres Gabriel Knight. Votre dévoué serviteur étant du genre à avoir rincé des jeux comme Myst à l’époque, les problématiques ici rencontrées n’ont pas occasionné trop de blocages. Les fusions d’objets, grand classique du genre, s’avèrent tous assez logiques, ainsi que leurs utilisations. Il suffit de rester attentifs aux commentaires poil-à-gratter de Cid, et l’on avance régulièrement. Par contre, si vous n’êtes pas habitués au genre,il est possible de parfois sécher. Sachez ici qu’il n’existe pas d’aides ingame, ce qui plaira évidemment aux puristes, sans doute moins aux nouveaux venus, lesquels devront découvrir les joies de l’aide par le biais d’une soluce. Comme à la bonne époque.

Techniquement, le jeu ne souffre d’aucune fausse note, et le contraire aurait été malvenu. Darkestville Castle s’inscrit dans une 2D très habile, avec une direction artistique très typée « dessiné à la mains ». Du coup, nos consoles n’ont évidemment aucun mal à faire tourner le soft. Aucun bug rencontré, aucune baisse de fluidité, et grâce à ça l’atmosphère peut s’exprimer pleinement. On notera tout de même que le character design s’attache plus à donner dans le loufoque que les environnements, finalement assez classiques. Dommage. Aussi, signalons une bande originale dans la bonne moyenne, mais le compositeur Luis Monrocle reste peut-être un peu trop classique, et ses boucles s’avèrent courtes. Enfin, les doublages font dans l’hommage direct aux Point and click d’antan, avec un rendu qui a ce rendu un peu « sale » très typique des jeux Lucas Arts.

Note : 16/20

Darkestville Castle est une bien belle découverte ! On conseille ce Point and click bourré d’humour noir et d’autodérision tout autant aux amateurs de Point and click qu’aux plus novices d’entre nous. Avec son histoire soignée, son gameplay à l’avenant, ses énigmes équilibrées, et sa direction artistique agréable, le titre peut se targuer de nous avoir charmé du début à la fin. Le seul bémol vient du contrôle des déplacements : on aurait aimé une option nous permettant de passer du curseur à l’avatar en lui-même. Et il manque sans doute la feature originale, ce petit plus venu de nulle part, pour que l’expérience passe encore un pallier. Mais le résultat reste au-dessus de nos attentes, et l’on surveillera de près le futur du studio Epic Llama.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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