Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Stadia
- Développeur : 5 Lives Studio
- Editeur : Deep Silver
- Date de sortie : 28 août 2020
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- Note : 6/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Windbound, du bon crafting et une ambiance forte
Il y a des jeux qui retiennent notre attention avant tout grâce à univers attirant. Mais si, vous avez tous vécu ça : une jaquette pleine de promesse, un trailer entrainant, des artworks qui excitent l’imagination, et l’on se retrouve à précommander le soft alors même qu’on n’en sait pas grand chose. Pour notre part, ce fut le cas sur des titres comme Control, les Ori, Paper Mario : The Origami King, pour ne citer que les plus récents. Et l’œuvre que l’on aborde ici, Windbound, s’ajoute à cette liste tant elle vendait du rêve. Une ambiance visuelle entre deux Zelda (Wind Waker et le déjà culte Breath of the Wild), du craft, de l’exploration, un scénario mystérieux… N’en jetez plus, on prend !
Encore fallait-il que les développeurs de chez 5 Lives Studio (ici édité par Deep Silver) confirme tout le bien que l’on pensait de ce Windbound. On ne va pas passer par quatre chemins : le résultat se fait aussi intéressant que partiellement décevant, mais on doit tout de même signaler de suite qu’on en est sorti avec quelques bons souvenirs. Ceux-ci se concentrent presque tous au niveau du gameplay. Si l’on devait le résumer, on le qualifierait d’invitation au craft et à l’exploration, qu’elle soit terrienne ou maritime. Après avoir opté pour l’un des deux niveaux de difficulté (le redoutable Survie, qui sanctionne l’échec par un quasi permadeath, ne vous accordant que quelques objets au passage, et le mode Histoire qui, lui, vous fait recommencer à chaque début de chapitre en cas de mort), on prend en mains une Kara qui répond plutôt bien, et a beaucoup hérité des jeux de survie récents. Ainsi, la prise en mains est étonnamment immédiate, et c’est aussi grâce à un tutoriel court, mais qui se concentre sur les bases, en nous laissant découvrir le reste par nous même. Vraiment, ce début a tout pour plaire.
On récupère des cailloux, on se confectionne une fronde, on fracasse du bois afin de fabriquer une lance : tout cela est aussi classique que très efficace. Heureusement, vous allez vite vous rendre compte qu’il y a un twist : au commencement du périple, que Kara s’est échouée sur une île, et le monde qui l’entoure se fait pour le moins aquatique. Après avoir un peu nagé, l’occasion de découvrir la barre de stamina au passage, on s’enfonce sur un autre havre, plus grand et surtout habité par les traces d’une civilisation perdue. Ici, on trouvera une rame sacrée, que l’on s’empressera d’utiliser après avoir construit une petite embarcation. Windbound fait donc prendre la mer et, bonne nouvelle, l’on se doit de rester avant tout attentif aux indices à l’écran, plutôt que ceux de la carte. Au loin, une autre île se dessine, et sur elle un élément brillant. Ni une, ni deux, on y fonce, mais pas sans apprendre à maitriser le bateau. Si, dans les premiers temps, vous le manipulerez à la seule force de la rame, par la suite il sera possible d’ajouter une voile. Son maniement est un peu retors, il faut faire attention au sens du vent, mais cela ajoute aussi un charme indéniable à ces phases de grands déplacements.
Arrivée à bon port, Kara va pouvoir se lancer dans plusieurs tâches. Tout d’abord, on vous conseille de faire l’inventaire de l’île : repérez les endroits où l’on peut cueillir des baies, des fruits d’une importance capitale pour éliminer la fatigue, laquelle sera votre plus grosse angoisse dans Windbound. Car, une fois trop importante, elle Heureusement, sachez qu’il existe des moyens de l’amoindrir de manière drastique, mais ce ne sera pas de tout repos. L’autre élément qui pourra rapidement vous faire frémir, et cette fois-ci de manière malheureusement négative : les combats. Quand vous découvrez un nouveau lieu, il est probable que des bestiaux, plus ou moins imposants et agressifs, vivent dans les parages. Le système de combat se met alors en place, et là c’est un peu le drame : c’est mou, la fronde ne sert pas à grand chose, le lock manque de clarté, l’intelligence artificielle est parfois aux fraises. Vraiment dommage tant le bestiaire se fait pourtant ample et plein de personnalité.
Des promesses malheureusement non tenues
On se retrouve donc, la plupart du temps, à éviter les combats et à se concentrer sur ce qui est l’objectif numéro un du jeu : récupérer trois trois clés, chacune planquée en haut d’une architecture nous proposant un peu de plateforme. Une fois rassemblés, on doit foncer vers l’île principale du chapitre, et ouvrir la porte. Voilà, et ceci cinq fois, pour cinq actes. C’est précisément ici que Windbound nous a le plus frustré, car l’univers nous semblait assez costaud pour que la structure suive. Et ce n’est pas le cas, on a droit à un principe de jeu répétitif, pas hyper prenant, et surtout qui ne pousse pas vers des à-côtés. Une fois que l’on a compris le principe, on se concentre sur celui-ci, et l’on termine finalement l’expérience sans même la pousser à bout. Pourquoi passer du temps à construire plein d’objets différents, pour stocker, cuir des aliments ou se défendre, quand il suffit de foncer aux quatre endroits stratégiques des chapitres pour en voir le bout ? Et pourtant, il y a tout de même des choses qui nous font écrire que 5 Lives Studio a réellement voulu nous mener autre part que vers l’objectif, comme le gain d’amélioration en fin d’acte, à acquérir contre de l’expérience glanée un peu mystérieusement. On a envie de farfouiller ce monde, de le creuser en profondeur, mais rien ne nous y pousse réellement.
Et ce n’est pas l’histoire qui va changer ce constat mi-figue mi-raisin. Windbound fait le choix d’un récit cryptique, ce qui n’est pas du tout un mal à la base, mais il faut tout de même que le joueur puisse y trouver son compte. Que l’on soit clair, ça reste le cas, et l’on obtient tout de même des réponses en fin de parcours. Avant d’y arriver, on aura donc incarné Kara, une jeune femme échouée après qu’elle et ses semblables se soient fait attaquer par un monstre aquatique géant. Ceci dans une séquence d’introduction par ailleurs très réussie. Dans cette aventure, l’avatar ne pourra compter sur aucun PNJ, et aucune note ou journal trouvées ici ou là. C’est un choix qui vise à nous faire ressentir la solitude, certes, mais l’effet est à double tranchant. Car, finalement, on se demande bien tout du long ce qui peut servir de fil rouge. On découvre des éléments de réponse entre deux chapitres, mais c’est trop peu, et seule la fin pourra un peu réduire l’incertitude. Sachez, enfin, que le titre est entièrement sous-titré en français.
La durée de vie se fera donc assez changeante selon les joueurs. Si vous foncez vers la ligne d’arrivée, il est possible de terminer Windbound en six heures, en mode Histoire tout du moins. Si vous désirez voir un peu ce que le jeu a dans la bidoche, en testant tout le crafting, en améliorant Kara au maximum, vous pourrait à peu près doubler ce chiffre. C’est pas mal, mais on continue de croire que cet univers méritait plus. Côté technique, c’est pas forcément nickel de partout. Certaines animations se font un peu trop raides, même si Kara répond bien, cela ne rentre donc pas en collision avec son maniement. On a aussi eu quelques bugs d’affichage et de collision, et surtout des baisses de framerate. Par contre, la direction artistique est un véritable plaisir pour les yeux, avec ces couleurs douces, ces jeux de lumière ravissants, et ce character design qui fait un sans-faute. Côté musiques, on apprécie les quelques morceaux disponibles comme autant d’appel à l’aventure, mais on regrette qu’ils soient finalement assez peu nombreux.
Note : 13/20
Windbound ne parvient pas à totalement transformer la bonne première impression qu’il procure, même si le résultat reste tout de même intéressant sur certains points. Tout était là pour nous proposer une aventure inoubliable : une héroïne charismatique, un univers somptueux, des bases de gameplay solides. Et patatras, la structure du jeu s’effondre, en nous proposant des objectifs répétitifs et peu motivants. Dommage, mais 5 Lives Studio tient tout de même le bon bout, il faudra aussi surveiller leur prochain titre.