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[Test] Immortal Realms Vampire Wars : accessible et accrocheur

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Palindrome Interactive
  • Editeur : Kalypso Media
  • Date de sortie : 28 août 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Immortal Realms : Vampire Wars vous rendra a-crocs

image test immortal realms vampire wars
Immortal Realms : Vampire Wars propose un univers séduisant.

On faisait remarquer, à l’occasion de la récente sortie de Windbound, que certains jeux s’appuient sur un univers si riche, si prometteur, qu’à eux seuls ils vendent le jeu qu’ils illustrent. Immortal Realms : Vampire Wars est clairement de ceux-ci. Si le jeu de stratégie, dans toutes ses formes (gestion, STR, 4X, etc), est revenu en odeur de sainteté ces dernières années, notamment grâce au gros travail de l’éditeur Kalypso Media, il reste tout de même encore difficile d’accès pour les non-puristes. En cause, non seulement les mécaniques du genre, mais aussi les univers parfois trop de niche, que ce soit dans la hard-SF ou l’heroic fantasy la plus pointue. Avec Immortal Realms : Vampire Wars, le tout jeune studio Palindrome Interactive, qui signe ici son premier soft, va du côté des suceurs de sang, ce qui parlera à beaucoup plus de monde. Miam.

On pensait avoir tout vu à propos du vampire vidéoludique. Récemment, c’est DONTNOD qui s’illustrait avec l’ARPG Vampyr. Bien avant, on était très fan de Legacy of Kain, ou encore de Vampire : The Masquerade Bloodlines (dont on attend la suite avec impatience). Ce qu’on apprécie tant ? L’univers gothique, très sombre, paradoxalement romantique et souvent très cruel. Si le genre de la stratégie signifie que le joueur a un peu plus de mal à se personnifier dans un personnage, Immortal Realms : Vampire Wars reste bel et bien habité par cette ambiance mortifère que l’on aime tant. Ici, en plus, il est question de retrouver un nom que tout le monde connait : Vlad Dracul, d’ailleurs accompagné de sa femme Cecilia. Ils règnent sur Warmont, dans un équilibre précaire entre besoin de survie (donc récolte de sang) et paix de façade. Cette première branche de l’univers cohabite avec deux autres : Nosfernus et Bathory, tous deux se craignant ardemment pour d’anciennes histoires d’amour au sein de ces clans.

Ces trois personnages représentent autant de campagnes, et toutes se différencient en terme de scénarios, entièrement sous-titrés en français qui plus est (avec quelques approximations et coquilles). Cela, bien entendu, a une incidence directe sur la durée de vie, mais pas que. Cette manière de varier les points de vue a aussi une importance pour un univers d’une richesse peu commune pour un jeu de ce genre. Immortal Realms : Vampire Wars accroche donc de suite, grâce à des personnages charismatiques et un vrai talent pour faire naitre une sorte de romantisme macabre. Et tant mieux, car le gameplay, lui, a besoin de plus de temps pour se digérer. C’est le principal danger sur cette expérience : passer à côté d’elle à cause de premiers instants difficiles en terme d’apprentissage. Même si un tutoriel soigné est au rendez-vous, il se peut que vous soyez décontenancés par les spécificités du jeu de Palindrome Interactive. Et pour cause, il ne s’agit pas seulement de batailles à organiser, mais aussi d’un royaume à étendre, et de gestion de carte dans un double deck.

Un game design qui mérite de la patience

image gameplay immortal realms vampire wars
Les mécaniques de combat restent classiques dans l’ensemble.

On insiste : il ne faut pas se laisser impressionner par une multiplication des mécaniques, car Immortal Realms Vampire Wars est en fait plus simple qu’il n’y parait. La structure se divise en deux phases. Celle qui vous permet d’étendre le territoire parcelle par parcelle, en vous déplaçant de l’une à l’autre pour revendiquer ces terres. Et les combats. Arrêtons nous sur le premier pilier. Il va falloir utiliser des points d’action afin de se mouvoir pour conquérir, mais aussi pour avoir accès à l’un des nombreux bâtiments. Les villages vous servent de réserve où recruter de la chair fraiche des soldats, les archives qui permettent d’obtenir de nouvelles cartes (on va y revenir), etc. Ces endroits sont nombreux et évolutifs sur trois niveaux, mais ils se découvrent à bon rythme, ce qui permet de bien marquer l’esprit du joueur. Celui-ci va pourtant être pas mal mis à contribution, notamment avec l’utilisation des fameuses cartes contre des points d’action (ou de mana pendant les batailles), afin de s’accorder des effets bénéfiques.

Les combats, justement, représentent l’autre pilier d’Immortal Realms : Vampire Wars. Quand vous rencontrez des adversaires sur la map, une rixe à grande échelle s’engage et vous voilà propulsé sur un champ de bataille. Ceux-ci sont assez vastes, et surtout leur level design est assez finement encombré, ce qui favorise la mise en place de stratégies selon les forces en présence. Lesquelles, d’ailleurs, sont bien décrites en début de phase. La prise en mains de ces batailles se fait alors classique, sans grande surprise mais tout à fait agréable. Comme dans un Warhammer 40000 Mechanicus, édité lui aussi par Kalypso Media, on déplace ses troupes grâce à des points dédiés, et dans une limite de mouvement imposée. Tout se déroule au tour par tour, et l’IA reste d’un niveau relativement moyen (pour les habitués du genre), du moins tant que vous restez bien concentrés sur le positionnement de vos soldats et autres monstres. Surtout, il va vite falloir apprendre à utiliser les cartes, tant elles apportent des bonus importants. Un conseil : prenez information de leurs effets avant de tenter quoi que ce soit, histoire d’utiliser les points de mana correctement. Sinon, vous ne vous en sortirez pas, ou avec plus de difficulté que nécessaire.

Immortal Realms : Vampire Wars est un jeu d’une belle richesse, et pour en voir le bout il va falloir cravacher. Trois arbres de compétences sont à compléter grâce aux PC récoltés en fin de combats, et les trois campagnes représentent en tout une bonne grosse trentaine d’heures, ce qui est amplement suffisant pour ce genre d’expérience. Techniquement, le résultat est par contre assez moyen sur une PlayStation 4 standard. On a droit à une fluidité pas toujours top, les textures sont inégales, et surtout cela manque d’animations impressionnantes. On aurait aussi apprécié plus d’angles de caméra, notamment pour se rapprocher des troupes. La direction artistique, elle, fait un sans faute, et l’on apprécie tout particulièrement les artworks. Côté musiques, on navigue entre des thèmes ténébreux, parfois même mélancoliques, et d’autres plus épiques. Globalement, cette bande originale se révèle d’une très bonne tenue, tout comme l’ensemble de ce titre.

Note : 15/20

Immortal Realms : Vampire Wars nous surprend agréablement, tant on redoutait que ce premier jeu se heurte à des problématiques de développement infranchissables. Ce n’est pas le cas. Et pourtant, le résultat est assez solide pour séduire même les vétérans du genre, lesquels trouveront un fin mélange de gestion, de deck et de batailles stratégiques. Les novices, eux, devront un peu s’accrocher dans les premières temps, mais on insiste sur la relative simplicité du game design. Notre seul vrai regret, finalement, vient d’une technique qui souffre de quelques handicaps, surtout en terme de fluidité et d’animations. Reste que ce soft peut être conseillé aux amateurs du genre, mais aussi d’histoires de vampires.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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