Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 5
- PlayStation 4
- Développeur : Sumo Digital
- Editeur : Sony Interactive Entertainment
- Date de sortie : 19 novembre 2020
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- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Sackboy : A Big Adventure offre une expérience toute mignonne
Les lancements de consoles sont souvent l’occasion, pour les constructeurs, de s’appuyer sur des valeurs sûres. Dans la fenêtre de lancement d’une nouvelle machine, on voit souvent affluer quelques unes des licences populaires, et la PlayStation 5 joue à fond cette carte, pour notre plus grand plaisir il faut bien l’admettre car c’est souvent gage de qualité. Qui espérait autre chose qu’un grand hit quand Mario 64 accompagnait la parution de la Nintendo 64 ? Personne. Sur PS5, on voit arriver Spider-Man, la série des Souls, Astro Bot, et l’adorable Little Big Planet. Enfin, plus exactement son personnage principal, le Sackboy. Celui-ci se retrouve au centre d’un titre qui s’inscrit dans la plateforme 3D, Sackboy : A Big Adventure.
Tout comme Astro’s Playroom, Sackboy : A Big Adventure fut annoncé en catimini, au détour d’un trailer qui n’a pas créé autant d’engouement qu’un Spiper-Man : Miles Morales, par exemple. Et pourtant, c’était une vraie surprise. Douze ans après le premier Little Big Planet, la licence a su évoluer. Tout d’abord, le troisième épisode, accouché en 2014, fut assuré par Sumo Digital, Media Molecule s’occupant de l’énorme Dreams. Ici, c’est l’aspect création qui part vers de nouveaux horizons : il n’est plus question d’un éditeur de niveaux, mais de retrouver un jeu au cheminement plus classique. C’est une idée qui s’appuie sur une motivation toute simple : exploiter un univers qui, on va le voir, peut effectivement exister uniquement par lui-même.
De la plateforme 3D classique mais efficace
Tout d’abord, sachez que Sackboy : A Big Adventure ne se loupe pas sur l’exploitation de son univers, sans pour autant proposer un récit mémorable. L’action se déroule dans Patchwork, monde tout ce qu’il y a de plus paisible. Enfin, cela jusqu’à ce que le vile Vex débarque avec son plan évidemment maléfique. Après avoir enlevé tous les habitants pour les faire trimer avec encore moins de droits que dans une start-up nation, le monstre clownesque pensait avoir remporté la partie. C’était sans compter sur le destin fantastique de Sackboy, que le joueur va évidemment incarner. Grâce à un plan, il va pouvoir foncer vers les différents endroits tenus par Vex, et lui botter les fesses jusqu’à ce qu’il s’avoue vaincu. On rencontre différents personnages secondaires, l’humour se fait bien présent. Alors certes, le scénario n’a rien de surprenant, c’est même assez convenu. Mais il motive idéalement, surtout en ne se faisant pas trop présent. Bien entendu, les sous-titres sont traduits en français.
Sackboy : A Big Adventure s’inscrit donc dans le genre de la plateforme 3D, en vue de haut et sans possibilité de manipuler la caméra. Ce dernier point ne doit pas vous effrayer : Sumo Digital a pris grand soin de proposer une lisibilité idéale, et ce en fonction des différentes situations. Car elles sont nombreuses les bougresses, le cheminement s’évertuant à diversifier les embûches. Le but reste d’atteindre la fin du niveau en cours, évidemment, mais comme souvent le voyage est plus important que l’objectif. On devra donc se frotter à de petites énigmes, farfouiller un peu partout, et ce afin de dénicher de multiples éléments à collecter, dont des orbes de rêve qui servent à ouvrir l’accès à d’autres levels. L’aspect complétion se révèle d’ailleurs bien poussé : atteindre le 100% des stages se fait en accomplissant des objectifs secondaires, comme ne pas mourir ou atteindre un certain score afin de décrocher la coupe d’or.
Le level design multiplie les moyens d’exploiter les mécaniques
Sackboy : A Big Adventure ne cherche pas à révolutionner le genre de la plateforme 3D, par contre Sumo Digital s’applique à ce que la prise en mains soit immédiate, et ce pour tout type de joueur. Cet objectif est atteint : les mouvements se mémorisent rapidement, et il existe un menu qui les rassemble tous. On saute, on plane sur une courte distance, on attrape pour lancer, on attaque les ennemis à coups de poing (on peut aussi bondir dessus, avec une puissance plus prononcée), etc. Rien n’est véritablement original, mais tout est à la fois fonctionnel et intelligemment mis à contribution. Par exemple, l’avatar peut plonger la tête la première au sol. Cela sera à déclencher quand vous remarquerez des petites fissures. C’est exactement le même constat pour la carte, sur laquelle l’avatar se déplace, a accès aux boutiques afin d’acheter des vêtements purement cosmétiques, ou à des phases bonus qui regorgent de clochettes. Certes, c’est classique, mais l’ensemble se révèle réalisé avec tant de talent qu’on ne trouve rien à redire. D’ailleurs, sachez que des passages secrets peuvent se dénicher sur la map, en farfouillant bien…
Autre chose : on a droit à des armes, mais seulement dans certains niveaux, comme un boomerang ou un grappin. Et là encore cela se répercute dans le level design, ce n’est pas anodin. Les développeurs de Sackboy A Big Adventure ont aussi fait preuve d’une belle inventivité pour les différents pièges et énigmes. Des graines à balancer dans des pots, des petits singes à rassembler, des phases à scrolling automatiques, et bien d’autres qu’on vous laisse découvrir. Certes, rien ne donne l’impression de ne jamais avoir été vu auparavant, mais encore une fois c’est développé si consciencieusement que l’on ne peut que prendre son pied. Quant au moteur physique, qui a toujours été au centre du débat entre les fans de Little Big Adventure et ceux qui l’apprécient moins, on la trouve enfin moins lunaire. C’était urgent que de régler cet élément, car certains défis, que l’on débloque au fur et à mesure, ne peuvent faire l’objet d’aucune approximation. Dans ces épreuves, il sera demandé de boucler un parcours en un minimum de temps, et certains apportent une bonne dose de challenge. Difficulté qu’on trouvera un peu moins dans les phases de boss, pas désagréables dans l’ensemble mais un peu trop basées sur des patterns répétitives.
Quelle bande originale !
Sackboy : A Big Adventure se boucle en huit heures, si l’on se contente de foncer jusqu’à la fin. Par contre, le compléter à 100% demandera plus de temps. D’ailleurs, sachez qu’on a même droit à du contenu post-fin, avec un monde très difficile à la clé. Une très bonne attention. Techniquement, le jeu est d’une mignonnerie infinie. C’est bourré de couleurs, les niveaux regorgent de détails, la direction artistique fait un sans-faute. Toute la question était : « le jeu est-il réellement next gen ? ». Clairement, vous allez en prendre plein la vue, tant la qualité des textures, des effets de lumière, sont au-dessus de la version PlayStation 4. Aussi, le soft affiche un 4K / 60fps contant, et sans toussoter. Par contre, on sent qu’il s’agit plus d’un portage que ce qu’on vous décrira dans d’autres sorties du lancement. Et ce pour une seule raison : les chargements, certes limités à leur plus minimes expression (on parle d’une à deux secondes), mais tout de même présents.
Oui, nous terminons ce test de Sackboy : A Big Adventure par un court paragraphe concernant l’une des stars du jeu : sa bande originale. Cela fait partie des éléments que l’on trouve les plus impressionnants de la PlayStation 5 : la qualité du son. Ici, on ne peut que vous conseiller d’y jouer au casque, officiel si possible (notre article le concernant paraitra prochainement). Vous allez être surpris par des chansons qu’on ne voyait pas venir, car c’est une des particularité du sound design : utiliser des artistes afin de rythmer jusque dans le level design. Par exemple, le Jungle Boogie de Kool and the Gang mène un niveau on fire, avec des ennemis qui remuent leur popotin au son de la musique. On a aussi du David Bowie, du Britney Spears, de la World music et même du classique. Ainsi, on se demande constamment quel morceau est à suivre, c’est une bonne sensation. Par contre, on se doit aussi de noter la petite prestation de la DualSense, pas aussi mise à contribution qu’espéré. Bien entendu, elle assure dans la pure prise en mains, mais le niveau a été élevé si haut par Astro’s Playroom qu’on s’attend dorénavant à beaucoup plus, surtout d’un jeu exclusif aux consoles PlayStation.
Note : 15/20
Sackboy : A Big Adventure n’est certes pas un jeu fondamentalement original, mais il réussit presque tout ce qu’il entreprend. On regrettera juste une sous-utilisation des spécificités de la DualSense, capable de prouesses nettement plus marquante, et l’on peut aussi chipoter sur les phases de boss ou des loadings certes presque invisibles mais tout de même présents. Cependant, il s’agit globalement d’une expérience aussi mignonne qu’attachante, l’occasion de renouer avec de la plateforme 3D certes très classique mais prenante. Ajoutons aussi un accessit pour la musique, tout simplement excellente, et la mise en avant de l’aspect complétion. Pas une révolution, donc, mais un titre accrocheur.