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article coup de coeur

[Test] The Pathless : le bon trip de la fin d’année 2020

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 5
      Existe aussi sur :
    • iOS
    • PlayStation 4
    • PC
  • Développeur : Giant Squid
  • Editeur : Annapurna Interactive
  • Date de sortie : 12 novembre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

The Pathless, l’un des indispensables de cette année 2020

image gameplay the pathless
The Pathless propose une grande part d’exploration.

On en voit enfin le bout ! Entre nous, 2020 restera comme une année « trou noir », aspirée par une situation sanitaire que l’on n’a pas besoin de vous rappeler. Alors qu’une bonne partie des gens a appris à rester cloîtrée chez elle, ou du moins de prendre son mal en patience, le jeu vidéo a tenu un rôle primordial chez beaucoup de personnes. Ah, qu’ils sont loin, ces oiseaux de mauvaise augure qui qualifient cette activité de pousse-au-crime, qui la taxent d’ultra-violence, etc. Laissons ces rabats-joie à leurs chaines d’informations en continu, et abordons celui qui nous a permis de nous évader, en cette fin d’année plus que tristounette : The Pathless, disponible en version physique grâce aux bons soins de Just For Games.

Alors que la PlayStation 5 est désormais bien lancée, et ce malgré une rupture de stock qui laisse beaucoup de joueurs sur le carreau, les gros blockbusters semblent encore se tailler la part du lion. Et pourtant, pour votre humble serviteur, le jeu de cette fin d’année ce n’est pas Assassin’s Creed Valhalla, ni Call Of Duty : Black Ops Cold War, et encore moins Cyberpunk 2077. Le remake de Demon’s Souls peut faire figure de favori, ou encore Astro’s Playroom. The Pathless vient s’ajouter à cette liste, et ce n’est pas un pur hasard : on le suivait de près. En effet, il s’agit du nouveau titre d’un studio dont la première œuvre, Abzû, en a marqué plus d’un. C’était imparfait, mais on se demandait si le studio Giant Squid allait justement comprendre les limitations du concept pour en reculer les frontières ? Réponse : oui.

Cette réussite tient sur le socle hyper solide de The Pathless. Les deux piliers du concept, l’exploration et la narration minimaliste, fonctionne enfin à plein régime, à tel point qu’ils fusionnent et ne font plus qu’un. Bien entendu, si vous avez joué à The Legend Of Zelda : Breath Of The Wild, vous savez déjà que ce mariage peut donner de grandes choses, mais ici on est sur une œuvre plus délicate à aborder, moins définitive aussi, reconnaissons-le. L’univers fonctionne à plein régime. Il s’appuie non seulement sur une vision poétique, avec des monstres et des formes qui nous rappellent les grandes heures d’Hayao Miyazaki, mais aussi sur notre propre culture vidéoludique. Vous vouez un culte à Shadow Of The Colossus ? Nul doute que vous évoluerez comme un poisson dans l’eau, dans ce monde en proie non seulement à la déchéance de l’humanité, mais aussi à la menace d’un Déicide perfide au possible. Lequel corrompe des gardiens passés de bienveillants à belligérants…

Votre but sera d’atteindre une île flottante à une hauteur vertigineuse. Et, pour ce faire, le combat sera incontournable. Mais à votre rythme : il serait dommage de passer à côté de l’exploration, laquelle d’ailleurs vous permettra de découvrir le background de cet univers, par le biais de tablettes à hiéroglyphes ou d’âmes perdues issues de cadavres fraichement tombés. Ainsi, on prend plaisir à vagabonder, et ce n’aurait été possible sans une bonne prise en mains. Contrairement à Abzû, très bon dans ce domaine mais parfois un peu trop fainéant, The Pathless se fait un chouïa plus ambitieux. Attention cependant, le tout début peut surprendre les habitués aux tutoriels interminables et gonflants. Ici, rien de tout cela : on est de suite en immersion, et c’est au joueur de comprendre les mécaniques. Ne vous inquiétez pas, elles sont faciles. L’avatar court, et se trouve soumis à une barre de stamina. Celle-ci se remplie grâce à des cristaux disséminés partout dans le territoire, et il suffit de les atteindre grâce à l’arc. La visée se fait automatiquement, on se concentre donc sur la vitesse, et c’est bonnard.

Fusion idéale de la narration minimaliste et de l’exploration

image test the pathless
Les combats de boss se font épiques.

L’arc va jouer l’un des deux rôles centraux du gameplay. Il est utile aux déplacements, mais aussi à la résolution d’énigmes et, évidemment, aux combats contre les boss. Les puzzles, assez faciles dans l’ensemble, font appel à votre pur sens de la logique. On ne bute jamais face à une énigme trop coriace, Giant Squid ayant opté pour un rendu tous publics (et n’oublions pas que le jeu est aussi disponible sur smartphones, ce qui poussa les développeurs à penser à des cibles plus casuals). Il est question, principalement, d’observation de l’environnement, non seulement de visu mais aussi grâce à une vision d’esprit. En fait une astuce « à la Batman » qui fait ressortir les points d’intérêt, signe tout de même que Giant Squid n’est pas parvenu à tout à fait rendre son level design totalement organique. Mais on accepte l’artifice, il ne se fait pas aussi invasif que chez Rocksteady. On recréé une mélodie sur des cloches pendues, on étudie une trajectoire pour une flèche, on en embrase une autre afin d’allumer un brasier. Généralement, il suffit de quelques secondes pour comprendre le principe, mais ce challenge minime accouche de récompenses qui gonflent la satisfaction.

Plus on vient à bout des énigmes, plus on gagne des emblèmes destinés à nous ouvrir la voie vers une amélioration de l’avatar. Ou, autre possibilité, on récolte des orbes qui, une fois assez nombreuses, permettent à l’aigle un nouveau battement d’ailes. Ce dernier est le second rôle central du gameplay de The Pathless. Il permet de flotter, d’atteindre des lieux en hauteur, mais aussi de bouger certains éléments des énigmes. Rien de bien original, mais il se fond royalement dans l’ensemble de la prise en mains, la rendant d’autant plus limpide. C’est cette sensation qui se dégage, tout du long : le jeu ne réinvente jamais la roue, mais il utilise une multitude de mécaniques pour résulter sur un ensemble très agréable. On pensera notamment aux tours à débloquer afin de lancer le combat de boss. Cela nous rappelle forcément les rébarbatifs points d’intérêt d’Assassin’s Creed, mais ici moins lourds. Tout est une question de dosage et, une fois tout en haut de ces bâtiments, on sent une utilité pour l’observation de l’environnement. On aura tout de même un regret : Giant Squid n’a pas pensé à utiliser les particularités de la Dual Sense quand il est question de le nettoyer, à diverses occasion. Le pavé tactile aurait été tout indiqué, en relation avec les vibrations haptiques, mais on a seulement recours au stick gauche. Pareillement, aucun travail sur la résistance des gâchettes lors de l’utilisation de l’arc, alors qu’elle était très attendue. Vraiment dommage.

Si l’ensemble de l’expérience The Pathless reste en mémoire, les combats de boss peuvent parfois s’en dégager. Ils sont épiques au possible, du moins dans la mise en scène. On ne va pas trop les aborder en détails, car les dévoiler vous serait désagréable. Sachez simplement qu’aux occasions de ces duels, Giant Squid a opté pour l’exploitation de tout ce qui fait le gameplay du jeu. Il va falloir courir, tirer, se cacher. Là encore, le challenge n’est pas des plus élevés, et l’on pourra aussi relever une certaine répétition, notamment dans la première phase des batailles. Mais reste que l’on y trouve une dose d’action bienvenue, car au-delà de ces moments sachez qu’il n’existe aucun autre ennemis alentours. L’impression de solitude se révèle très importante, d’ailleurs rappelons que Giant Squid est le studio fondé par Matt Nava, l’auteur du singulier Journey. Mais tout de même, elle se trouve parfois brisée par une tempête provoquée par les boss, lesquels se baladent tranquillou dans les environnements. Quand on est pris dans cette énergie écarlate très impressionnante, l’aigle valdingue et une phase d’infiltration se lance. Le principe est, là encore, hyper simple : un cache-cache qui vous impose de stopper tout mouvement quand l’immense bestiau jette son regard éclairé vers vous. On en sort en récupérant l’animal ailé, puis l’exploration peut reprendre.

The Pathless est un vrai bonheur à parcourir, il apporte une dose importante de calme, de bien-être malgré une histoire dramatique. Et Giant Squid a eu la bonne idée de ne pas trop pousser le concept sur la longueur. Il vous faudra une dizaine d’heures afin d’en voir la fin en ayant pris le temps de bien explorer, de venir à bout de toutes les énigmes signalées par la vue d’esprit. Ah oui, on a oublié de prévenir : pas de carte, il va donc falloir farfouiller. Et vous allez devoir être minutieux dans le endgame, qui existe bel et bien malgré le manque d’informations ingame à son sujet. On vous laisse le découvrir, il est utile. Terminons par la technique. Entre nous, on avait un peu peur du résultat, le jeu étant aussi disponible sur smartphone. Pourtant, à l’écran c’est tout à fait satisfaisant. Certes, il ne faut pas en attendre les mêmes textures que chez un Godfall par exemple, mais la clarté de la direction artistique, doublée par des idées très impressionnantes (pénétrer le territoire d’un boss est toujours un grand moment), fait amplement l’affaire. Pareil côté musiques : on a droit à des morceaux qui mélangent l’éthéré, le tribal, l’inconnu, de manière plus que charmante.

Note : 16/20

The Pathless se pose comme l’un de nos jeux préférés de cette toute fin d’année, comme celui qui nous aura accompagné pendant ce Noël si atypique. Certes, il faudra lui pardonner une certaine répétitivité, et les amateurs d’action frénétique en seront pour leurs frais. Aussi, on aurait aimé que Giant Squid prenne plus en compte les spécificités de la Dual Sense. Mais si vous recherchez un accord saisissant entre l’exploration et la narration minimaliste, si vous vouez un culte à des jeux comme Shadow Of The Colossus, alors vous tenez là un véritable indispensable.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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