Caractéristiques
- Titre : D'Artagnan et les 3 mousquetaires
- Titre original : D'Artacán y los tres mosqueperros
- Réalisateur(s) : Toni García
- Avec : les voix de Jim Redler, Benoît Dupac, Stéphane Roux...
- Distributeur : Starinvest Films France
- Genre : Animation, Famille, Aventure
- Pays : Espagne/France
- Durée : 89 minutes
- Date de sortie : 25 août 2021
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
De la série au film
D’Artagnan et les 3 Mousquetaires est en fait une double adaptation. D’abord, celle du mythique roman d’Alexandre Dumas, mais aussi celle d’une série télévisée d’animation des années 80 diffusée entre autres dans l’émission du Club Dorothée.
Cette dernière avait pour particularité que les personnages étaient tous des animaux : D’Artagnan un Beagle, Athos un Berger allemand, Porthos un Saint-Bernard, Aramis un Springer anglais, Planchet un ours, Pomme une souris, Milady un félin et Richelieu un loup. Tout ce petit monde a ravi à l’époque notre regard d’enfant et le métrage d’animation 3D du réalisateur espagnol Toni Garcia tente de raviver la flamme de la nostalgie sans toutefois y parvenir complètement.
Une histoire intemporelle
Bien entendu, du côté du scénario, aucun risque n’a été pris. Nous assistons de nouveau au départ de notre jeune gascon, idéaliste et bagarreur, pour Paris où il rencontrera les 3 Mousquetaires Athos, Porthos & Aramis, qui deviendront ses indéfectibles alliés et amis.
La reine, suite aux manigances de Richelieu, perd toujours son collier de diamants et les Mousquetaires doivent toujours ferrailler pour déjouer le complot visant à saper le pouvoir royal pour mieux déclencher une guerre avec l’Angleterre. Bref, rien de nouveau sous le soleil de Dumas et le métrage y trouve à la fois ses qualités, mais aussi des défauts.
Si l’histoire d’origine n’a pas pris une ride et garantit un minimum de réussite, il est dommage de noter un manque flagrant d’audace et d’imagination qui aurait pu propulser cette adaptation « animalière » dans un registre moderne et moins pesamment consensuel.
Les dialogues sont souvent ternes et les nobles valeurs morales vantées dans le roman d’origine sont noyées dans un académisme frileux. Dommage, car dans le florilège d’adaptations passées et futures de l’œuvre de Dumas, D’Artagnan et les 3 Mousquetaires aurait pu autrement tirer son épingle du jeu.
Des personnages sympathiques, mais creux
Avec l’animation 3D, nos personnages d’enfance gagnent en épaisseur visuelle ce qu’ils perdent en émotion.
D’Artagnan (qui ressemble étrangement à Snoopy) ne parvient jamais à être crédible en Mousquetaire et la présence de ses trois compères est réduite à peau de chagrin – une erreur narrative souvent commise dans les adaptations.
Richelieu et Rochefort en particulier suivent le même traitement en incarnant des méchants caricaturaux.
Seule Milady de Winter se démarque, mais plus pour sa condition d’espionne aux pattes de velours que par la profondeur de sa psychologie – son ancien mariage avec Athos est à peine évoqué.
Les enfants n’en demandant pas tant seront peu exigeants, mais les autres risquent de s’ennuyer.
Une réalisation honnête mais sans relief
Le passage de la série animée à l’écran (dont une séquence amusante illustre les différences) ne se fait pas sans écueils. Oui, les décors sont jolis dans D’Artagnan et les 3 Mousquetaires, oui nous trouvons plaisir à redécouvrir ce monde de cape et d’épées, d’intrigues et de courage. Mais, hélas, la caméra de Toni Garcia est trop statique, les mouvements aux combats font trop factices la plupart du temps et jamais le métrage ne parvient à insuffler un souffle épique à une intrigue qui rend pourtant l’exercice facile.
Le réalisateur connait son sujet, mais ne possède aucun génie, aucune audace, il veut juste faire plaisir aux plus petits et y parvient sans aucune gloire.
Un film uniquement destiné aux enfants
Si D’Artagnan & les 3 Mousquetaires plaira aux plus jeunes, il ne pourra pas aller au-delà. Non que le métrage soit mauvais, mais il profite seulement de l’histoire d’origine ainsi que de la série qui l’a vu naître.
En cela, il reste un spectacle agréable mais triste d’une certaine façon, car un peu de créativité supplémentaire aurait pu rassembler petits et grands d’aujourd’hui autour de l’œuvre de Dumas qui vantait les préceptes de l’honneur et de la vertu.