Caractéristiques
- Titre : Spider-Man: No Way Home
- Réalisateur(s) : Jon Watts
- Avec : Tom Holland, Zendaya, Benedict Cumberbatch, Jon Favreau, Jacob Batalon, Marisa Tomei, Willem Dafoe, Alfred Molina et Jamie Foxx
- Distributeur : Sony Pictures France
- Genre : Action, Aventure, Fantastique
- Pays : Américain
- Durée : 167 minutes
- Date de sortie : 15 décembre 2021
- Note du critique : 8/10 par 1 critique
Le passage de l’adolescence à l’âge adulte
Troisième opus du Spider-Man du MCU commencé par Spider-Man : Homecoming et suivi par Spider-Man :Far From Home, Spider-Man : No Way Home clot donc cette première trilogie, une autre ayant été annoncée il y a peu avec Tom Holland pour ouvrir le multiverse au MCU (même si les séries WandaVision et Loki l’ont déjà fait sur petit écran). Pour la première fois dans son histoire cinématographique, Spider-Man, le héros sympas du quartier, est démasqué et ne peut désormais plus séparer sa vie normale de ses lourdes responsabilités de super-héros. Quand il demande de l’aide à Doctor Strange, les enjeux deviennent encore plus dangereux, le forçant à découvrir ce qu’être Spider-Man signifie vraiment.
Le Spider-Man du MCU a toujours eu de l’aide dans ses deux aventures (et par extension dans les autres films dans lesquels il apparaissait) et n’a jamais eu à affronter les conséquences de ses actes. Et le début du film commence exactement où le précédent se finissait : la révélation que Peter Parker est Spider-Man. Et pourtant, grâce à un personnage, tout est dédramatisé sur le fait qu’il ait possiblement tué Mysterio – mais cela n’est que partie remise. Les scénaristes sont bien conscients qu’il faut que Peter puisse assumer les conséquences de ses actes pour savoir ce qu’être Spider-Man signifie. Toute la structure du long-métrage est basée autour de cette thématique. Il s’agit ici de déconstruire pour mieux reconstruire.
Que signifie être Spider-Man ?
Mais plus que ça, c’est aussi le thème du passage de l’adolescence à l’âge adulte qui est mis en avant. Tout ce qui a été fait sur les deux premiers films trouve ici une conclusion et il faudra un gros événement pour que Peter gagne vraiment en maturité. La fin du film va dans ce sens et il sera intéressant de voir l’évolution du personnage dans ses prochains films solo tant il a encore à apporter. Par ailleurs, tout le dernier tiers du film est clairement plus sombre que tout ce qui a été fait dans les deux précédents films, ce qui donne des scènes vraiment émouvantes.
Evidemment, le film ouvre en grand les portes du multivers pour laisser passer des méchants issus d’autres univers. Nous ne révélerons rien de plus ici, mais cette ouverture et l’arrivée de ces méchants est aussi une réflexion sur ce qu’ils sont et ce qu’ils signifient par rapport à notre araignée préférée. Le tout est très bien fait. Les interactions entre les méchants et Peter vont dans ce sens. D’autres interactions avec d’autres personnages sont aussi plus qu’intéressantes. Le multivers est à son commencement dans le MCU et il sera intéressant de voir comment il va être traité. On pense surtout à Doctor Strange and the Multiverse Madness qui sortira en 2022. Si le résultat est à la hauteur de ce qui a été fait ici et dans les séries Loki et WandaVision, alors l’univers cinématographique de Marvel prend la bonne direction…
Une belle ouverture sur le Multiverse
Il y a tout de même des choses qui ne marchent pas dans le film. En premier lieu, l’humour du premier tiers du film. Le MCU nous a toujours donné un humour qui marchait, ou pas, selon les situations et ici il y en a vraiment trop et la plupart tombent à plat. C’est mieux après et au fur et à mesure que le long-métrage avance : il y en a moins et ce n’est pas plus mal. En second lieu, et c’est toujours le même problème qu’avec les deux précédents opus, la réalisation de Jon Watts. Celle-ci n’est toujours pas inspirée malgré de rares moments de fulgurance. Il aurait pu mieux iconiser certains moments mais par contre, il gère assez bien les moments émouvants. C’est déjà ça. En tout cas, il faudra clairement trouver un autre réalisateur pour la prochaine trilogie
Pour le reste, le rythme du film est très bon. On ne sent pas passer les 2h47 tant les péripéties sont bien gérées et espacées. Les effets spéciaux sont de qualité malgré deux-trois plans où l’on voit clairement les fonds verts. La musique de Michael Giacchino continue les thèmes qu’il a explorés dans les deux précédents opus tout en les faisant évoluer. On retrouve aussi quelques thèmes bien connus d’anciens films. En tout cas, l’évolution de son thème principal montre l’évolution du personnage de Homecoming à No Way Home.
La conclusion d’un arc
Concernant le casting, Tom Holland (Chaos Walking) nous offre sa meilleure prestation, et de loin, de Peter Parker/Spider-Man. Il peut être tantôt amusant ou émouvant tout en passant par des phases vraiment obscures. Il montre vraiment que son jeu à évolué, tout comme son personnage. Il en est de même pour Zendaya (Dune) et Jacob Batalon, qui incarnent respectivement MJ et Ned, que l’on a vu grandir sur grand écran. Leurs personnages prennent en consistance et leurs performances sont meilleures, surtout pour Zendaya. Benedict Cumberbatch est toujours égal à lui-même dans le rôle de Doctor Strange.
On peut en dire autant de Jon Favreau dans le rôle de Happy Logan. Marisa Tomei est toujours excellente dans le rôle de tante May. Et surtout , quel plaisir de revoir Willem Dafoe, Alfred Molina et Jamie Foxx dans les rôles de Norman Osborn/ le Bouffon Vert, Docteur Octopus et Electro. Ils ont tous un vrai rôle dans le film et ne se contentent pas d’un caméo. Leurs personnages évoluent aussi, mais l’on retiendra surtout la performance de Dafoe, qui représente vraiment l’antagoniste du film.
Spider-Man : No Way Home clot de belle façon cette trilogie tout en ouvrant sur autre chose qui sera vraiment intéressant. Les thèmes du passage à l’âge adulte, de ce que signifie être Spider-Man et des conséquences de ses actes sont bien traités. Et surtout, le film ouvre une nouvelle ère du MCU, avec le multiverse, qu’on a hâte de voir si elle est aussi bien traité qu’ici. Clairement le meilleur film de cette trilogie et l’un des meilleurs films Spider-Man.