Caractéristiques
- Titre : Scream
- Réalisateur(s) : Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett
- Avec : Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox, Marley Shelton, Melissa Barrera, Jenna Ortega, Jack Quaid, Dylan Minnette et Kyle Gallner.
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Genre : Epouvante-horreur, Thriller
- Pays : Américain
- Durée : 115 minutes
- Date de sortie : 12 janvier 2022
- Note du critique : 8/10 par 1 critique
L’esprit de la saga est intact
Il y a vingt-cinq ans sortait Scream de Wes Craven qui a relancé la mode des slashers pour le meilleur et le pire. Dix ans après un quatrième opus qui critiquait les suites et les reboot, voici que le cinquième opus de la saga, intitulé tout simplement Scream, arrive en salles. Vingt-cinq ans après que la paisible ville de Woodsboro a été frappée par une série de meurtres violents, un nouveau tueur revêt le masque de Ghostface et prend pour cible un groupe d’adolescents. Il est déterminé à faire ressurgir les sombres secrets du passé. Alors, la saga est-elle parvenu à se renouveler ?
Sur le scénario de James Vanderbilt et Guy Busick, nous ne pouvons pas dire grand chose sur la trame narrative pour ne pas vous spoiler le film, mais ce que nous malgré tout dire, c’est que ce film se concentre sur une nouvelle génération de jeunes protagonistes, principalement Samantha (dont le nom de famille, Carpenter, renvoie directement au réalisateur John Carpenter), une jeune femme qui revient à Woodsboro et qui a un secret en lien avec les meurtres du premier film.
Les nouveaux personnages sont assez bien développés pour la plupart. Chacun a le droit à sa petite scène et trouver le ou les meurtriers dans ce petit groupe se révélera assez dur. En tout cas, chacun paraît suspect à un moment ou un autre et pour cela, le scénario est très bien ficelé. Bien évidemment, l’humour est toujours de la partie et les gags ou répliques font toujours mouche. Enfin, le casting original est bien au rendez-vous, et pas juste en caméo : chacun joue un vrai rôle dans l’intrigue et dans le passage de flambeau à cette nouvelle génération.
Toujours aussi sanglant…
Mais comme tout Scream qui se respecte, le long-métrage critique évidemment les suites à foison dans les sagas (la saga Stab est encore au cœur du film), mais aussi ce qu’on appelle les « suites/reboot » qui jouent sur la nostalgie pour faire revenir d’anciens personnages d’une saga, autant pour amener les fans de la première heure que pour faire découvrir un univers à un nouveau public. Le titre même du film, Scream donc, est un gros troll par rapport à tout ce que critique le long-métrage, ce qui est assez drôle.
Le métrage critique aussi les fans toxiques, qui pensent savoir mieux que les artistes ce qu’ils doivent avoir et que Hollywood leur sert sur un plateau. Pas mal de sagas passent par cette critique (Star Wars, S.O.S Fantômes, etc.) et, là encore, c’est très bien fait tout en étant amusant. La saga Scream a aussi, bien sûr, toujours fait des références à d’autres films d’horreurs. C’est encore le cas ici et celles-ci passent très bien.
Du côté de la réalisation, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, qui ont réalisé les très bons V/H/S et Wedding Nightmare, s’en sortent admirablement bien. Ils magnifient Ghostface dans certains plans, le rendant vraiment dangereux. Les meurtres peuvent paraître plus simplistes (malgré une utilisation assez astucieuse du téléphone) mais ils sont, paradoxalement, très élaborés et surtout très sanglants. Cet opus est très certainement celui qui fait verser le plus de sang ! Même en termes de réalisation pure, ils s’en sortent bien.
On sent qu’ils ont voulu garder une certaine patte visuelle qui rappelle celle du défunt Wes Craven. Il y a même une scène très astucieuse pour faire monter la pression qui joue clairement sur les codes du jumpscare pour mieux mettre en avant le fait que ces derniers sont utilisés abusivement dans les longs-métrages d’horreur actuels. D’ailleurs, il n’y en a quasiment pas ici. Les réalisateurs préfèrent plutôt jouer sur l’ambiance des décors.
…et intelligent
Pour le reste, la durée d’1h55 passe bien, il n’y a pas de temps mort. La gestion entre les meurtres, les scènes de discussion et l’humour sont très bien équilibrés. La musique de Brian Tyler est bonne, il reprend même le thème de Dewey (qui était un extrait de la BO du film Broken Arrow, musique de Hans Zimmer), mais on sent que la composition de Marco Beltrami (compositeur des quatre premiers opus) manque et c’est dommage. Sinon, certaines chansons qui apparaissaient dans le premier film font leur retour ici.
Concernant le casting, Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox et Marley Shelton reprennent les rôles qu’ils tenaient déjà dans la saga. Ils connaissent leurs personnages et les interprètent toujours aussi bien. Melissa Barrera est excellente en lead. Au travers de son interprétation, on sent le conflit par rapport à son passé, mais aussi la force qu’elle doit dégager pour être l’héroïne. Jenna Ortega, Jack Quaid, Dylan Minnette et Kyle Gallner, entre autres, forment la nouvelle génération et ils s’en tirent tous assez bien.
Scream est donc brillant, intelligent (comme ses prédécesseurs), sanglant, brutal et surprenant. Très certainement le meilleur opus depuis le premier. Ajoutons également qu’il pourrait très bien clore la saga de la meilleure des façons.
Après un 4ème volet sympathique mais qui montrait déjà les limites du concept, Scream est de retour avec un reboot mettant toujours en scène de jeunes personnages incarnant la nouvelle génération face aux stars de la trilogie originale. Et ce que l’on craignait se confirme malheureusement : on tourne en rond, le seul véritable changement tenant aux références au cinéma d’horreur de ces 10 dernières années. Si, au moins, ce 5ème opus nous avait réservé autant de frissons, nous n’aurions pas boudé notre plaisir.
Mais, là aussi, la déception est au rendez-vous : non seulement les nouveaux personnages sont peu charismatiques et certaines ficelles concernant leur développement assez grosses (voir le personnage de Sam, la fille illégitime de Billy, l’un des tueurs du premier film), mais on s’ennuie sans jamais éprouver le moindre sentiment de peur. Reste une mort surprenante et une fin qui relève le niveau. Reste à espérer que les deux prochains volets, qui clôtureront définitivement la saga initiée par Kevin Williamson et Wes Craven, sauront davantage soulever notre enthousiasme et nous surprendre.