Caractéristiques
- Titre : Jurassic World : Le Monde d'après
- Titre original : Jurassic World: Dominion
- Réalisateur(s) : Colin Trevorrow
- Avec : Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Laura Dern, Jeff Goldblum, Sam Neill, DeWanda Wise, Mamoudou Athie, BD Wong, Omar Sy, Isabella Sermon, Campbell Scott et Justice Smith
- Distributeur : Universal Pictures France
- Genre : Action, Aventure, Science fiction
- Pays : Américain
- Durée : 146 minutes
- Date de sortie : 8 juin 2022
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- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Une vraie fin pour la saga
Jurassic World : Le Monde d’après est l’opus final de la saga Jurassic Park/ Jurassic World commencée il y a bientôt 30 ans. Et autant dire qu’après la fin de Jurassic World : Fallen Kingdom, qui voyait les humains et les dinosaures obligés de coexister, nous étions impatients de découvrir ce que Colin Trevorrow nous avait mijoté. Quatre ans après la destruction d’Isla Nublar, les dinosaures font désormais partie du quotidien de l’humanité entière. Un équilibre fragile qui va remettre en question la domination de l’espèce humaine maintenant qu’elle doit partager son espace avec les créatures les plus féroces que l’histoire ait jamais connu…
Colin Trevorrow et Derek Connolly, qui ont scénarisé les trois opus Jurassic World, vont à contre courant de ce que nous attendions. Vu la fin du précédent opus, nous nous attendions à voir une intrigue centrée sur la cohabitation entre les humains et les dinosaures, mais ce n’est pas le cas, même si cela est évoqué au début et à la fin du long-métrage. L’intrigue est découpée en deux parties. La première repose sur l’enlèvement de Maisie et Bêta – la fille de Blue. Et évidemment, Claire et Owen vont partir à leur recherche. La seconde est centrée sur le trio Ellie, Alan et Ian, les trois héros de la trilogie Jurassic Park, qui découvrent une machination de Biosyn, une entreprise qui utilise des sauterelles génétiquement modifiées qui détruisent les récoltes dans le monde entier, et qui va entrainer une famine massive et un changement écologique. Les deux intrigues vont se rejoindre de manière à réunir les protagonistes des deux sagas.
Une histoire simple et un peu décevante
Alors, en ce qui concerne la première intrigue, l’enlèvement de Maisie et Bêta est compréhensible puisque Maisie est un clone et que Bêta a été conçue par Blue. Toujours est-il que la justification finale et son utilisation sont un peu bancales. Cela sert juste de prétexte à des scènes d’action – moins nombreuses dans la seconde partie du récit, qui est davantage une infiltration à l’intérieur des laboratoires de Biosyn. Evidemment, la métaphore et le message écologique sont clairs au travers de l’intrigue, mais il est dommage que la coexistence humains/dinosaures ne soit pas plus abordée que ça. Aussi, il est regrettable de ne pas parler davantage du marché noir des dinosaures et de leur élevage en batterie. Cette partie est survolée alors même qu’elle aurait vraiment mérité d’être développée.
Parmi les points positifs, on notera que Jurassic World 3 nous offre la plus grosse variété de dinosaures à l’écran de toute la saga. Sur ça, on peut clairement dire qu’il est généreux. L’utilisation des personnages est également une assez bonne surprise. Qu’il s’agisse de Claire et Owen ou Ellie, Alan et Ian, tous ont un rôle actif dans l’intrigue et ne sont pas relégués à de simples caméos en ce qui concerne les protagonistes de Jurassic Park. C’est d’ailleurs une satisfaction de les retrouver, pour ces derniers.
Alors bien sûr, d’autres personnages secondaires sont nécessairement mis de côté, comme ceux de Barry (Omar Sy), Franklin (Justice Smith) ou encore Zia (Daniella Pineda), qui sont relégués à quelques scènes. Concernant les scènes d’action, celles-ci sont assez efficaces. On retiendra surtout la course poursuite dans Malte et le final du film. L’humour y est plutôt bon et fait mouche à chaque fois. Et comme il s’agit du dernier opus des Jurassic, il y a bien sûr des rappels (visuels ou à travers des répliques) à toute la saga.
Cependant, on regrettera que le message soit le même au début et à la fin du film : il faudra coexister avec les dinosaures. L’intrigue n’étant pas centrée sur cette thématique, cette conclusion ne passe pas vraiment puisque le point de vue n’évolue absolument pas de ce côté-là, donnant l’impression d’un traitement scénaristique paresseux. Enfin, dernier problème, et pas des moindres : nous n’avons aucunement peur pour les personnages principaux, à aucun moment. Du coup, les moments où ils sont en danger, nous savons qu’ils vont survivre, et c’est bien dommage…
Le plaisir de retrouver le casting original
Concernant les acteurs, Chris Pratt et Bryce Dallas Howard connaissent bien leurs personnages et offrent toujours une bonne interprétation. Mais quel plaisir de retrouver Laura Dern (Star Wars : Les Derniers Jedi, Sailor et Lula), Jeff Goldblum et Sam Neill ! Leur alchimie est encore présente 30 ans plus tard et l’alchimie avec le casting de Jurassic World est aussi bon. DeWanda Wise fait une bonne entrée dans la saga dans le rôle de la pilote Kayla. Mamoudou Athie occupe un rôle, celui de Ramsay, à double emploi qui lui va bien. BD Wong est toujours bon dans le rôle d’Henry Wu qui veut, cette fois, obtenir une rédemption. Isabella Sermon est de retour en tant que Maisie et la jeune actrice s’avère convaincante. Enfin, Campbell Scott joue le méchant de service et cela lui va bien.
En ce qui concerne la réalisation de Colin Trevorrow, il y a peu à dire. Il fait le minimum syndical malgré quelques plans-séquences inspirés. Les scènes d’action sont trop découpées, avec un montage rapide – on pense surtout à la course poursuite dans Malte. Alors oui, nous arrivons tout de même à suivre celles-ci. Mais c’est malgré tout bien dommage qu’elles ne soient pas un peu plus lisibles. Les effets spéciaux sont assez réussis pour la majorité, mais il y a tout de même beaucoup de plans assez ratés avec les dinosaures, surtout lors des plans larges. Le rythme et le montage du film sont bons. On ne s’ennuie pas une seconde et nous n’avons aucun mal à suivre les deux intrigues en parallèle. Le rythme s’accélère quand les deux se rejoignent. Enfin, la musique de Michael Giacchino est toujours excellente, même s’il use jusqu’à la moelle le thème original quand les trois protagonistes de Jurassic Park sont à l’écran ensemble.
Jurassic World : Le Monde d’après n’est pas la conclusion espérée dans ses thèmes par rapport à la fin de Jurassic World : Fallen Kingdom, mais s’avère divertissant, généreux en matière de diversité de dinosaures à l’écran et en scènes d’action, tout en apportant une vraie fin à la saga. On retrouve avec plaisir les héros de la première trilogie. Au final, ce dernier opus ne nous a pas réellement convaincus, sans nous décevoir tout à fait grâce à une bonne dose de spectacle. On aurait cependant préféré que le film assume pleinement son sujet, dans le prolongement de Fallen Kingdom, plutôt que de l’éviter et de faire dans la redite.