[Critique] Blonde : Andrew Dominik plonge dans le mythe Marilyn

Caractéristiques

  • Titre : Blonde
  • Réalisateur(s) : Andrew Dominik
  • Scénariste(s) : Andrew Dominik, d'après le roman de Joyce Carol Oates
  • Avec : Ana de Armas, Lily Fisher, Julianne Nicholson, Adrien Brody, Xavier Samuel, Evan Williams, Bobby Cannavale ...
  • Distributeur : Netflix
  • Genre : Drame
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 2h46
  • Date de sortie : 28 septembre 2022 sur Netflix
  • Note du critique : 5/10

Un « film d’horreur onirique » sur Marilyn Monroe au parfum de soufre

Présenté par son réalisateur, Andrew Dominik, comme un « film d’horreur onirique » dans la lignée du Locataire de Polanski, Blonde a été révélé fin septembre sur Netflix, soit 3 ans après son tournage. Objet de toutes les rumeurs suite à son interdiction aux moins de 17 ans aux Etats-Unis (une première pour un film original de la plateforme de streaming), ce faux biopic sur la vie et les déboires de Marilyn Monroe avec Ana de Armas dans le rôle-titre était déjà présenté, avant que quiconque ait pu le voir, comme scandaleux et choquant en raison de scènes de sexe crues et d’une vision se voulant anti-glamour sur les coulisses des studios hollywoodiens du milieu des années 40 jusqu’à 1962, année de la mort de la blonde la plus célèbre du cinéma américain. Le tout saupoudré d’allusions au fait que Dominik a dû se battre pendant 10 ans avec les studios pour pouvoir adapter ce qui est en réalité un roman de fiction de Joyce Carol Oates à l’écran et que Netflix aurait tenté d’influer sur le montage final pour le rendre plus « grand public ».

En découvrant enfin ce long-métrage approchant les 3h, la question était donc de savoir ce que le talentueux réalisateur de L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (2007) avait retiré de la légende Marilyn après avoir habilement construit la légende de son film. Et c’est là que les choses deviennent compliquées, car, disons-le d’emblée : Blonde est un film qui mérite d’être « digéré » et divise profondément tant Dominik allie brio de la mise en scène, avec certains partis pris esthétiques particulièrement réussis à des choix narratifs quelque peu discutables, qui forcent l’empathie mais tiennent aussi clairement par moments de la manipulation émotionnelle et tendent à grossir le trait en ce qui concerne la personnalité et les traumas d’une Marilyn Monroe, Norma Jeane Baker de son vrai nom, qui est alors montrée comme une victime absolue exploitée et trahie du début à la fin et qui n’aurait eu, semble-t-il, aucune chance de s’en sortir.

Si la critique anglo-saxonne peut parfois se montrer pudibonde, force est de reconnaître que nous ne pouvons qu’adhérer à l’observation de Leslie Felperin du journal The Guardian, qui remarque que « ce portrait de Marilyn Monroe accentue sa souffrance et son angoisse, faisant d’elle une sainte féministe morte pour nos péchés scopophiliques afin que nous puissions nous repaître de sa beauté et de son talent. Peut-être ne s’agit-il pas tant d’un opéra que d’une sorte de rituel religieux de notre ère moderne revisitant le chemin de croix de Monroe, la Passion de Marilyn ».

le tournage de la célèbre scène de sept ans de réflexion dans le film blonde
Le tournage de la scène de la bouche de ventilation dans Sept ans de réflexion, qui tourne à l’angoisse pour Marilyn, entre la foule, les photographes et la jalousie de son mari Joe Dimaggio.

A l’origine du faux biopic : le roman de fiction de Joyce Carol Oates

Cependant, il serait hypocrite de nier le talent de Dominik, ni la pertinence de certaines scènes ou certaines idées, même si l’ensemble est diablement foutraque et n’apporte rien, ni au regard porté sur Marilyn Monroe en tant qu’icône, ni au débat de notre ère post-#metoo au final, malgré un premier acte inspiré sur la réalité de l’industrie hollywoodienne de l’époque, qui n’est pas sans rappeler le célèbre ouvrage Hollywood Babylone de Kenneth Anger (1975), auquel on ne peut s’empêcher de penser. Mais pour analyser au mieux le film étrange et compliqué à plus d’un niveau qu’est Blonde, revenons-en au matériau qui l’a inspiré : le roman de Joyce Carol Oates.

Paru en 2000, Blonde est présenté clairement, dès la préface rédigée par son auteure, comme une œuvre de fiction. Certes, la célèbre et prolifique romancière américaine a lu quantité d’ouvrages sur Marilyn Monroe, utilise son nom et revisite des étapes clés de sa vie et son parcours, mais elle prévient d’emblée n’avoir en aucun cas avoir voulu écrire une biographie, mais bel et bien un roman. L’éditeur ajoute également : « Si la plupart des personnages de ce livre présentent quelques ressemblances avec les proches et les contemporains de Marilyn, leur description et les événements rapportés sont entièrement le fruit de [l’]imagination [de l’auteure]« . Et, de fait, le roman de Joyce Carol Oates révèle sa nature fictive et romancée assez vite, notamment parce-qu’il mélange plusieurs figures de la vie de Marilyn pour en créer de nouvelles et invente des pans entiers de certains passages de sa vie d’une telle manière que la fiction peut difficilement être ignorée… Comme lorsque, par exemple, Oates imagine la vie sexuelle du couple qui sert de famille d’accueil (fictive, mais très librement inspirée des Bolender) à la jeune Norma Jeane Baker pendant l’internement au long cours de sa mère.

Il n’en est pas de même pour le film d’Andrew Dominik, qui ne prend pas la peine de préciser qu’il ne s’agit pas d’un véritable biopic par un carton pour mieux jouer d’une ambiguïté forcément plus vendeuse – ce qui se ressent d’ailleurs également dans les propos du réalisateur dans l’interview de Télérama citée plus haut. Cette ambiguïté est d’autant plus dérangeante que, à l’exception de la trame du triangle amoureux avec le fils Chaplin et son compagnon, Blonde ne retient du roman d’Oates que des éléments et moments réels de la vie de Marilyn (ou presque) en les déformant parfois de manière importante ou en abusant des ellipses pour ne retenir que les passages les plus sombres, désespérés et violents.

Du coup, à moins de bien connaître la vie de Marilyn Monroe et d’avoir lu plusieurs biographies sérieuses la concernant, les spectateurs lambda pourront prendre ce qui est montré pour argent comptant, ce qui en devient assez gênant puisque, à quelques scènes près, le film lisse énormément la personnalité de l’actrice pour privilégier sa vulnérabilité et une naïveté qui n’était pourtant pas la sienne, elle dont les écrits intimes et poétiques ont révélé la grande lucidité sur tous les plans : psychologique, relationnel, professionnel…

ana de armas dans le rôle de marilyn monroe dans le film blonde
Marilyn (Ana de Armas) face à Arthur Miller pour la première fois.

Une version fantasmée de Marilyn Monroe complètement victimisée

La Marilyn interprétée par Ana de Armas n’est certes pas montrée comme une potiche idiote. Les scènes (là encore fictives, mais parmi les meilleures du film), de l’audition pour Troublez-moi ce soir (1952) ou encore son premier rendez-vous avec Arthur Miller (Adrien Brody), au cours duquel elle lui livre son sentiment sur l’un de ses personnages féminins fétiches avec une acuité qui laisse le dramaturge pantois, le montrent. Tout comme la réaction amusée de la star quand elle reçoit une lettre insultante d’un homme qui la considère comme rien de moins qu’une pute : cet homme projette des choses sur la persona qu’elle s’est inventée et non sur elle.

Mais, au bout de 2h46, on a quand même l’impression que Norma Jean Baker était une femme d’une trop grande gentillesse, 100% pure et 100% perturbée dès le traumatisme originel d’une tentative de meurtre (inventée par Oates) par sa mère, incapable de s’énerver sauf quand elle est sous l’emprise de l’alcool ou d’un cocktail médicamenteux, et qui n’a pu devenir la célèbre Marilyn que parce-qu’elle était toute entière portée par les illusions et le fantasme de ce qu’elle pourrait être et représenter pour autrui. Si bien que c’est au final la mort de son illusion fondatrice (l’amour de son père inconnu), qui la tue dans cette version-là. Le tout accompagné d’un message d’une noirceur absolue sur le fait qu’elle a au final eu tort d’accorder sa confiance aux rares personnes dont elle pensait avoir été véritablement proche et qui sont tous, ici (à l’exception de sa mère et de la meilleure amie de celle-ci), des hommes.

ana de armas joue marilyn monroe échappant à la foule après sa fausse couche
Reproduction au sein d’une scène d’un cliché de paparazzi célèbre montrant Marilyn Monroe sortir de clinique suite à sa fausse couche.

Une plongée oppressante dans une psyché perturbée

Nous sommes, du début à la fin, plongés dans l’esprit perturbé et halluciné de Marilyn/Norma Jeane, sans la moindre possibilité d’échappatoire et, du coup, sans le moindre recul, alors même que la mise en scène de Dominik, comme nous allons le voir, semble pourtant ausculter notre rapport à l’image icônisée. Ce parti pris s’appuie, selon toute vraisemblance, sur une phrase du début du roman de Joyce Carol Oates : « Nous voulons rester à l’extérieur des autres, pas être aspirés à l’intérieur ». Cette phrase est importante, non seulement parce qu’elle permet de comprendre la démarche de Dominik, mais aussi et surtout parce-qu’elle éclaire un aspect frappant (et intéressant) de la personnalité de Marilyn Monroe, la femme comme l’actrice : celle-ci ne se sentait pas comprise mais avait elle-même soif de comprendre et de se mettre à la place d’autrui, se glissant dans la peau de ses personnages les plus dramatiques sans filet, comme le montre la scène de l’audition pour Troublez-moi ce soir, lorsque le réalisateur observe que ce n’est pas du jeu d’acteur, car une actrice professionnelle « équilibrée » ne se perdrait jamais dans un rôle et en elle-même en jouant.

Par son approche, le réalisateur nous aspire clairement à l’intérieur de sa version de Marilyn Monroe sans que nous puissions nous échapper. Ce parti pris se défend sur le papier, mais tourne au calvaire émotionnel à la limite du malsain tant Andrew Dominik occulte, au-delà de la trame autour du triangle amoureux utopique et, en fin de compte, faussement idyllique, toute source de lumière au sein de la vie et la carrière de l’actrice. Alors certes, si vous êtes particulièrement empathique et que les traitements chocs ne vous gênent pas, cela fonctionne… sur le coup. Cela a été le cas pour l’auteure de cet article, qui (paradoxe ?) adore un cinéaste comme Lars von Trier, lui-même régulièrement accusé de manipulation émotionnelle malsaine des spectateurs. Oui, j’entends les reproches à l’encontre de Dancer in the Dark qui m’a dévastée, de même que Breaking the Waves, qui traite par ailleurs de manipulation émotionnelle et d’emprise psychologique au sein d’un couple. J’entends, mais ces films me bouleversent. Alors, pourquoi n’en est-il pas de même pour le Blonde d’Andrew Dominik ?

Sans doute parce que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, von Trier s’identifie clairement à ses héroïnes malchanceuses, naïves ou dépressives, il se projette en elles. Ce qui était aussi le cas de David Lynch avec Twin Peaks: Fire Walk with Me (1992), décrié pour sa violence et sa noirceur sans concession à l’époque, mais dans lequel le cinéaste s’identifiait réellement à Laura Palmer, malgré la crudité de certaines scènes. Or, cela n’est nullement (ou du moins trop rarement) le cas d’Andrew Dominik, qui feint de nous plonger dans l’esprit de cette Marilyn victimisée d’un bout à l’autre, traînée plus bas que terre, tout en tombant (involontairement ?) dans les travers voyeuristes qu’il prétend dénoncer. Alors oui, il y a quelques très belles scènes, qui sonnent juste, et Ana de Armas se jette tellement corps et âme dans le rôle qu’il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas éprouver peine et compassion pour elle. Mais était-il nécessaire de ne retenir que le pire de la vie de la star pour cela et pour nous montrer l’envers du décor ? La réalisation immersive, onirique, elliptique et souvent oppressante du cinéaste se révèle à double tranchant et cela est d’autant plus dérangeant qu’il brouille sciemment la frontière entre fiction et réalité, en évitant de prévenir les spectateurs en préambule, ce que l’on pourrait considérer comme opportuniste et malhonnête, même si le pitch de Netflix parle de « portrait-fiction ».

xavier samuel ana de armas et evan williams dans le film blonde
Le trio amoureux (fantasmé) de Marilyn avec Cass Chaplin et son ami Eddy Robinson Jr. Le seul moment lumineux (mais au final illusoire) du film.

Une mise en scène au brio évident et un premier acte convaincant

Néanmoins, certains éléments permettent d’évaluer un peu plus positivement Blonde, film décidément bien difficile à noter d’une façon qui reflète fidèlement notre ressenti face à celui-ci (les étoiles indiquées en haut sont, une fois n’est pas coutume, plus indicatives qu’autre chose). Ces éléments tiennent à la manière de démythifier (surtout au sein du premier acte) l’Usine à Rêves du vivant de Marilyn Monroe même si, dans le fond, il n’y a rien de véritablement neuf là-dedans, mais aussi à la mise en scène souvent inventive d’Andrew Dominik, qui interroge la réalité de l’image et le véritable culte que nous vouons à certaines figures et clichés célèbres, de même qu’il interroge le culte du corps. Corps sacralisé par l’industrie, alors même que les acteurs inconnus en quête de gloire, humbles artisans souvent sous-payés, étaient exploités : poussés à accepter de coucher avec les producteurs, tournant des films porno ou posant pour des photos dénudées pour pouvoir s’en sortir un tant soit peu le temps de décrocher un contrat.

A ce titre, toute fantasmagorique qu’elle soit, la rencontre de Monroe avec le fils Chaplin et sa découverte du plaisir en compagnie de celui-ci et son compagnon illustre bien cette dimension et a également un autre mérite : celui de montrer Norma Jeane pour la première et unique fois du film comme une femme qui devient enfin sujet désirant plutôt que comme simple objet sexuel. Le raccord entre une scène de sexe entre les protagonistes et la première de Niagara, où, de manière poétique, les fameuses chutes débordent littéralement de l’écran, fait partie, de ce côté-là, des fulgurances du film, l’un de ces moments où le fond et la forme sont véritablement en phase.

Et puis, il y a évidemment le parti pris, fort et réussi, de reproduire et d’animer à l’écran de nombreux clichés célèbres de Marilyn Monroe comme s’il s’agissait de moments réels de sa vie pour montrer que le personnage de la star prend le dessus sur Norma Jeane, qui l’a pourtant créé de toutes pièces. Il s’agit sans doute là de la dimension la plus intéressante du film, qui oscille alors entre noir et blanc somptueux et couleurs éclatantes et joue avec différents formats… De même, démythifier la liaison supposée, qui reste auréolée de mystère (et surtout de beaucoup de fantasmes) de Marilyn avec JFK ne pose pas problème en soi. On a après tout tartiné des couches et quantité de livres à ce propos à partir de très peu de choses, en imaginant qu’un homme d’Etat tel que Kennedy, qui n’était pas un enfant de chœur et avait quantité de maîtresses et même une garçonnière, aurait pu être subjugué par la star au point de lui révéler des secrets d’état lors de rares et selon toute vraisemblance brèves rencontres. Le problème ne tient pas tant dans la scène en question (clairement la plus choc du film), mais plutôt dans le fait qu’elle arrive presque en bout de course dans le long calvaire du personnage, littéralement livrée comme un colis, de sorte qu’on a l’impression qu’on lui pisse à la gueule et qu’on doit se coltiner la vue en gros plan de cette énième épreuve qu’elle accepte vaillamment, sous prétexte de dénonciation des dérives des hommes de pouvoir, hier comme aujourd’hui.

ana de armas joue marilyn monroe en corset dans le film blonde
Reproduction au sein d’une scène d’un autre cliché célèbre de Marilyn Monroe en compagnie d’une costumière.

Un semi-échec esthétiquement inspiré, qui ne peut que diviser

Au final, si l’on devait considérer Blonde comme un film sur Marilyn Monroe celui-ci, malgré un certain nombre de scènes fortes, quelques éléments pertinents et la prestation de Ana de Armas, serait un échec, montrant une image assez clichée de victime qui n’apporte pas grand-chose à notre compréhension de la figure d’icône de Marilyn Monroe, bien au contraire, même si elle entérine le rapport de fascination paradoxale, entre empathie et voyeurisme, que nous entretenons au destin tragique des stars féminines du cinéma et de la pop culture comme nous l’analysions dans notre récent édito à l’occasion des 60 ans de la mort de l’actrice.

En revanche, si l’on excepte les passages les plus voyeuristes, le film est plus intéressant dans sa représentation des fantasmes générés par « l’industrie du rêve » de l’époque, dont Marilyn Monroe était l’une des plus éclatantes représentantes, incarnant son glamour comme ses pires travers à travers son parcours mouvementé. La réalisation, la dimension onirique d’un certain nombre de séquences… Difficile de nier le talent d’Andrew Dominik. Néanmoins, le fait de nous plonger dans « l’esprit de Marilyn » sans échappatoire empêche tout recul et réflexion véritablement critique à ce propos, donnant l’impression d’une manipulation émotionnelle et générant un certain malaise qui fait qu’il est assez difficile, dans un premier temps, de se positionner sur le film en sortant de ces 2h46 particulièrement sombres et intenses.

Mais, une fois sortis de ce tunnel souvent stylistiquement inspiré, force est de constater qu’il s’agit d’un semi-échec. Un échec qui a de la gueule certes, mais quand même un échec, qui, au-delà de sa dimension « choc » et d’une certaine lucidité sur l’époque et l’exploitation des acteurs, enfonce malgré lui quelques portes ouvertes. Au-delà de la cruauté implacable de l’industrie, on aurait aimé voir ses acteurs dans toute leur complexité, avec aussi leurs forces et pas uniquement leurs faiblesses et leur talent pour s’illusionner. Dommage !

Note : Si vous souhaitez découvrir une histoire fictive, inspirée du contexte réel d’Hollywood à l’époque, où l’on croise des figures célèbres comme Hedi Lamarr et qui fait écho à #metoo de manière autrement plus intéressante, on ne peut que vous conseiller la lecture du roman noir Avant les diamants de Dominique Maisons. 

Article écrit par

Cécile Desbrun est une auteure spécialisée dans la culture et plus particulièrement le cinéma, la musique, la littérature et les figures féminines au sein des œuvres de fiction. Elle crée Culturellement Vôtre en 2009 et participe à plusieurs publications en ligne au fil des ans. Elle achève actuellement l'écriture d'un livre sur la femme fatale dans l'œuvre de David Lynch. Elle est également la créatrice du site Tori's Maze, dédié à l'artiste américaine Tori Amos, sur laquelle elle mène un travail de recherche approfondi.

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