[Test PlayStation 5] White Day : Le lycée, c’est l’enfer

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 5
      Existe aussi sur :
    • Xbox Series X/S
  • Titre : White Day; A Labyrinth Named School
  • Développeur : ROI Games
  • Editeur : PQube
  • Note : 5/10

Un remake dispensable

Remake à la fois du titre éponyme datant de 2001 et de sa version déjà remaniée de 2014 sur PS4, White Day: A Labyrinth Named School franchit à nouveau les frontières sud-coréennes et débarque sur PS5 avec (encore) un nouveau lifting.

Pour situer l’intrigue, le White Day du titre fait allusion en Corée et dans le reste de l’Asie au 14 mars, qui est un peu l’équivalent de notre Saint-Valentin. Au 14 février, les jeunes filles offrent à l’élu de leur cœur une boîte en chocolat et ces derniers se doivent par la suite d’honorer ce geste en offrant à leur tour un mois plus tard un cadeau de leur choix si tant est que le sentiment est réciproque. Nous sommes le 13 mars, donc la veille du fameux White Day, et nous incarnons le jeune Lee-Hui-Min qui se rend le soir au lycée Yeondu afin de cacher un cadeau pour celle qu’il aime secrètement et lui rendre son journal intime qu’elle avait perdu peu de temps auparavant. Malheureusement, comme dans tout bon jeu d’horreur qui se respecte, rien ne va se passer comme prévu.

D’abord la grille du lycée se referme derrière lui, le bloquant à l’intérieur du bâtiment et ensuite, divers phénomènes paranormaux vont avoir lieu. Une véritable nuit d’horreur commence donc pour notre protagoniste (qui a le charisme d’une endive) ainsi que pour plusieurs autres personnages qui vont tour à tour avoir affaire à des malédictions, des spectres et même un gardien de nuit particulièrement fêlé qui a une fâcheuse tendance à vous courser dans tout le bâtiment pour vous fracasser le crâne avec sa batte de baseball. Un vrai chemin de croix en somme. Bien sûr la question qui se pose et qui est déterminante dans ce genre de jeu c’est : la peur est elle au rendez-vous?

En fait, oui et non, car bien que cochant toutes les cases du genre, le jeu, paradoxalement, ne parvient jamais à nous faire réellement frémir. La faute, en partie, à une réalisation technique trop datée malgré le lifting et un gameplay trop consensuel.

un fantôme dans le jeu white day sur ps5

Le minimum syndical

White Day est un jeu à la première personne, donc l’effet d’immersion nous permet vite d’entrer dans l’aventure. En outre, il faut reconnaître que toutes les règles d’un bon Survival Horror sont respectées, grincement de porte, bruits dans le noir, éternels jump scares, plus quelques petites anecdotes gribouillées sur des feuilles de papier où l’on apprend les rumeurs sur le lycée ainsi que les histoires de fantômes qui y circulent.

On ne peut d’ailleurs pas se retenir de penser aux épisodes de Resident Evil sortis quelques années auparavant, tant les similitudes entre les deux jeux, hormis leurs origines culturelles, sont flagrantes. Les papiers trouvés font écho aux notes des chercheurs du Manoir Spencer, le gardien nous traquant sans relâche nous rappelle Mister X ou Le Némésis ; même les énigmes parfois un peu tirées par les cheveux nous évoquent les jeux de Capcom.

Bien sûr, cela ne constitue pas un défaut en soi, mais Resident Evil, grâce à ses nombreux remakes et suites, a su conserver une relative jeunesse. Il n’en va pas de même pour White Day, qui accuse le poids des années malgré une tentative de lifting plus ou moins ratée pour le moderniser.

D’abord, la tension redescend assez rapidement à cause d’actions beaucoup trop répétitives, de sorte que ce qui contribue à l’ambiance du jeu au début finit par être l’incarnation de ses limites, que ce soit par les sons révélateurs de l’apparition d’un esprit qui finissent par nous gâcher la surprise ainsi que des jump scares devenu au bout d’un moment tellement fréquents et prévisibles qu’ils ne font quasiment plus tressauter. Ne reste finalement à la fin que notre bon vieux gardien psychopathe pour encore nous faire peur. Il faut dire aussi qu’il y met du sien : malgré sa patte folle, on dirait quasiment que Carl Lewis nous court après lorsqu’il nous a dans sa ligne de mire (représentée par un œil apparaissant en haut de l’écran), sauf quand on se réfugie dans les toilettes où là, magie du bug, il nous perd de vue !

Si les mécaniques du jeu s’avèrent perfectibles, il en va de même pour l’animation du personnage, qui donne parfois l’impression qu’on pilote un robot. Le fait que le jeu soit à la première personne nous sauve en revanche souvent de son manque de charisme à l’écran. Reste cependant les autres personnages, qui se ressemblent presque tous.

A noter cependant le choix des dialogues qui influencent le cours de l’Histoire et quelques musiques d’ambiance plutôt bien adaptées.

le gardien dans le jeu white day sur ps5

Un gameplay néanmoins complet

Alors oui, vous l’aurez compris, White Day sur PS5 accuse tout de même le poids des ans et accumule de nombreux défauts. Néanmoins, il serait maladroit de ne pas préciser également ses qualités. Tout d’abord, le jeu est relativement vaste et vous aurez plusieurs parties du lycée à visiter (les bâtiments 1 et 2, le nouveau bâtiment et l’amphithéâtre).

Bien entendu, sur votre route, vous trouverez nombre de fantômes et d’esprits, sans parler du gardien, qui vont tenter de vous empêcher d’avancer, le tout en résolvant des énigmes dans un noir parfois presque total qui, si il contribue à l’ambiance, est aussi et surtout source de gêne car là pour le coup, c’est vraiment trop sombre et parfois on n’y voit rien, sauf quand le gardien vous éclaire le visage avec le faisceau de sa torche… Mais là, ça signifie surtout que vous n’avez plus qu’à courir.

Si les allers-retours sont pesants, l’ambiance anxiogène du lycée n’en est pas moins agréable pour tout adepte de Survival Horror et, pour les amateurs de défis, il existe plusieurs niveaux de difficultés pour que chacun puisse  y trouver son compte, que ce soit en mode facile où des textos vous aident à résoudre les énigmes ou dans les niveaux plus durs où la sagacité du gardien augmente. En outre, certaines de vos réponses et de vos décisions vous amèneront à une fin différente du jeu (il y aurait environ 14 fins différentes) et, bien que le jeu fasse environ une dizaine d’heures pour une première partie, les plus acharnés d’entre vous devront s’y prendre facilement plusieurs fois avant d’achever le jeu pour de bon s’ils veulent récupérer tous les objets annexes. A bon entendeur…

Ajoutons au gameplay quelques QTE (dispensables, surtout pendant les combats de boss) et quelques missions chronométrées qui remettent souvent du suspense et de l’énergie dans la narration.

En conclusion, nous ne nierons pas que White Day: A Labyrinth Named School fut sans nul doute jadis un jeu précurseur, mais aujourd’hui, malgré sa (légère) refonte graphique, il fait un peu daté, ce qui se ressent dans son gameplay beaucoup trop mécanique et le manque d’empathie qu’on ressent vis à vis des personnages qui se ressemblent à peu près tous ou sont dotés d’un charisme proche du néant. Néanmoins, le jeu pouvant s’aborder de différentes manières sous des niveaux de difficultés différents, il possède une capacité de rejouabilité assez vaste. En outre, toutes les ficelles de l’horreur classique étant présentes, il ne démérite pas pour vous filer quelques petits sursauts (même si ça ne vous terrifiera jamais complètement).

Les quelques ralentissements et saccades qui ponctuent l’aventure ne constituent pas un défaut majeur en soi, à l’inverse d’un trop grand nombre d’allers-retours qui doivent être effectués pour récupérer les divers objets ou informations nécessaires à la progression de l’aventure. À contrario des animations, il y a également les musiques d’ambiance qui collent parfaitement avec l’environnement et ajoutent une plus-value positive à l’ambiance du jeu. Les amateurs de jeux d’horreur pourront se laisser séduire par cette aventure coréenne. Pour les autres, il leur sera conseillé de passer leur chemin.

Article écrit par

Depuis toujours, je perçois le cinéma, certes comme un art et un divertissement, mais aussi et surtout comme une porte vers l'imaginaire et la création. On pourrait dire en ce sens que je partage la vision qu'en avait Georges Méliès. Avec le temps, de nombreux genres ont émergé, souvent représentatifs de leurs époques respectives et les bons films comme les mauvais deviennent ainsi les témoins de nos rêves, nos craintes ou nos désirs. J'ai fait des études de lettres et occupé divers emplois qui jamais ne m'ont éloigné de ma passion. Actuellement, sous le pseudonyme de Mark Wayne (en hommage à l'acteur John Wayne et au personnage de fiction Bruce Wayne alias Batman), je rédige des critiques pour le site "Culturellement Vôtre". Très exigeant dans ma notation des films, en particulier concernant le scénario car c'est la base sur lequel aucun bon film ne peut émerger s'il est bancal ou pour le moins en contradiction avec son sujet. Je conserve une certaine nostalgie d'une époque qui me semble (pour l'instant) révolue où le cinéma ne se faisait pas à base de remakes, intrigues photocopiées et bien-pensance. Néanmoins, rien n'entame mon amour du cinéma, et chaque film que je regarde me le rappelle, car bons ou mauvais, ils restent le reflet de notre époque.

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