Caractéristiques
- Titre : Close
- Réalisateur(s) : Lukas Dhont
- Scénariste(s) : Lukas Dhont et Angelo Tijssens
- Avec : Eden Dambrine, Gustav De Waele, Léa Drucker et Emilie Dequenne.
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Genre : Drame
- Pays : France, Pays-Bas, Belgique
- Durée : 105 minutes
- Date de sortie : 1er novembre 2022
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- Note du critique : 8/10 par 1 critique
Un second long-métrage émouvant
Second long-métrage de Lukas Dhont (Girl) et Grand Prix au Festival de Cannes 2022, Close raconte l’histoire de Léo et Rémi, 13 ans, qui sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre… Un réussite ?
Oui, le scénario de Lukas Dhont et Angelo Tijssens nous entraîne au début de l’adolescence et nous raconte une histoire de perte d’innocence. Léo et Rémi sont amis depuis tout petits. Ils sont comme des frères et partagent tout. A leur entrée au collège, tout change. Une petite phrase d’une élève (« Vous êtes ensemble ? ») va déclencher quelque chose chez Léo et il va alors s’éloigner de Rémi. Ce dernier ne le supportera pas… La première partie se penche donc sur l’élément déclencheur du drame. La relation entre Léo et Rémi est-elle plus qu’une grande amitié sincère et fusionnelle ? Cela sera au spectateur de décider. Il faut dire que le script adopte le point de vue de Léo, de manière à maintenir le doute.
Un deuil
La seconde partie montre Léo faire son deuil, passer par différentes étapes (déni, colère et tristesse) et surtout essayer de comprendre pourquoi Rémi a commis l’irréparable. Le film s’intéresse à son sentiment de culpabilité. Trouvera-t-il des réponses ? Cet acte est sûrement le plus intéressant, car il est vraiment centré sur le personnage, dont on sent la lente évolution. Enfin, dans le dernier acte, la mère de Rémi, qui était comme une seconde mère pour lui, revient dans la vie de Léo. Le duo va se trouver, pour le meilleur mais surtout le pire, à trouver une explication à tout cela pour pouvoir aller de l’avant.
Le tout est bien maîtrisé, avec des dialogues qui ressemblent vraiment à des dialogues d’enfants de 13 ans. Le thème de la perte de l’innocence est bien traité, surtout en ce qui concerne l’évolution du personnage de Léo. Le long-métrage se déroule sur une année et les différentes saisons, qui représentent aussi l’état émotionnel de Léo, montre l’évolution du jeune homme. Evidemment, le deuil est aussi au cœur de ce second long-métrage. Celui-ci est bien traité. On retient surtout la scène dans le bus qui est un crève cœur, mais aussi celle du dîner, dans laquelle c’est le père de Rémi qui craque. Dans sa dernière partie, Lukas Dhont plonge clairement, avec le duo Léo-Sophie (la mère de Rémi) dans l’émotion pour tirer des larmes au spectateur. Cela marche souvent, mais pas tout le temps.
Un réalisation à hauteur d’adolescents
Concernant la réalisation, Lukas Dhont met sa caméra à hauteur d’enfant pour épouser leur point de vue. Evidemment, ici, celui de Léo, pour nous faire comprendre ce qu’il vit. L’utilisation des couleurs des vêtements des deux amis a également une portée symbolique ici. Rémi ne porte que du rouge, signifiant la passion, mais aussi le danger. Léo porte quant à lui du blanc dans toute la première partie et dans le reste, pour montrer les différentes émotions pas lesquelles il passe, celles-ci iront du gris et passeront par le jaune, le vert, mais aussi le noir quand il s’entraîne au hockey sur glace pour montrer qu’il souffre en s’entrainant, mais aussi et surtout intérieurement. Une utilisation originale, qui fonctionne bien.
La direction photo est aussi belle, surtout lorsqu’il s’agit de montrer les différentes saisons, mais aussi les décors naturels des champs où la famille de Léo travaille. La composition musicale de Valentin Hadjadj est bonne dans les deux premières parties, tout en restant discrète pour accompagner sans prendre toute la place. Elle se fait plus présente dans la dernière pour appuyer davantage l’émotion, ce qui fonctionne moyennement, car trop tire-larmes.
La superbe interprétation d’Eden Dambrine
Côté casting, Eden Dambrine interprète Léo de magnifique façon. Tout en sobriété, avec un jeu rentré la plupart du temps, il parvient à tout faire passer par son regard et les gestes et, quand les sentiments de son personnage éclatent, il l’interprète aussi avec beaucoup de justesse. Gustav De Waele, malgré un temps plus court à l’écran, offre une belle partition tout en douceur et montre bien l’incompréhension de Rémi. Léa Drucker n’a que peu de scènes dans le rôle de la mère de Léo et se distingue surtout lors de la scène du bus. Enfin, Emilie Dequenne apparaît tantôt comme le soleil du film lors de ses apparitions lors de la première partie que touchante dans la dernière.
Close est donc un drame émouvant et touchant sur la perte de l’innocence et le deuil, excellement porté par le jeune Eden Dambrine. Un grand prix au Festival de Cannes 2022 mérité.