Caractéristiques
- Titre : Les complices
- Réalisateur(s) : Cecilia Rouaud
- Scénariste(s) : Cecilia Rouaud
- Avec : François Damiens, William Lebghil, Laura Felpin, Bruno Podalydès, Vanessa Paradis, Emilie Cazenave...
- Distributeur : SND
- Genre : Comédie
- Pays : France, Belgique
- Durée : 1h38
- Date de sortie : 12 avril 2023
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
François Damiens dans la ligne de mire
Les Complices est une comédie franco-belge réalisée par Cécilia Rouault.
L’histoire raconte les péripéties de Max, un impitoyable tueur à gages de 50 ans, qui découvre soudain qu’il a un problème plutôt gênant dans sa profession : il s’évanouit désormais devant la moindre goutte de sang. Face à ce handicap, son avenir dans la profession semble bien compromis et il se voit obligé de penser à une reconversion. Le problème étant que son expérience professionnelle se résumant à tuer des gens, il va devoir demander de l’aide à ses jeunes voisins Karim et Stéphanie, qui travaillent déjà dans une société en tant que commerciaux.
Tout pourrait finir par s’arranger si ses anciens employeurs n’avaient pas décidé de l’éliminer afin de se débarrasser d’un potentiel témoin gênant. Max est obligé de se défendre et entraîne dans sa vendetta le jeune couple, auquel il finit lentement mais sûrement par s’attacher…
Alors certes, le synopsis du film n’est pas particulièrement original, mais il faut reconnaître que le rôle de Max est parfaitement taillé pour François Damiens qui, d’expressions lasses à sa démarche en mode Terminator, semble particulièrement s’amuser dans son fort intérieur en composant ce personnage aussi glaçant que gauche quand il s’agit d’interagir avec son prochain. Son monolithisme allié à son regard blasé s’avère être une des principales sources de gag du métrage.
Face à lui, William Lebghil et Laura Felpin ne tiennent malheureusement pas tout le temps la route. On leur préférera le rôle de Bruno Podalydès en espèce d’homme à tout faire de l’organisation plutôt baba cool et philosophe, ainsi que les courtes apparitions de Vanessa Paradis dans le rôle de l’élue du cœur de glace de Max, qui se réserve tout de même quelques scènes très touchantes en sa compagnie.
Des complices plutôt gênants
Comme nous le disions précédemment, si François Damiens s’avère tout à fait à l’aise dans ce rôle, il n’en va pas de même pour ses fameux complices, Karim et Stéphanie, qui ont bien du mal à exister, et ce malgré un temps de présence à l’écran plutôt conséquent. Beaucoup trop même, au point que l’on se dit qu’à un moment du métrage, la réalisatrice Cécilia Rouault semble avoir complètement perdu le fil rouge tenu par son acteur principal.
Si l’ambiance fonctionne plutôt pas mal jusqu’à la moitié du film, c’est au moment où l’intrigue devrait s’accélérer que finalement on a l’impression que la réalisatrice est dépassée par ses ambitions (ou peut-être n’en a-t-elle jamais vraiment eu) et que les détails de l’organisation à laquelle appartient Max sont réduits à peau de chagrin, au point qu’on finit par se demander si ce n’est pas une plutôt une organisation de SDF. En remplacement, elle cherche à multiplier les blagues ou les scènes plus ou moins drôles avec le couple, ce qui, malheureusement, se ressent comme une manière de combler des vides scénaristiques ou des passages qui demanderaient dans le cas contraire trop de scènes d’action ou d’autres personnages qui, malheureusement, ne semblent pas s’inscrire dans le budget.
Une certaine sympathie touchante pour cette comédie déglinguée
Globalement, si la réalisation du film ne s’avère pas particulièrement fouillée, elle n’en reste pas moins d’un académisme efficace, qui permet aux acteurs d’exister. La plupart des gags ne vous feront pas éclater de rire, mais vous aurez souvent un sourire amusé sur le visage, ce qui est probablement l’objectif de cette comédie simple, qui n’avait sans doute pas d’autres prétentions que de nous faire passer un bon moment.
On regrettera du coup d’autant plus que la réalisatrice ait fini par être dépassée par son histoire, qui était pourtant bien partie, comme si elle ne savait plus quoi ajouter au bout d’un moment. Regrettable compte tenu du fait que la composition de François Damiens méritait certainement mieux.
